Résumé de l’éditeur :
De tous les hommes qu’Alexia connaît, Sadie est certainement le plus désagréable.
Pourtant, lorsqu’elle décide de partir en voyage pour retrouver son inspiration de styliste, ce graffeur désagréable est le seul à garder contact. Une complicité se créé, des sentiments naissent, message après message.
Mais il n’est pas si simple de faire tomber les masques, surtout quand ils cachent des blessures bien enfouies.
★ Merci aux Editions BMR pour ce SP ★
Blog Tour organisé pour cette sortie
☆ AVIS DE BELI ☆
Si vous avez lu Corps à coeur d’Emilie Collins, vous ne serez pas en terrain inconnu, car nous y retrouvons les personnages de cette précédente histoire. Sachez toutefois que ce roman peut se lire indépendamment de l’autre.
Emilie Collins nous propose de découvrir une romance qui se passe parmi des personnages qui oeuvrent dans les milieux artistiques. Chacun d’eux exerce un métier bien à lui mais tous sont des artistes, sauf que chaque art n’a pas la même reconnaissance que les autres. Certains sont moins connus et sont encore moins reconnus comme tel, et les artistes qui réalisent certaines oeuvres ne sont pas qualifiés comme des artistes et sont catalogués comme étant des délinquants de l’art. C’est ainsi que s’affronte certaines classes dans le milieux de l’art : les arts reconnus et ceux méconnus et critiqués comme n’étant pas légitimes.
Le personnage masculin de l’histoire, Sadie est ce représentant de cette art non reconnu, ou peu reconnu, qui aujourd’hui commence tout juste à prendre de l’importance et à s’imposer comme un art à part entière. C’est un gars de la rue, un graffeur, qui a souvent du enfreindre la loi pour exprimer son art. Nous plongeons là, dans l’art urbain, l’art de la rue, le street art ou encore l’urbex. Un art qui effraie encore et qui a du mal à obtenir sa légitimité, cataloguant les artistes qui le pratiquent, comme étant des hors la loi. Sadie est un jeune homme, que nous allons découvrir au fil des pages, c’est quelqu’un qui exprime tout ce qu’il ressent à travers cet art. Cet art qui est primordiale pour lui et qui prime sur toi. C’est un personnage passionné qui se laisse porter au grès de ses envies et il est plein de vie.
L’héroïne, Alexia, est aussi une artiste, elle est styliste mais n’a pas encore réussi à ne vivre que de cela, ayant quelques responsabilités familiales à gérer. Nous la découvrons au coeur de sa famille, très proche les unes des autres, c’est d’ailleurs sa soeur que nous découvrions dans le roman Corps à coeur, ainsi qu’auprès de leur groupe d’amis, très agréable à connaitre. Parmi ce groupe d’amis, il y a bien entendu Erick, le compagnon de sa soeur qui est le meilleur ami de Sadie, c’est ainsi qu’ils vont être amenés à se croiser plusieurs fois. Mais entre Sadie et Alexia, cela ne fonctionne pas, elle ne l’apprécie pas du tout et ils ne cessent de se chercher quand ils se voient. Sadie a la répartie facile et la jeune femme s’agace facilement quand il est présent. Alexia est une artiste plus posée, et si elle est créative, cela s’exprime avec moins de fougue que le jeune homme.
Alexia vit une période difficile, elle ne s’est pas trop étendue sur le sujet, mais elle est confrontée à la page blanche. Ce moment dans la vie d’un artiste où l’inspiration a fuit et que la créativité est mise en pause, et que rien ne vient quand il s’agit de construire un projet, une création. C’est un moment d’angoisse horrible que chaque artiste aura connu une fois dans sa vie, et il les met alors dans un état de doute constant et de peur que cela ne revienne jamais. On va alors la forcer à partir en vacances, faire une pause et partir loin de tout. C’est ainsi que va naitre ce jeu entre Sadie et elle, quand il lui dira qu’elle n’est pas chiche de prendre le premier vol en partance à l’aéroport. Défi qu’elle prendra avec sérieux, et c’est à ce moment-là qu’un échange de SMS va s’établir entre eux, le temps de son voyage. Alors que tous deux ne se supportent pas, ils vont mettre en place une communication à travers les découvertes des lieux pour Alexia, et l’ouverture d’esprit pour Sadie et ils vont apprendre à se connaitre.
