Résumé de l’éditeur :
La petite Madeleine Riffaud, née en 1924, vit heureuse avec son grand-père et ses parents instituteurs. Du moins, jusqu’à ce que la Seconde Guerre mondiale n’éclate, que l’Exode ne jette la famille sur les routes et que l’adolescente, atteinte de tuberculose, soit envoyée dans un sanatorium perché dans les Alpes. Pourtant, Madeleine est bien résolue à réaliser un projet fou et nécessaire : trouver des résistants et lutter contre l’occupant. Elle y parviendra, sous le nom de code « Rainer ». Son entrée dans la Résistance ne sera que le premier acte d’un destin exceptionnel qu’elle raconte aujourd’hui dans une première trilogie nourrie des milliers de détails d’une mémoire qui n’a rien oublié…

J’ai acheté cette BD pas longtemps après sa sortie, j’ai l’impression que c’était hier mais elle date de 2021 et je ne la lis que maintenant. D’un autre côté, voyons le bon côté des choses la suite sort aujourd’hui donc j’aurai moins à attendre, parce que je dois dire que l’on tombe littéralement dans l’histoire de Madeleine, et que l’on a qu’une envie, c’est de tout découvrir. Je connais déjà un peu son histoire, mais de la découvrir ainsi en BD avec ces images, cela lui confère une autre dimension encore. Moi qui ne suis pas très BD, j’ai trouvé que l’outil se portait très bien à présenter ainsi son récit.

Madeleine, Résistante, c’est l’histoire de Madeleine Riffaud, cette femme qui a décidé de conter son histoire, celle qui a vécu pendant la seconde guerre mondiale. Madeleine très jeune a ressenti ce besoin de défendre son pays et lutter contre l’envahisseur allemand, mais elle était jeune et elle était aussi une femme, deux conditions avec lesquelles il est parfois difficile de s’investir. Elle a eu du mal à trouver comment s’engager dans la Résistance, sans même savoir par moments qu’elle était entourée de résistants. Mais ce monde souterrain se devait de le rester et chacun d’eux prenait beaucoup de précautions, et rien n’était affiché alors au grand jour. Nous allons ainsi découvrir comment elle est devenue résistante, alors qu’elle n’avait que 17 ans.

Avant cela, on la découvre jeune enfant, puis devenant une adolescente, confrontée à la dureté de la vie et à la montée en puissance de pouvoirs qui allaient conduire à la guerre. Témoin de quelques moments difficiles et d’injustices, elle verra la vie des français sur le déclin alors que l’envahisseur prend sa place. C’est alors qu’elle va contracter la tuberculose qu’elle fera la rencontre qui changera la donne, celui qui deviendra son amoureux, celui qui semble partager ses idées et ses valeurs au sein de cette société où tous ont peur de ce qu’il pourrait se produire. On va donc apprendre à la connaitre et voir de quelles façons ses pensées vont évoluer pour qu’elle veuille ainsi s’investir au sein de la Résistance.

Je suis passionnée par cette période, donc forcément ce récit m’a plu, j’ai été happée par son histoire. Ce que j’ai aimé au delà de l’histoire en elle-même, c’est la façon dont elle nous est contée, on a presque l’impression d’être en face de Madeleine à l’écouter raconter son vécu. C’est assez bluffant de voir à quel point cela fonctionne, j’en suis très épatée, et je suis donc plutôt conquise par la proposition et le format. J’ai trouvé qu’à travers les illustrations, les mots employés, on ressent toute une dynamique autour de ce qu’elle a vécu. Je ne me permettrai pas de vous dire que Madeleine était telle ou telle personne, mais cette femme, on ne peut que l’admirer face à sa volonté de vouloir faire les choses, et j’en suis vraiment touchée de constater qu’elle a vécu tant de choses et tant de moments douloureux.

La différence avec un roman qui s’inspire de faits réels en créant des personnages autour d’un fait, c’est qu’ici, c’est vraiment la vie de Madeleine que l’on découvre, c’est passionnant mais aussi tellement effrayant. J’ai hâte de lire le tome 2 mais j’ai peur aussi de la véracité des faits qui nous y seront contés, même si je sais qu’il nous faut les lire. Moi même si je continue à lire ce type de récit, c’est en toute connaissance de cause, on est ici pour lire des vérités, aussi dérangeantes et douloureuses soient-elles. Tout ce qui s’avère intéressant aussi avec cet ouvrage, c’est que toute la démarche qui a été faite pour faire cette BD nous est racontée. On a donc toute une vision du travail fait, des échanges et des liens qui se sont construits tout au long du processus de recherches et de créations. On imagine assez bien qu’en passant tant de temps avec ici une résistante qui vous raconte sa vie, des liens vont naitre, et cela ressort beaucoup dans ce livre.

J’ai beaucoup aimé la proposition faite à travers cet outil BD. Les illustrations se déclinent dans un camaïeu de bleu et cela fonctionne très bien, on a alors l’impression de découvrir ce passé un peu comme si on avait un oeil braqué  directement sur les scènes qui se sont déroulées alors. L’histoire se présente en plusieurs parties, selon l’évolution du temps mais en abordant bien des thèmes liés à son histoire, c’est très prenant et on est dès le début pris par le récit qui nous est conté. Je vais acheter le deuxième tome mais cette fois-ci, je le lirai plus vite car j’ai envie de savoir comment son histoire a évolué.

J’ai sur la fin de cette chronique, envie de remercier tous ceux qui oeuvrent pour que l’Histoire continue d’être transmise. Quand on constate à quel point on en parle de moins en moins ne serait-ce que dans les programmes scolaires, cela reste primordiale. Merci à ceux qui sont là encore pour nous parler de ce qu’ils ont vécu et merci à ceux qui font en sortent de transmettre cette mémoire de notre histoire.

Madeleine, Résistante #1 La Rose dégoupillée
De Dominique Bertail (dessin), Jean-David Morvan & Madeleine Riffaud (scénario)
Editions Dupuis
Collection Aire Libre
BD (128 pages)
Sortie le 20/08/2021

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Série Madeleine, Résistante : 
Tome 1 : La Rose dégoupillée (20/08/2021)
Tome 2 : L’édredon rouge (29/09/2023)
Tome 3 : Les nouilles à la tomate (23/08/2024)