Résumé :
La guerre éclate en 1939 et avec elle, les espoirs et les rêves d’Anna s’envolent vers l’oubli. Une vie semée d’horreurs mais aussi d’amour lorsqu’elle croise le regard d’Adam, un soldat polonais engagé dans la Wehrmacht. A deux, ils s’impliquent dans la Résistance jusqu’au 6 juin 1944, jour du débarquement synonyme d’espoir pour les Français. Anna pensait naïvement que l’heure de la délivrance avait enfin sonné mais la réalité est tout autre…
★ Merci aux Editions Poussière de lune pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
Ce roman a attiré mon attention lors de quelques partages sur les réseaux sociaux, c’est d’abord sa couverture qui a interpellé mon regard et le titre a alors éveillé ma curiosité. Je suis toujours autant passionnée par les récits se déroulant pendant la seconde guerre mondiale, une période que j’apprécie beaucoup lire, je n’y résiste pas. Il ne m’en fallait pas plus pour me convaincre de le lire, je me suis laissée guider par mon intuition.
C’est à travers le regard d’une jeune fille que nous allons commencer cette histoire qui débute au début de la seconde guerre mondiale. Les grandes étapes et grands faits de cette guerre vont être annoncés, survolés au début, mais bien posés pour que nous puissions bien comprendre l’évolution de celle-ci et surtout les changements que cela opère sur les habitants français dans cette zone occupée. Nous sommes en Normandie, et les allemands ont envahi la zone, se servant de toutes les réserves naturelles des terres de ses habitants, qui ont du subir leur joug des années durant. Très rapidement dans le récit nous arrivons en 1943, quatre années de guerre déjà sont passées, on enchaine sur une période où les allemands semblent plus à l’affut, moins sûrs d’eux et toujours à la recherche de ces français qui tentent de résister. Anna a douze ans quand la guerre a été déclarée, et elle grandira au coeur même de celle-ci, avec ses dangers, ses restrictions et l’évolution des moeurs aboutissants à une rébellion chez certains, à une recherche de pouvoir chez d’autres, nous révélant ainsi bien des personnalités auxquelles on ne s’attendait pas forcément. Le roman semble s’installer pour nous faire découvrir plus avant cette période des années 1943 et 1944, alors qu’Anna a seize ans.
A travers son personnage, l’auteure évoque plusieurs thèmes relatifs à la seconde guerre mondiale. Cette jeune enfant va grandir pour devenir une adolescente qui n’aura de cesse de voir son père combattre contre les allemands. Il n’a pas été mobilisé, suite à sa participation à la première guerre mondiale, mais il ne pouvait pas se résoudre à voir ces hommes détruire son pays, il s’est donc engagé dans la résistance. Ce fut un modèle pour sa fille, qui en grandissant a souhaité suivre ses pas. Nous allons donc passer ces années auprès des résistants et de leurs opérations, constatant l’importance que leurs actions a pu avoir dans le déroulement de la guerre. Nous sommes alors en complète immersion au coeur de leur réseau, autant que ce peu, en raison d’une jeune âge d’Anna, qui devra gagner la confiance des autres pour pouvoir participer plus activement aux actions contre les allemands. Son jeune âge peut leur servir, mais cela peut aussi au contraire les gêner dans la réalisation des missions.
Les crimes commis pendant l’occupation allemande contre le peuple français sont toujours aussi durs à lire, nous en serons témoins ici. Ils le sont d’autant plus quand en plus de subir l’horreur des faits, on constate que parfois ce sont des français qui les pratiquent, des collaborateurs, comme la Milice française. Ce fait est ici omniprésent et très bien développé dans le récit, les ennemis sont les allemands mais pas seulement et Anna et ses amis vont devoir combattre leurs propres voisins et anciennes connaissances qui ont décidé de combattre aux côtés de ceux à abattre. C’est ainsi que nous découvrirons une autre facette de la guerre, celle des collaborateurs, ceux qui ont décidé de prendre parti pris pour les allemands et qui n’ont pas hésité un seul instant à devenir durs et cruels. Anna va être pris à partie à de maintes reprises, et être confrontée tout particulièrement à l’un d’eux, qui insiste lourdement des mois durant, jusqu’à devenir une menace omniprésente pour la jeune femme. Leurs présences et ce qu’ils représentent, constituent une menace supplémentaire pour ceux et celles qui résistent contre l’ennemi, la peur d’être d’énoncé ou pris dans les filets de la milice est omniprésente, et ne doit pas être prise à la légère.
