Résumé :
Cassandra Blackwell, jeune Américaine d’origine modeste, intègre la prestigieuse Université d’Oxford pour une année d’études. Trois ans plus tôt, elle a reçu de cette ville un message anonyme auquel elle n’a rien compris : « Tu ne peux pas cacher la vérité. Reviens et mets un terme à cette histoire. »
À l’université, Cassie se lie avec l’élite anglaise, découvre l’atmosphère de ce lieu magique, aux boiseries séculaires et au charme gothique parfois inquiétant. Elle emménage avec la charmante Evie qui l’initie aux traditions et aux rituels immuables de l’école. Mais Cassandra n’a qu’un objectif : trouver la trace du passage de sa mère à Oxford dans les années 1990, comprendre pourquoi, enceinte, elle a fui ce paradis d’un autre temps, puis s’est suicidée quelques années plus tard, et enfin découvrir qui est son père. Grâce à Charlie, un flic local, elle apprend l’existence de » l’École de la nuit « , une société secrète fondée au XVIe siècle qui semble liée à une série de suicides au cœur du campus.
Cassie approche enfin de la vérité. Une vérité sombre et terrifiante.
★ Merci aux Editions Michel Lafon pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
L’introduction du roman nous met tout de suite dans le bain, cette histoire est angoissante et nous avons tout le temps l’impression d’être épiée. Oxford, cette université tant reconnue, nous nous y faufilons par la grande porte en compagnie de Cassie qui vient passer une année d’étude en tant qu’élève étrangère. La voilà propulsée dans un monde où l’élite foisonne, elle qui vient d’un milieu plus que modeste, le contraste se fait ressentir mais elle n’est pas là pour fanfaronner.
Cassie est une jeune femme courageuse, intelligente, ambitieuse mais pas comme nous pourrions le croire. Sa présence à Oxford n’est due qu’à la recherche de vérités sur sa mère qui a fait ses études dans cette prestigieuse université. Elle a reçu il y a quelques années un colis, à partir duquel elle a appris que sa mère avait vécu en Angleterre, le message posté avec le colis lui indiqué qu’il était temps de revenir. Cassie a perdu sa mère alors qu’elle n’avait que 14 ans et d’apprendre quelque chose sur son passé qui lui était inconnu l’a profondément marqué. A partir de ce moment-là, elle n’avait plus qu’un but, tout comprendre. C’est une façon pour elle d’appréhender le comportement de sa mère mais aussi une recherche d’identité car elle n’a jamais su qui était son père et elle n’a plus personne dans sa vie à qui se rattacher.
Elle se présente donc en tant qu’étudiante et elle va mener son enquête, fouinant partout où elle peut. Elle fait la connaissance de tous ces jeunes gens bien comme il faut, issus de familles aisées. C’est auprès d’autres qu’elle se tournera et trouvera toutefois de l’aide, comme Elliott qui s’occupe de la bibliothèque, une mine de renseignements incontournable ou encore un jeune flic, Charlie qui ne semble pas être corrompu. Mais parmi les étudiants, il y a Hugo qui exerce sur elle une sorte de fascination malsaine qu’elle ne comprend absolument pas. Lui et ses amis sont constamment à faire la fête et sa colocataire Evy est prise dans cette frénésie de paraitre et de faux semblants. Cassie reste très discrète, elle n’est pas fêtarde, plutôt isolée, elle se concentre sur son but.
Les découvertes qu’elle effectue au fur et à mesure tourne autour de cette société secrète qui ne se dévoile pas au grand jour : l’Ecole de la nuit. L’histoire liée à la période où sa mère a vécu dans cette université ne semble qu’être un maillon d’un historique beaucoup plus ancien que l’on ne le croit. Nous ressentons avec tout ce qu’elle apprend comme une sorte d’angoisse qui vous prend aux tripes et qui met le lecteur sous tension. L’ambiance de cette université vous encercle, vous cloisonne dans une atmosphère lourde et particulièrement terrifiante. L’auteure arrive à nous captiver, il faut alors absolument que nous arrivions à en apprendre plus, à savoir quel est le fin mot de l’histoire mais aussi de savoir qui est impliqué ?
Nous nous rendons compte en lisant ce roman, que Cassie se retrouve dans une situation vraiment difficile. Elle est seule dans un pays étranger, sans famille et elle ne sait absolument pas en qui avoir confiance ? Cet aspect-là de l’histoire ajoute un supplément d’angoisse car nous ne savons pas alors quelle action risque de compromettre sa sécurité. Cet espère de complot lié à cette société secrète semble prendre plus d’ampleur que ce qu’elle pensait au départ et nous avons l’impression que rien ne pourra les arrêter. Lorsque nous apprenons la vérité sur ce qui fait l’Ecole de la nuit, nous comprenons alors cette part d’obscurité qui touche les personnages.
C’est un récit palpitant, tout à fait ce que nous attendons de ce type de lecture. Cette impression d’être constamment suivi, observé transpire des pages et nous pose nous lecteur en spectateur actif qui tourne la tête pour vérifier qu’il n’y a personne. La narration à la troisième personne pourrait poser problème, mais elle est absolument bien maniée et nous permet de garder une certaine distance avec Cassie. Le but n’est pas de s’identifier à elle mais plutôt d’être avec elle, nous ressentons alors ce qu’elle ressent, voir même plus car parfois elle ne semble pas se rendre compte du danger qui la guette alors que nous oui ! J’aime beaucoup ce type d’ambiance autour de secrets ancestrales, dans une ambiance toute British sous le saut d’une société secrète terrifiante qui a semé bon nombre de cadavres depuis des années.
Si l’ensemble du roman m’a tenu en haleine, la plume de l’auteure aidant à passer vraiment un moment à la hauteur de nos espérances. Je reste dubitative sur la fin, la solution avancée sur les agissements de l’Ecole de la nuit n’est pas du tout celle à quoi je m’attendais. J’ai été un peu déçue par cette idée, je m’imaginais plus quelque chose proche du réel, plus moderne. Je trouve aussi que la fin est beaucoup trop rapide, Cassie reste fidèle à elle-même, de ce côté-là ça se tient. Mais tout se résolve d’un coup trop vite et il m’a manqué cette tension et cette angoisse ressentie dans l’introduction du roman qui pour moi a dicté mes attentes sur ce roman. Quand nous lisons ce type de roman, il faut que la tension ressentie tout au long du roman et l’attente du lecteur soient en adéquation et ici, je n’ai pas su retrouver cela. C’est dommage car cela déçoit un peu alors que la lecture a été elle très bonne.
« La malédiction d’Oxford » de Ann A. McDonald
Editions Michel Lafon le 05/01/2017 : 363 pagesNOTE : 4/5