Sans le vouloir, une relation va naitre entre eux, d’abord de ce besoin d’avoir des nouvelles de l’autre, de ce besoin d’être épaulés, soutenus, entendus et plus encore par la suite. Les artistes sont des êtres passionnés, qui aiment le partage mais qui sont aussi difficiles. Ils peuvent être caractériels, exigeants, tête en l’air et s’ils sont à l’écoute des autres, car ouverts d’esprit, ils peuvent aussi avoir ces moments où leur art prend le pas sur le reste, oubliant alors toute personne réelle pour se concentrer sur cet art qui a décidé de s’exprimer à un moment donné et pas un autre. C’est alors que le fougueux Sadie et que la Alexia plus posée, vivrons des moments difficiles dans la construction de leur relation. Emportés par leur passion, ils vont vivre une envolée des émotions ensemble, mais ils ont tous deux des enjeux et des impératifs qu’il sera parfois difficile de concilier. Leur relation sera mouvementée et tumultueuse, passionnée et passionnante à lire.
Il est parfois difficile de faire comprendre à l’autre que son art est aussi important et légitime, même si la société ne l’a pas encore accepté comme tel. Cette histoire, c’est aussi cette méconnaissance d’un art, et les aprioris qui vont être évoqués ici. Alexia n’avait pas conscience qu’elle-même en avait, et Sadie va lui faire découvrir son monde. Et vis versa, lui même va mettre à mal son art à elle, engendrant quelques tensions de l’un envers l’autre, trop centrés sur leur propre création. Toute cette découverte de leur monde, sera accompagnée d’une introspection de ce qu’ils sont au plus profond d’eux-même et nous serons alors touchés par les découvertes que nous ferons et par ces parts d’ombres qui les consument de l’intérieur, rendant toute relation difficile. Ces personnages sont beaux et fort attachants, nous suivons les péripéties de leur histoire, qui va être soumis aux secrets et aux épreuves qui les feront tous deux souffrir, mais n’oublions qu’ils sont tous deux artistes, des êtres passionnées mais aussi souvent torturés, qui ont cette manie de compliquer les choses par moments.
Ce roman, c’est une petite oeuvre d’art, le descriptif des scènes nous est dépeins comme des créations. Nous oeuvrons parmi cet art qui prend vie sous nos yeux, à travers les mots de l’auteure, que cela soit la conception d’un graff, d’un street art ou encore d’une collection de vêtements. A travers cet art, ils s’expriment tous deux, leur amour pour cet art, mais aussi leurs états d’âmes, et ce sont les mots ici que leur donnent vie. Chaque scène, qu’elles soient créatives, ou encore relationnelles bénéficient du texte de Emilie Collins, un texte fort et beau qui accompagnent des émotions intenses, non dénuées de messages parfois percutants. Elle a su trouver cette façon de s’exprimer qui donne vie à chaque scène que nous découvrons dans le récit. Certaines scènes m’ont d’ailleurs profondément marquée, celle dont j’ai choisi de vous partager un extrait sur le blog (vous pouvez retrouver le lien en bas de l’article), mais d’autres encore. Comme l’appréhension des couleurs, des senteurs et des textures et de ce pays qu’Alexia va visiter, lui permettant de reprendre vie face à cet amoncellement explosif pour les sens. Ou encore cette scène de l’aéroport, digne d’un film romantique, où la gestuel du corps exprime tant de choses de ce qu’ils ressentent, sans forcément y mettre des mots. Des scènes marquantes pour moi à la lecture et très belles que j’ai beaucoup aimé.
J’ai passé un très agréable moment avec ce roman, l’histoire de ce couple est très belle et elle évoque alors tant de sujets sensibles mais qui vous percutent alors que vous ne vous y attendez pas. On plonge dans un milieu qui de mon côté est toujours aussi agréable à lire, un milieu artistique qui est celui que je connais bien, et j’ai été très sensible à la façon dont il nous est présenté ici. On reconnait bien là, la passion de Emilie Collins pour l’art, et elle nous présente son histoire comme une belle oeuvre qu’elle a créé avec ses mots, qui donnent vie à tout ce qu’il s’y passe. C’est un très beau roman, une très belle romance dans laquelle les émotions sont fortes et intenses, vous emportant auprès de ces deux personnages fort attachants et touchants.
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De Emilie Collins
Editions BMR
Numérique 271 pages
Sortie le 06/05/2020
Vous pouvez retrouver l’histoire de Erick & Emilie, dans Coeur à corps,
publié dans la collection &moi.
Découvrez un extrait du roman Top to bottom en cliquant sur l’image ci-dessous.