La tension ne nous quitte pas tout du long du récit, le fait d’appartenir à la résistance nous conduit à suivre ces personnages qui agissent pour sauver les leurs. Ils risquent leur vie à chaque instant et c’est toujours avec beaucoup d’appréhension que nous nous demandons qui s’en sortira de chaque mission. Le récit est prenant et angoissant, on a eu le temps avec les années et le déroulement de l’histoire de nous attacher à tous les personnages : il y a ceux qui nous sont devenus familiers et qui tiennent une place importante dans la vie d’Anna, que nous apprécions énormément. Il y a bien entendu aussi ceux que l’on hait et que l’on voudrait voir disparaitre, une haine que la guerre et les agissements de ces personnages ne font qu’accroitre au fil des pages. Tous ces personnages sont forts et s’imposent à leur manière, à différents moments de l’histoire.
Cette occupation allemande, nous la vivons au jour le jour, et les répercutions que cela a sur le peuple français sont abordées à travers bien des histoires. Ceux qui entourent Anna, auront aussi un vécu qui témoignera de tel ou tel agissement lié à cette guerre. L’auteure aborde alors bien d’autres thèmes liés à cette période, comme la déportation des juifs, les rumeurs sur ces camps qui semblent s’être implantés partout en Europe et qui inquiètent, où des trains y conduisent les déportés. Petit à petit, les gens disparaissent, meurent aussi en place publique parfois parce qu’il faut donner l’exemple pour que le peuple soit obéissant. Au fil du temps qui passe, chacun d’eux s’interrogent sur l’intégralité de chaque personne qui les entourent, il suffirait d’une personne pour que toutes leurs actions ne puissent pas avoir lieu. Ils vivent au jour le jour, avec l’espoir de voir débarquer les alliés, l’attente est longue et pour eux cela semble interminable. Toute cette stratégie de guerre est aussi évoquée, à travers les chefs de la résistance qui ont des informations de ceux qui dirigent ce mouvement et aussi à travers la façon dont ces résistants vont accompagner ce débarquements par différentes actions de sabotages. La guerre évolue, les événements se poursuivent et nous suivons tout cela de l’intérieur, c’est passionnant de découvrir de quelles façons cela a un impact sur la vie de tous ces français.
Aux tous débuts de ma lecture, je me suis dit que ça allait vite. Comme je le disais plus haut, nous survolions alors les grands moments de la guerre, pour finir par ralentir et développer plus avant les années 1943 et 1944. Je me disais alors, que j’aurai aimé que ça aille plus doucement, mais les faits étaient toutefois bien indiqués et pointés et l’histoire très évolutive dans le temps, nous permettant ainsi de très bien nous ancrer dans cette histoire. Et là, j’ai finit en fin de compte par m’y sentir bien installée et j’ai profité de ce que nous proposait de découvrir Deborah Hernould. Il m’est alors devenu impossible de lâcher ce récit, l’histoire m’a complètement happée et je me suis retrouvée dans l’attente de chaque page tournée, avec cette peur au ventre de ce qu’il allait bien pouvoir se passer. L’auteure a su rendre son récit tellement véridique avec les faits et les événements décrits avec beaucoup de justesse, que l’on ressent le moindre moment que vivent les personnages. Les lieux et actions nous sont si bien présentés, que l’on a cette impression de suivre les événements, comme si nous étions devant notre écran. J’imagine d’ailleurs parfaitement bien cette histoire à l’écran, c’est un peu comme cela que je l’ai vécu d’ailleurs, les mots prenant vie dans mon imagination.
