Résumé de l’éditeur :
Lorsque Clétho emménage avec sa grand-mère à Wavran, elle ne s’attend pas du tout à être prise à partie par la bande qui y sévit. Toutefois, elle ne se laisse pas intimider et les défie, ce qui n’est pas du goût de l’un d’eux.
Akim est tout de suite intrigué par cette fille qui ignore que là, au sein de ce complexe d’immeubles, il y a des règles et que c’est lui et ses potes qui les font appliquer. Toutefois, bien vite un autre sentiment naît au plus profond de son cœur.
Cependant, il a conscience que rien n’est possible entre eux, parce qu’il ne peut être loyal qu’à une loi : celle de la cité.

 ★ Merci à Sharon Kena Editions pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

La loi de la cité, comme son nom l’indique, c’est une romance entre deux jeunes adultes qui se passe dans une cité. On y aborde alors les thèmes qui sont souvent traités par Pierrette Lavallée, avec les différences des personnages, qu’elles soient d’ordre sociales ou encore ethniques. Ici ce sera à travers la relation qui va naitre entre deux personnages, au coeur d’une cité, où un gang fait sa loi que l’histoire va se dérouler.

Clétho se retrouve bien dépourvue quand elle doit aller vivre chez sa grand-mère pour finir sa dernière année de lycée, car ses parents ont une mutation et doivent quitter le pays. Elle a refusé de les suivre, pensant qu’ils la laisseraient dans leur belle et grande maison, tandis qu’ils partiraient vers leur prochaine destination, mais ils en ont décidé ainsi. Clétho a dix-huit ans mais elle devra vivre chez sa grand-mère, qui vit dans un appartement dans une cité assez mal réputée. Et Clétho, la jeune femme aux allures de princesse, va vite être confrontée à la réalité des lieux en tombant dès son arrivée sur le groupe qui sème la peur dans ces lieux.

Parmi eux, Akim, qui est arrivé dans cette cité alors qu’il était jeune adolescent. Il vit avec sa mère et il appartient à ce groupe de jeunes qui sont toujours mêlés à des affaires sombres et qui sont peu recommandables. D’eux, tout le monde a peur, les plus jeunes comme les personnes adultes et plus âgés, pour dire à quel point, ils régissent le quartier comme bon leur semble. Akim ne va pas être le dernier à se fourvoyer en agissant dans quelques larcins et attitudes incorrectes, et Clétho y aura le droit aussi. Nous démarrons donc cette romance, avec une jeune femme qui arrive dans une banlieue et qui fait la connaissance de ce personnage et sa bande.

Pierrette Lavallée utilise la double narration, ce qui nous permet alors de bien appréhender les réactions de ses deux personnages. Si Clétho est du genre sans filtres, elle n’hésite pas à répondre à la provocation et cela pourrait bien lui porter quelques préjudices, elle aura tout de même conscience du danger que représentent ces jeunes, qui ne sont pas là pour amuser la galerie. C’est une jeune fille plutôt assez bien dans ses baskets, elle a une meilleure amie, n’a pas besoin de plus, et elle se fiche du « quand dira-t-on », elle apprécie les gens pour ce qu’ils sont et non pas pour ce qu’ils représentent. C’est ainsi qu’elle aura des débuts difficile avec Akim, mais elle percevra en lui qui il est au fond. Akim est en effet un personnage qui se découvre, on a de lui cette image extérieure, qui l’inclut à ce groupe de jeunes qui font la loi, mais il a tout de même une histoire intéressante à découvrir. C’est ainsi que l’on pourra se faire une idée plus précise de qui il est vraiment.

Cette rencontre entre eux deux, marquera alors le début d’une nouvelle histoire. Elle permettra à Akim, de voir les choses un peu différemment. Il s’était satisfait de sa situation actuelle, sans réelles possibilités positives d’avenir, au grand désespoir de sa mère qui croit toujours en lui et qui aimerait qu’il se sorte de cette situation. Quand à Clétho, cela lui a permis aussi de s’affirmer, de choisir ce qu’elle ferait après le lycée, sans tenir compte de ce que les autres veulent pour elle. Ils vont commencer par se détester, puis s’attirer, bien qu’ils vont lutter contre cette attirance, mais finir par céder car c’est plus fort qu’eux. Cela sera une évidence, et là ils devront alors faire attention aux conséquences que leur relation pourrait avoir dans leur vie, vis à vis de cette bande notamment et aux lois de la cité !

Pierrette Lavallée dans ses textes, aiment bien parler des différences sociales entre ses personnages. C’est un thème que l’on retrouve dans quelques uns de ses romans. Ici, chacun va au lycée qui correspond à sa classe sociale, comme on peut le voir de nos jours. Et comme ce sont des personnages qui entrent dans le monde adulte, les répercutions de ces différences peuvent être très importantes, car ils ont été élevés pour viser des objectifs différents. Si ceux qui ont les moyens, ont cette possibilité de faire des études, il n’est plus difficile pour les jeunes de la cité de l’envisager ainsi, c’est pourquoi ils se débrouillent comme ils peuvent. Mais il a tout de même cette chance de pouvoir s’en sortir, en travaillant, en visant haut et en contournant tous ces obstacles qui peuvent se trouver sur leur chemin.

Une lecture courte, agréable qui aurait pu être plus encore mais qui aux vues du format proposé, nous offre les ingrédients principaux pour que le récit soit suffisamment équilibré. Puis Pierrette Lavallée n’a pas proposé quelque chose dans la surenchère du mélodramatique, restant assez posé sur les conséquences liées à la vie qu’ils mènent, et aux lieux où ils vivent. Elle transmet aussi ce message important, qu’il y a souvent possibilité de s’en sortir, et que chacun a droit à cette chance. Une petite lecture sympa avec laquelle j’ai passé un bon moment, bien consciente de ce qu’il s’y joue et des émotions éprouvées par les personnages.

La loi de la cité
De Pierrette Lavallée
Editions Sharon Kena
Numérique 179 pages
Sortie le 21/09/2021

Couverture de la sortie papier