Résumé de l’éditeur :
À force de t’attendre, on te croyait morte…
Jenny avait six ans lorsqu’elle a été enlevée en pleine rue dans une paisible zone résidentielle. Personne n’a rien vu, rien entendu. Bouleversée par cette disparition, alors que les chances de la retrouver sont infimes, sa famille la croit morte.
Douze ans plus tard, elle revient miraculeusement auprès des siens après avoir échappé à ses ravisseurs. Mais tandis que ses parents et son frère l’accueillent au sein du foyer et que des hordes de journalistes cernent la maison, les questions commencent à s’accumuler. Où a-t-elle vécu pendant toutes ces années ? Pourquoi est-elle de retour maintenant ? Et est-elle vraiment en lieu sûr chez elle ?
★ Merci aux Editions Hauteville pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
Ce livre est arrivé pile au moment où j’avais envie de lire autre chose qu’une romance ! Une histoire où le suspense allait me tenir en haleine tout du long, c’est ce que je recherchais. J’avoue que j’ai dévoré ce roman, je me devais de savoir ce que nous cachait l’auteure.
Ce roman reprend un schéma narratif assez classique, que j’ai d’ailleurs fuis ces quelques dernières années car je trouvais qu’il était assez souvent utilisé, trop peut être. Et pourtant, il fonctionne puisque tant de romans sortent et captivent toujours autant sur le sujet. Ce schéma narratif qui reprend la disparition d’une jeune enfant, qui réapparait à l’aube de sa majorité, souvent vers cet âge, est une idée qui permet alors tant de scénarios possibles. J’en ai lu quelques uns et j’ai eu peur à un moment donné de lire la même chose encore et encore. Mais c’est sans compter sur l’originalité des auteurs, qui savent nous proposer des choses différentes à partir d’une même base.
C’est donc l’histoire de Jenny qui va nous être contée ici dans ce récit. L’auteure utilise une multiple narration, permettant à plusieurs de ses personnages d’intervenir à des moments cruciaux pour nous dévoiler quelques indices sur notre lecture. Tantôt à la première personne, d’autres moments à la troisième, nous avons alors de multiples points de vue. Elle a su d’ailleurs en jouer avec brio, car par moments ils sont décisifs pour découvrir telle ou telle chose sur un personnage ou un moment en particulier. A travers ces différentes interventions, nous allons découvrir l’histoire de Jenny, disparue à l’âge de six ans, alors qu’elle se rendait chez une amie. L’enquête ou plutôt les enquêtes menées n’ont jamais rien donné et pourtant ses parents n’ont jamais cessé de la chercher. Douze ans après cette disparition, Jenny revient et elle va ré-intégrer cette famille qui fut la sienne bien des années plus tôt. A travers ce retour, elle va nous conter à demi-mots, ou par souvenirs interposés ce qu’elle a vécu des années durants : privations, violences, abus de tous genres et j’en passe…
Ce qui est assez saisissant, c’est de constater l’état psychologique de Jenny. Elle a une maturité qui lui permet de voir les choses avec énormément de recul, on constate ses peurs, les résidus de tout ce qu’elle a vécu des années durants, mais elle semble forte et déterminée en revenant ainsi parmi les siens. Son retour sera marquant, pour elle, pour sa famille et pour tous ceux qui se demandaient ce qu’elle était devenue. Nous découvrirons alors ceux qui l’entourent, ceux qui font son foyer, un père, une mère, un frère, des amies, des voisins… qui ont tant souffert de sa disparition, et ainsi nous pourrons tisser quelle fut sa vie avant ce jour où elle a disparu. Enfin c’est ce que l’on croit, mais on se rend compte très rapidement que rien n’est si simple que cela. Et c’est ainsi que nous allons être embarqué dans une histoire, où Jenny se doit de mener son enquête pour savoir ce qu’il en est véritablement de tout ceci.
J’ai été à la fois plutôt contente de ma lecture, car je l’ai vraiment découverte, spéculant à plusieurs moments sans en voir réellement les tenants et aboutissants ! mais il m’aura manqué un petit truc, c’est de me sentir proche ou attachée à un personnage, disons que je l’ai été par moments mais pas suffisamment. Après je pense aussi que c’était une façon de faire, qui nous permettait alors de voir le mal partout, en elle, en eux, en lui – oui je reste vague, pour ne rien vous dévoiler. En fin de compte, le personnage qui m’a le plus touché, pour ne pas citer de “il“ ou « elle“, fut un personnage clé, mais j’aurai aimé en avoir encore davantage sur lui. Je dirai que c’est mon seul regret, de ne pas avoir pu approfondir certains personnages pour me sentir plus proche d’eux encore. Ce que je note toutefois, c’est qu’avec du recul, ceux sur qui on peut s’épancher aux vues de ce qu’ils ont vécu, de ces traumatismes profonds qui furent les leurs, c’est que la vérité avait besoin de voir le jour, pour qu’ils puissent tous avancer et j’ai aimé constater cela, un peu comme un apaisement.
Je ne vous dévoile pas grand chose, mais disons qu’au cour de ma lecture, je me suis dit : mais comment je vais parler de ce roman, sans vous dévoiler par mégarde un élément primordiale ! C’est très difficile justement d’en parler, car il faut rester vague et pourtant vous faire comprendre ce que j’ai ressenti lors de ma lecture. Le cheminement de nos pensées tout du long, évolue avec ce que l’on découvre et c’est pourquoi l’exercice de la chronique n’est pas aisé. On y retrouve des enfants très jeunes qui vont vivre des événements traumatisants, face à des adultes qui utilisent le pouvoir que leur confère leur autorité pour assouvir des envies ignobles qui font froid dans le dos. L’aspect psychologique des personnalités y est abordé de plusieurs manières, à travers des manipulations de la vérité, ou encore pour que les secrets restent enfuis pour le bien de ceux qui restent. Nous l’abordons aussi à travers le devenir de ces enfants qui ont vécu de forts traumatismes, car cela a forcément une incidence sur le devenir quand ils retrouvent la liberté. Mais c’est plus encore que cache cette histoire, et c’est cela qui nous tient en haleine avec ce genre de récit, ce besoin de savoir à tous prix le fin mot de l’histoire.
Pour conclure, je dirai que tout y est très bien mené ! L’auteure a su nous conduire dans les directions qu’elle voulait, nous laissant croire que nous avions tous les éléments en notre possession, pour tout comprendre, alors que nous n’avons jamais cessé d’en découvrir davantage sur ce qu’il s’est passé autour de la disparition de Jenny. Elle a réussi à me surprendre, je n’avais pas imaginé cette finalité et en refermant ce livre, je me dis : mais quelle horreur ! Combien de personnes sont-elles mauvaises au point de faire tant souffrir !? Je dirai que c’est assez flippant, oui de se dire que là, c’est juste un livre que l’on referme, une histoire, mais qu’il y a des gens capables de commettre tous ces actes, en vrai.
Retrouve-moi si tu peux
De S.K. Barnett
Editions Hauteville (Suspense)
Broché 350 pages
Sortie le 10/03/2021