Ce roman s’avère être un beau coup de coeur, parce qu’en le lisant, on a vraiment l’impression d’y être. Deborah Hernould a fait en sorte de bien nous ancrer dans des lieux et dans une période définie. Elle a concentré son histoire sur ce petit coin de la Normandie et sur un certain nombre de personnages qui vont évoluer au fil des pages et qui ont contribué à l’Histoire. Elle a fait en sorte que nous les connaissions tous suffisamment pour éprouver de la peine ou au contraire du soulagement à chaque fois qui leur arrive quelque chose. Je ne fais que les évoquer dans ma chronique sans les nommer, hormis Anna, car c’est tellement intéressant de tous les découvrir et de les voir évoluer tout comme notre héroïne au fil du temps qui passe. Elle va être bien entourée, de ceux qu’elle connait depuis toujours, tout comme de nouvelles connaissances qui vont devenir primordiale dans leur histoire. Elle reste l’une des rares femmes de l’histoire, et une jeune femme qui plus est, entourée d’hommes qui auront tous un rôle à jouer. Anna va vivre ses années d’adolescente sous la peur que la guerre procure, sans savoir si elle sera vivante le lendemain, elle ressentira toutefois ses premiers émois, ces moments où l’autre devient plus qu’un ami. L’histoire qui tournera autour de cette attirance sera elle aussi, poignante et marquante mais aussi loin d’être finie à la fin de ce tome.
Il me tarde de lire la suite, j’espère qu’elle ne tardera pas trop. Je ressens ce besoin de savoir comment cette histoire va finir, nous sommes en 1944, le débarquement a eu lieu et Anna se retrouve bien loin de chez elle et des siens. La situation est critique mais on ne peut s’empêcher d’avoir l’espoir que tout finira bien et qu’elle retrouvera les siens, mais elle risque de vivre encore bien des moments traumatisants et durs. J’ai tellement aimé ce roman, que je suis triste de laisser les personnages dans l’attente de la suite, impossible de s’empêcher de s’imaginer des tas de scénarios possibles, tellement de choses peuvent arriver. Et la guerre n’épargne personne, l’auteure le sait et tout le monde ne s’en sort pas. J’ai beaucoup apprécié l’équilibre qu’elle a su apporter à son récit entre ceux qui ont disparu et ceux qui sont sauvés, pour l’instant en tout cas. C’est bien dosé, suffisamment percutant pour nous rappeler que nous sommes en guerre et elle a su poser des bases fortes avec des personnages aux caractéristiques bien déterminées.
Je crois que je pourrai vous parler de ce roman des heures durant, je suis loin d’avoir évoqué tout les thèmes abordés, ou encore même tout ce que l’on éprouve à la lecture de cette histoire. On partage ce que ressent chacun des personnages, tout en évoluant dans le temps, dont nous avons nous conscience, mais les personnages eux ne savent pas encore combien de temps cela va durer, les émotions n’en sont que plus fortes encore. Les larmes d’Auschwitz nous propose de suivre une héroïne qui grandit avec les années, une héroïne courageuse mais qui a aussi conscience de son jeune âge et de ce qu’elle est capable de faire. Elle grandira avec ce sentiment d’injustice et cette haine des autres, de ceux qui font du mal, ce qui l’aidera à agir en conséquence. Me voilà repartie encore une fois, je vais peut être mettre une fin à cet avis, sinon je vais finir par écrire un roman tellement j’ai de choses à en dire.
Si comme moi, vous appréciez lire des romans sur cette période douloureuse qu’est la seconde guerre mondiale, ce roman devrait vous plaire. Il a su de mon côté, répondre à toutes les attentes que j’avais espéré en l’ouvrant et je suis pressée de lire la suite. Les larmes d’Auschwitz est très beau coup de coeur.
Les larmes d’Auschwitz #1 Résistance
De Deborah Hernould
Editions Poussière de Lune
Broché 498 pages
Sortie le 07/02/2019
Série Les larmes d’Auschwitz (2 tomes) :
Tome 1 : Résistance (07/02/2019)
Tome 2 : Pitchipoï (16/11/2019)
Retrouvez le spin-off, sur le personnage d’Adam (en deux tomes).