Résumé :
France, 1939.
Dans le village de Carriveau dans la Loire, Vianne Mauriac fait ses adieux à son mari qui part au front et se retrouve seule avec sa fille. Elle ne peut imaginer que les nazis vont envahir le pays. Pourtant, lorsqu’un capitaine allemand réquisitionne sa maison, elle est forcée d’accueillir un officier sous son toit. Et fait le choix de protéger sa fille avant la liberté de son pays…
Sa sœur Isabelle, 18 ans, a passé son enfance dans des pensionnats depuis la mort de leur mère, et son père décide de l’envoyer vivre avec Vianne. Mais son tempérament rebelle met en danger leurs vies à toutes. Isabelle décide donc de partir vivre à Paris, le jour de l’entrée des Allemands dans la ville. Impétueuse et pleine d’idéaux, elle s’engage très vite dans la Résistance sous le nom de code  » Le Rossignol  » et fait régulièrement passer des aviateurs anglais en Espagne.
Deux sœurs, deux destins et deux façons de survivre à la guerre et à l’envahisseur. Un grand roman sur l’amour, la liberté, les idéaux et sur le rôle des femmes pendant la guerre.

 ★ Merci aux Editions Michel Lafon pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

Un grand merci aux Editions Michel Lafon pour m’avoir permis de découvrir cette lecture que j’attendais avec tellement d’impatience. La couverture française est magnifique, elle correspond si bien au récit.

Autant vous dire dès le départ, j’ai adoré ma lecture, c’est un énorme coup de coeur, je ne fus pas déçue par rapport aux attentes que j’avais de cette lecture. Je souhaitais être plongée dans les années de la Seconde Guerre Mondiale et l’auteure nous offre un récit unique sur ces longues années.

Le récit survole les six années qu’ont duré la Seconde Guerre Mondiale à travers le destin de deux femmes : Vianne et Isabelle, sa jeune soeur. Deux femmes avec une personnalité différente, tandis que l’une est discrète, mère de famille, l’autre est une jeune femme beaucoup plus expansive, n’ayant peur que de peu de choses.
Elles ont perdu leur mère très jeunes et leur père revenu de la guerre, n’a plus jamais été le même, elles ont été alors confiées à une autre. Leurs rapports avec leur père ont toujours été conflictuels, voir quasi inexistants : tandis que Vianne décidait de refaire sa vie très jeune avec un homme qui deviendra son mari, bannissant son père de sa vie, Isabelle a été ballotée de chez sa soeur à des internats divers dont elle a été expulsée, cherchant à retrouver son père, cherchant en lui une marque d’amour dont elle avait besoin.

Nous commençons notre lecture en 1995, lorsque l’une des deux soeurs, atteinte d’une récidive de cancer se prépare à voir venir sa mort prochaine. Elle reçoit alors un courrier qui la replongera dans les souvenirs de son passé et de celui de sa soeur, nous propulsant ainsi en 1939, quelques temps avant que la France n’entre en guerre. Elle ressent alors tellement de sentiments contradictoires, peur, remords, peine et tant d’autres que nous découvrirons au fur et à mesure de notre lecture que tous ses sentiments nous sont communiqués à travers un récit magnifique.
En cette année 1939 : Vianne vit alors à la campagne avec son mari et sa fille, institutrice, elle mène une vie tranquille tandis qu’Isabelle a 18 ans et se trouve à Paris avec son père. L’année 1939 marque un tournant dans leur vie.

