Les Coquillages ne s’ouvrent qu’en été – Clara Héraut

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Résumé de l’éditeur :
Comme chaque année, Léna et Phoebe passent les vacances d’été sur la côte basque. Léna ne rêve que de surf et de faire la fête sur la plage, tandis que Phoebe peine à reprendre son souffle après une première année de fac compliquée. Les deux sœurs ne se parlent presque plus et leur famille est au bord de l’implosion. Mais cet été, il y a Inaya, cette fille qui bouleverse toutes les certitudes de Léna. Il y a aussi Isaac, le premier amour de Phoebe à qui elle a brisé le cœur l’été dernier. Il y a surtout ces choses que les deux sœurs ne se sont jamais dites.

 ★ Merci à Hachette Romans pour ce SP ★

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La plume de Clara Héraut me plait vraiment beaucoup et après avoir eu un coup de coeur pour sa romance de Noël, j’avais hâte de la lire dans cette romance estivale. Une lecture idéale pour ce roman de vacances passées en bord de mer, entourée de coquillages.

C’est du côté de Biarritz que nous allons découvrir deux héroïnes, deux soeurs, Phoebe et Léna. Ce sont les vacances d’été et comme chaque année, toute la famille rejoint la maison de la grand-mère. Mais cette année, rien n’est simple, leur famille est tendue et semble quelque peu dysfonctionnelle. Phoebe parait éteinte et complètement vide tandis que Léna se rebelle, tenant constamment tête à ses parents et plus encore à sa mère. Du côté des parents, le père est très effacé et souvent aux abonnés absents pour son travail tandis que la mère est très exigeante avec ses filles, trop parfois, ce qui occasionne bien des situations tendues.

Alors une fois arrivés, Léna s’échappe pour retrouver ses amis tandis que Phoebe s’enferme pour fuir tout le monde. On le comprend de suite, les deux soeurs se sont éloignées l’une de l’autre mais c’est en les lisant que l’on comprend à quel point cela va au delà de cela. Il leur sera difficile de se confier, la distance qui s’est instaurée entre elles ne le permet pas, et c’est difficile pour elle de vivre cet éloignement qui ne fait qu’accentuer le profond sentiment de mal être qu’elles éprouvent. Vis à vis de leur mère, c’est compliqué de faire face à ses attentes, exigeantes, imposantes mais qui ne vont pas forcément dans le sens de ce qu’elles voudraient toutes deux. Leurs choix, leurs envies ne cadrent pas avec ce que l’on attend d’elles, et il leur sera difficile de s’épanouir ainsi. Comment aborder des sujets qui fâchent ? Comment faire accepter le fait que l’on ne soit pas raccord avec ce que l’on attend de nous ? Et que cela les ronge très profondément ?

Le récit est poignant car on y ressent avec tant d’amplitude le mal être qui les habitent toutes deux. Elles traversent des moments difficiles et n’en parlent à personne. Si Léna va vers les autres, fait la fête à outrance, on ressent en elle un lourd secret qui pèse lourd sur elle et qu’elle ne pense pas pouvoir assumer. On le sait, elle en souffre beaucoup et c’est ce qui la pousse à agir ainsi, par esprit de rébellion pour lutter contre ce mal qui la ronge. Qu’en à Phoebe, que lui arrive-t-il pour qu’elle se sente si vide ? Elle se cache derrière un paraitre et une fatigue qui semble en convaincre beaucoup mais on sent bien en elle une énorme détresse, une solitude qui l’engloutit et nous effraie.

On les découvre au passé quand tout semblait aller bien, ces étés de bonheur et d’insoucience où elles profitaient de chaque instant passé ensemble, à rire, s’amuser, profiter de chaque instant de liberté. Mais leur présent est beaucoup moins réjouissant. Entre les affrontements constants entre Léna et sa mère, ou Léna face à Phoebe qui l’attaque, ne supportant plus sa façon d’être si effacée… l’ambiance est lourde. Nous avons une Léna qui ne veut pas entamer ses études et veut partir en Australie pour prendre le temps de réfléchir et profiter, et une Phoebe qui finit 11ème de sa promo en droit. Comment faire face à la comparaison ?

La romance reste bien présente dans cette histoire puisque toutes deux éprouvent des sentiments amoureux durant cet été pour d’autres personnages. Elles seront au centre de tant de questionnement sur ce qu’elles vivent et sur ce qu’elles ressentent. Tout cela véhiculant bien des émotions à la lecture, on les comprend, tant dans la souffrance qu’elles éprouvent que dans les jolies émotions qui vont naitre. Nous ferons la connaissance des personnes qui vont graviter autour d’elles, de celles qui ont toujours été là comme des nouvelles qui apportent ce renouveau qu’il est essentiel de vivre pour trouver un bel équilibre.

L’ambiance du roman se veut estivale, on sent bien l’été dans tous ces instants partagés avec les deux soeurs. Elles sont en terrain conquis, mais le fait qu’elles se sentent si différentes d’avant les poussent à se considérer comme étrangère, comme si elles se devaient de se ré adapter à cet endroit qui a toujours eu un effet bénéfique pour elles. Elles seront confrontées toutes deux à leurs émotions, à leurs envies et tant que tout cela ne sera pas assumé, cela continuera de les ronger et de les faire souffrir.

On aborde des sujets forts qui tournent autour de l’acceptation de soi, qui vont de l’orientation sexuelle à la place que l’on occupe au sein d’une famille et d’une société, de faire la part des choses entre ce que l’on veut et ce que l’on attend de nous. Ces deux soeurs se sont éloignées l’une de l’autre, vivant chacune un moment charnière dans sa vie alors qu’elles ont toujours été si proches l’une de l’autre, et nous serons témoins de ce qu’elles traversent.

Les Coquillages ne s’ouvrent qu’en été
De Clara Héraut
Editions Hachette Romans
Broché pages
Sortie le 29/05/2024

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