Résumé :
Je pensais qu’en me lançant dans ce pacte je risquais seulement ma vie, mais c’est ma raison qui est train de s’envoler.
Je l’ai embrassé, mais ce n’est pas ce qui est le plus déraisonnable.
Ce qui l’est, c’est que j’ai aimé ça.

☆ AVIS DE BELI ☆

Un roman qui a éveillé ma curiosité quand il a commencé à se dévoiler aux lecteurs, la couverture est superbe, le résumé très tentant, j’avais envie de vampires en plus cela tombait bien. Nous avons eu l’occasion de lire tant de séries vampiriques, que le lectorat de ce type de romance a pu être essoufflé par trop de similitudes, les copier-coller des intrigues pouvant lasser au bout d’un moment. De mon côté, j’aime toujours autant en lire, mais du coup, je ne les enchaine plus car elles se ressemblent toutes. Celui-ci me tentant, à peine reçu à Noël, que je l’ai lu pour assouvir ma curiosité provoquée autour la sortie de ce livre.

Le résumé ne laisse rien présager de ce que va être l’histoire, le récit se lit avec beaucoup d’aisance malgré quelques clichés employés qui nous rappellent d’autres romans ou histoires du même genre. C’est un des reproches qui a été fait sur ce roman, si quelques uns sont pour moi assez inutiles au récit et sautent un peu trop aux yeux, d’autres ne m’ont absolument pas gêné. L’histoire reste assez captivante pour que l’on n’est qu’une envie, c’est continuer de la lire. Nine Gorman fait beaucoup de références à des oeuvres littéraires par le biais de ses personnages, et j’ai bien aimé ces petits clins d’oeil que tout fan de littérature reconnaitra.

L’histoire débute avec le personnage d’Emma, fraichement arrivée depuis quelques mois à New-York, elle a quitté sa Pennsylvanie natale pour échapper à l’image que les gens avaient d’elle. Elle souffre d’une maladie neurodégénérative, qui ne lui laisse que peu d’espoir de survie et qui la prive de ses capacités motrices au fil du temps qui passe. Son frère l’a accompagné pour ne pas qu’elle soit seule face aux difficultés rencontrées à cause de sa maladie. Nous découvrons une jeune femme très réservée, qui passe beaucoup de temps seule et qui n’a quasiment aucun ami, sa maladie s’étant déclarée durant l’adolescence, elle a alors changer le cours de sa vie et elle n’a jamais pu profiter de ses années d’insouciance et de découvertes en tous genres. Sa vie est en suspens depuis et elle n’a jamais su profiter de la vie comme tous les autres jeunes de sa génération.

Cette maladie dont souffre Emma, permet de déjouer bien des moments de ce récit. Car l’une de ses conséquences, c’est qu’Emma a la mémoire défaillante et souffre d’hallucinations, ainsi l’auteure a pu « jouer » de ces caractéristiques qui induisent des réactions mais aussi des interrogations sur les faits que vit Emma. Nous même, par moments, ne savons pas si elle « imagine » ces moments où si elle les vit vraiment. C’est assez intéressant, cela laisse une forme de suspicion dans la véracité des faits. La maladie devient alors un personnage à part entière du récit, dictant certains faits et mettant le lecteur en déroute, c’est assez judicieusement employé et cela fait aussi la particularité de cette histoire. Le vrai ? le faux ? Qu’en est-il exactement ?

Sa rencontre avec les frères Anderson va alors marquer un cap certain dans sa façon de voir l’avenir. Elle voit en Andrew, sa solution pour s’en sortir, il représente ce besoin qu’il fasse d’elle ce qui lui permettrait de vivre, une note d’espoir en l’avenir qu’elle n’avait plus en elle. Emma se dévoile enfin, elle s’ouvre, elle défie l’impensable, provoque, flirte avec le danger, des attitudes qu’une jeune femme normale n’aurait pas. Mais Emma n’est pas comme les autres et elle n’a plus rien à perdre et pourtant elle est si timide, réservée mais c’est sa maladie qui fait cela d’elle. Face à elle, deux frères, différents l’un de l’autre qui vont lui apporter chacun à sa manière quelque chose. Deux frères charismatiques, il est difficile de se faire une opinion sur eux, le récit étant très concentré sur Emma. Le coeur de la jeune femme oscille de l’un à l’autre, l’un est plus dominant que l’autre, l’un s’impose plus que l’autre.

Ce qui rend la lecture de ce roman intéressante, c’est le côté addictif : on n’a qu’une envie c’est savoir ce qu’il va se passer. Si je reproche un manque d’approfondissements concernant la personnalité de certains personnages, on reste toutefois très curieux de savoir ce qu’il va se passer. Ce manque d’approfondissements se caractérise de mon côté par le fait que je ne me sois pas suffisamment attachée aux personnages, cela manque un peu d’émotions par moments. Bien que la situation de vie particulière d’Emma nous pousse à forcément nous pencher sur elle, on comprend bien ses déceptions et l’impact qu’ils ont sur elle. Les frères restent très mystérieux, bien entendu, il est bon que cette aura de mystère autour d’eux soit préservée, mais j’espère en apprendre d’avantages sur eux par la suite, il y a de ce côté-là tellement de possibilités et de choses à découvrir.

A la fin de ce tome, je ne dirai qu’une chose « A quand la suite ? ». Cette fin a le mérite de mettre à mal la curiosité des lecteurs qui sont très vite devenus « addict » de cette histoire. Le pacte étant ce qui pousse tant Emma à persévérer dans sa décision de cotoyer cet homme, qu’en sera-t-il dans la suite ? Curiosité quand tu nous tiens, j’espère lire vite la suite. Au delà de l’emploi de quelques clichés de la littérature, dans telle ou telle scène, nous pouvons citer tel ou tel livre, Nine Gorman a su évoquer l’univers des vampires à sa manière et ce à travers le destin de cette jeune femme. C’est entrainant, j’espère toutefois que le côté vampirique va un peu plus s’imposer dans la suite car ici, il passe toutefois en second plan. Le récit est ponctué tout du long de rebondissements, on ne s’y ennuie pas un seul instant, le livre se dévore.

« Le pacte d’Emma » #1 de Nine Gorman
Editions Albin Michel le 02/11/2017 : 396 pages

NOTE : 4/5

Série Le pacte d’Emma : 
Tome 1 : Le pacte d’Emma
Tome 2 : à suivre