Motor Trouble – Delphine Audret

Résumé de l’éditeur :
En théorie, Jack Johnson a tout pour être heureux : il a enfin quitté les Marines pour devenir restaurateur de voitures anciennes (son job de rêve), il va beaucoup mieux, sa sœur veille (un peu trop) sur lui et son meilleur ami vit dans le même immeuble.
En réalité, Jack souffre de ce nouveau train-train quotidien. Lui qui a l’habitude de s’attendre au pire ne peut s’empêcher d’être sur le qui-vive. Et pour ne rien arranger, les cauchemars liés à son traumatisme en Afghanistan ne tardent pas à revenir le hanter…
Tout bascule lorsqu’une mystérieuse moto, et son insaisissable propriétaire Maxine, font leur apparition dans le garage dans lequel il travaille. Malgré lui, Jack va toucher du doigt un univers dangereux et imprévisible, terriblement magnétique.
Et si le noir devenait pour lui la plus lumineuse des couleurs ?

★ Merci à Hugo New Romance pour ce SP ★

A la demande de ses lecteurs, Delphine Audret nous propose de suivre Jack dans ce deuxième tome. Jack, c’est le frère de Chiarra mais aussi le meilleur ami de Lili, le couple que nous avions découvert dans Sergent LadyKiller et nous avions très envie d’avoir un tome sur lui. C’est chose faite, le voici !

Nous avons pu faire la connaissance de Jack précédemment, donc nous ne partons pas en terrain inconnu le concernant. Nous savons qu’il a été militaire tout comme son meilleur ami et qu’il était mal avec ce besoin de faire autre chose. Il a réalisé son rêve de restaurer de vieilles voitures puisqu’aujourd’hui, il travaille dans un garage. Sa vie est tranquille mais malgré ce métier qu’y est sa passion, sa vie est assez vide de sens. En effet, son meilleur ami et sa soeur filent le parfait amour et il ne s’ouvre guère aux autres. Il se sent seul et c’est alors que ses cauchemars reprennent qu’il va de nouveau consulter un psy. Jack souffre de stress post-traumatique et passe par différentes phases, qui peuvent s’accentuer par moments, le plongeant dans un état dépressionnaire important. C’est à ce moment-là de sa vie que plusieurs choses vont se produire. Il va d’abord prendre un chien, un compagnon, un chien qui comme lui est un peu écorché par la vie, un personnage à part entière dans cette histoire. Côté boulot, tout se passe bien mais quand son boss lui propose de restaurer une moto, il refuse car ce n’est pas son domaine, même pour la sublime propriétaire qui lui fait beaucoup d’effets.

Max (diminutif de Maxine) est arrivée dans sa vie un peu comme une tornade – en ce sens où elle va sacrément l’ébranler. Mais c’est une proche de son boss et il ne doit pas l’approcher de trop prêt. S’il refuse de restaurer sa moto, il finira toutefois par le faire, secondant l’un de ses collègues sur la mécanique. Max est une jeune femme d’origine amérindienne par sa mère, elle est pressée par le temps et attend avec impatience que sa moto soit de nouveau opérationnelle, pour fuir loin, encore plus loin de son père. Elle a grandit dans un club de bikers dont son père est le président mais cet homme n’a aucun respect pour les femmes et moins encore pour sa fille. Elle se devait de prendre le large pour fuir le funeste destin qui l’attendait.

Ces deux-là vont se plaire d’emblée, mais ils vont se regarder de loin un moment – où plutôt se dévorer des yeux – avant de céder à la tentation. Mais quand Max va s’installer dans la chambre d’amis de Jack, il leur sera bien difficile de résister bien longtemps. Ils se plaisent, tout en ne sachant pas tout de l’autre mais en ayant aussi conscience que le temps qui leur est donné est limité, la jeune femme partira dès que la moto sera finie. Cela leur convient bien au départ, ils prennent tous deux du bon temps ensemble, apaisant un désir qui les consumait mais plus l’échéance de fin approche, plus ils se plaisent jusqu’à ce que les sentiments s’invitent dans la danse.

La situation de Max complique les choses et rend impossible toute histoire d’amour, ce qui accentue cette urgence dans tout ce qu’il se passe bien que leur relation ne soit pas déterminée en tant que telle au départ, elle en prendra la direction, les écorchant encore plus au passage. Le départ de Max sera bien difficile pour Jack, qui était déjà bien instable psychologiquement. On aborde avec intérêt et profondeur le stress post-traumatique à travers le personnage de Jack, j’ai beaucoup aimé découvrir tout cet aspect de sa personnalité. Il est vulnérable par ce traumatisme bien qu’il soit fort et bien campé sur ses pieds, le fait de la narration unique de son point de vue nous apporte beaucoup et est essentiel à cette histoire. Jack c’était déjà un personnage que j’avais apprécié donc d’en lire plus encore sur lui, me plaisait d’emblée. J’ai bien aimé voir de quelles façons on le perçoit, il n’est pas infaillible. Il a beaucoup souffert et continue d’en subir les conséquences. Sa place au sein d’une équipe, de sa famille réduite à peu mais présente tout de même lui pèse beaucoup car il a besoin de trouver sa place. Avec Max, c’était un peu ça au départ, pas envie de s’engager, peur de ne pas être à la hauteur et de décevoir. Il lui faudra combattre tout cela pour avancer et espérer avoir une vie heureuse et équilibrée.

Tout comme le premier roman, il m’a fallu un peu de temps pour être dedans, le début est un peu long à se mettre en place. Disons que j’avais du mal à envisager quelque chose entre eux ou encore peut-être avais-je du mal à me positionner avec la narration unique. Mais on voit rapidement la force de cette narration et une fois dedans par contre, je ne l’ai pas lâché, j’étais lancée et j’ai apprécié ma lecture. Leur relation se construit petit à petit et elle reste définie sur quelque chose de passager, mais aucun des deux n’avaient envisagé de plus encore entre eux.

Delphine Audret nous propose un spin-off sur ce personnage que nous avions très envie de découvrir plus encore. Elle réussit à nous offrir un personnage à la hauteur de nos – mes – espérances, il m’a beaucoup plu. Pour le compléter, on a une héroïne qui a beaucoup à nous conter elle aussi sur sa vie et j’ai trouvé que sa force de caractère malgré sa situation difficile s’allier bien avec le personnage de Jack. J’ai passé un très bon moment en leur compagnie.