La guerre est alors déclarée, Vianne voit son mari partir en guerre, tous alors pense que la ligne de Maginot tiendra face à l’invasion allemande. Mais très rapidement elle tombe, la France est envahie et son village se retrouvant en zone occupée, elle va devoir héberger un officier allemand. Un capitaine de l’armée allemande, si poli, si beau, si prévenant, si charmant que s’en est déstabilisant, à l’époque n’oublions pas que toute personne ayant des rapports amicaux avec un nazi est considéré alors comme un collabo. Tous ses choix seront guidés dans l’unique but de protéger sa fille, Sophie et ce malgré des erreurs commises, n’ayant point conscience de l’enjeu de cette guerre, ni de l’ampleur que la haine d’un seul homme pour certaines catégories de personnes va prendre. On ressent alors toute cette peur continuelle dans laquelle vivent ces femmes restées chez elle alors que leurs maris étaient partis au front ou fait prisonniers. Confrontées à la famine, à l’incertitude face à leur destin, à des hommes inconnus, conquérants qui s’approprient tout ce qui leur manque, elles tentent au mieux de survivre.

Isabelle, alors sur Paris avec son père, se voit chasser par lui et renvoyer à la campagne pour rejoindre sa soeur, celle-là même qui la rejetait voilà bien des années plus tôt, encore une fois elle se voit repoussée. Lorsqu’elle quitte Paris en compagnie d’un couple de connaissance de son père avec leurs enfants, ils vont tous vite se retrouver à pied sur les routes de campagne sans véhicule. Séparée d’eux, Isabelle va alors faire la connaissance de Gaëtan, un ancien détenu qui souhaite rejoindre ceux qui combattent dans l’ombre. Ils décident tous deux de voyager ensemble. Seulement voilà une fois arrivée chez sa soeur, il l’abandonnera de nouveau, comme tous ses proches. Isabelle vit très mal ce sentiment d’abandon, elle a l’impression que tous ceux à qui elle tient finisse par la quitter. Elle tente de se rendre utile, en colère contre les allemands.

Six années de récit durant lesquelles bon nombre d’événements vont se produire, elles traitent à elles deux bien des aspects concernant cette guerre : l’exil des familles pour quitter la zone prochainement occupée par les allemands, l’occupation, les zones libre et occupée ou encore la résistance, point principal de ce récit. Mais aussi la déportation des juifs, les camps de concentration et tous ces thèmes sont abordés à travers le regard de ces deux femmes qui auront vécu cette guerre de l’intérieur. On pleure, on sourit devant des petites choses, on espère que telle ou telle personne survive, on est bouleversé, touché, révulsé, toujours et réussissant à être encore scandalisé alors que l’on sait bien ce qui c’est passé pendant cette guerre.
C’est une lecture captivante, éprouvante mais l’histoire de ces deux soeurs est tellement bien menée que l’on souhaite absolument savoir ce qu’en sera la fin, on espère plus que tout que « tout s’est bien passé ».

Tout au long de ma lecture, je me suis demandée laquelle des deux soeurs était celle vers qui nous faisions des allers-retours, du passé au présent, qui était cette narratrice du présent ? Et même avec des indices probants, j’étais tellement prise par leur passé que je n’acceptais pas l’idée de devoir choisir l’une ou l’autre, tout en ne sachant pas ce qu’il était advenu de l’autre. La fin est déchirante, donnant à l’ensemble une chute qu’il nous fallait découvrir mais qui provoque tant de sentiments.
J’ai pleuré à plusieurs reprises, on aborde là une partie de notre histoire qui ne laisse pas insensible, la déportation des juifs, la résistance, les camps de concentration, cette France déchirée et tout ce qui en découle est bouleversant. Une lecture que j’ai adoré du début à la fin, c’est un énorme coup de coeur. C’est une lecture bouleversante, si belle mais si triste où l’on voit le destin de deux femmes dans une période si dure où rien ne leur sera épargnée.
Un récit magnifiquement rythmé, empli de sentiments, de pensées pour ces personnes qui ont vécu cette période ! c’est l’un de mes plus beaux coups de coeur, j’aime la lecture de cette période et ici je me suis réellement retrouvée dans le coeur de ces deux femmes exceptionnelles.

« Le chant du rossignol » de Kristin Hannah
Editions Michel Lafon – le 07/04/2016  : 523 pages

NOTE : 5/5