Résumé de l’éditeur :
D’abord, courtiser le Roi des Ombres. Puis l’épouser.
Enfin, le tuer et récupérer son royaume…
Personne ne connait l’étendue des pouvoirs du Roi des Ombres, fraîchement couronné. Certains disent qu’il peut contrôler les ombres qui errent autour de lui et les manipuler à sa guise. D’autres que les ténèbres lui murmurent les secrets de ses ennemis.
Peu importe, Alessandra sait ce qu’elle veut, et rien ne pourra l’empêcher de mener son plan à la réussite.
Mais la jeune fille n’est pas la seule personne qui cherche à conquérir le trône. Et alors que les attaques envers le Roi se multiplient, elle se retrouve à devoir mettre toute son énergie à le défendre, le temps qu’il puisse faire d’elle sa reine. Car après tout, quoi de mieux pour un roi des ombres qu’une reine perfide et rusée ?

 ★ Merci à Hugo Stardust pour ce SP ★

La Reine des Ombres ouvre le bal de la toute nouvelle collection d’Hugo Publishing : Stardust qui est centrée sur la fiction et le surnaturel. Le choix du livre pour débuter la collection s’est porté sur cette Reine des Ombres : The Shadow Between Us, l’un des nombreux phénomènes booktok. Je me suis mise à la fantasy que très récemment et j’en suis devenue complètement gaga. Je suis contente que ma passion pour la fantasy arrive en même temps que la recrudescence des sorties de ce genre. J’avais beaucoup entendu parler de The Shadow Between Us sur les réseaux sociaux et il commençait à vraiment me faire envie, alors j’étais super heureuse de le voir annoncé en français pour cette année.

La Reine des ombres suit l’histoire d’Alessandra, une jeune femme de la bonne société, qui a pour but de séduire le roi, l’épouser et le tuer pour prendre le pouvoir. L’histoire est donc assez courante dans la romance-fantasy mais cela plait toujours. Malheureusement j’ai été un peu déçue par l’histoire que j’ai trouvé peu travaillée pour de la fantasy. La fantasy est un genre qui demande beaucoup de travail dans la construction de l’histoire, les personnages et surtout dans le worldbuilding. Dans la fantasy, le worldbuilding est surement la chose la plus importante. Un monde bien construit, complexe et surtout décrit permet au lecteur de réellement se plonger dans le livre. Ici on ne sait de ce monde que le découpage en plusieurs territoires tous conquis par un royaume. Ces conquêtes ne peuvent pas rester sans conséquences et c’est le cas mais seulement deux ou trois chapitres y sont consacrés. Et surtout, il y a quelque chose que j’aimerai comprendre : on a ici à faire à une société qui fait énormément penser aux mondes de fantasy médiévaux dont on a l’habitude alors on imagine immédiatement un tel monde, mais certaines informations placées au fur et à mesure nous perdent rapidement. Peut-être que cet apport de la modernité était fait exprès mais le trop grand manque de description du monde a fait passer ces éléments pour des fautes d’attention, d’écriture.

La Reine des ombres a pour moi le même défaut qu’un Palais d’épines et de roses par Sarah J. Maas : la trop grande importance donnée à la romance. Faire de la romance l’histoire centrale du livre n’est pas une mauvaise chose en soit, mais c’est l’oubli du reste. Dans ce roman. comme dans ACOTAR, voire même plus, la romance prend tellement de place qu’il n’en reste plus assez pour le worldbuilding et les autres histoires.

Maintenant parlons un peu des personnages et surtout de la narratrice. Alessandra que dire d’elle à part qu’elle est un personnage qui n’a absolument pas répondu à mes attentes. Sa première phrase est parfaite, surement l’un des meilleurs incipits que j’ai lu : « On n’a jamais retrouvé le corps du premier et unique garçon qui m’ait brisé le coeur« . Quand on lit ce genre de phrase, on s’attend à un super personnage badass et Alessandra était partie pour l’être mais la fin du chapitre a vite dévoilé la vérité sur elle, en fin de compte je l’ai trouvé un peu ridicule. Aucune explication sur ses agissements comme par exemple pourquoi cette soif de pouvoir. L’auteure aurait pu faire d’elle une méchante ou une psychopathe mais elle abandonne si facilement ses convictions que cela ne marche pas. Je peux dire que je n’ai pas vraiment réussi à apprécier son personnage.

L’autre personnage important est Kallias, le Roi des ombres qui ne tient son nom que de son pouvoir. Un pouvoir qui lui permet de contrôler les ombres. J’ai beaucoup aimé son personnage qui se démarque des autres hommes typiques de la fantasy par sa tendresse et sa gentillesse. En effet, les hommes dans ce type de roman sont souvent un peu plus dark, mystérieux, ténébreux, limite « méchants », mais il n’est pas ainsi et c’est assez rafraichissant. Malheureusement il reste tel quel durant tout le roman et même la trahison n’arrive pas à le faire changer. Son personnage manque un peu de développement, on s’attache de suite à lui mais l’évolution attendue n’est pas rendez-vous.

Ce livre est donc une romance. Deux personnages qui se tournent autour durant tout le roman pour finir par se sauter dessus. On a ici à faire à une romance gentillette, mignonne, très young adult. Pas de scènes spicy, ni de réelles tensions sexuelles comme on les adore. Ce n’est pas vraiment gênant, en tout cas pas pour moi même si, souvent, ce genre de tension permet à la romance de devenir vraiment prenante. Nous n’avons que le point de vue d’Alessandra, qui débute le roman en voulant tuer l’homme qu’elle courtise et qui oublie bien vite (un peu trop à mon goût) son idée de départ quand elle commence à développer des sentiments pour sa cible. Une relation qui commence dans la tumulte crée par l’audace d’Alessandra et qui se transforme vite en fake dating profitant aux deux protagonistes. Une romance mignonne, plutôt courante qui a réussi à rendre la lecture de ce livre agréable et distrayante.

Il y a aussi une autre intrigue que la romance et la seule mise en place de l’histoire, c’est la petite épée de Damoclès qui pend au dessus de la tête de Kallias. Notre cher roi conquérant se retrouve avec une menace de mort que l’assassin compte mener à bien alors qu’Alessandra s’installe à la Cour. La narratrice passe la plupart de son temps à enquêter sur ce mystérieux assassin car elle n’a pas envie de voir Kallias être tué par quelqu’un d’autre qu’elle, enfin c’est ce qu’elle se dit. J’aurais aimé voir beaucoup plus de cet aspect là de l’histoire, quitte à avoir un livre plus long. Dans la Fantasy, il y a un énorme potentiel de création, tout est permis, alors j’aurais aimé que l’auteure approfondisse plus ce côté là de son roman.

Pour conclure, c’est la romance qui prime sur l’aspect Fantasy, qui reste présente principalement avec les pouvoirs de Kallias. C’est un récit qui plaira beaucoup aux fans d’ACOTAR, justement sur ce rapport romance/fantasy. Vous l’aurez compris, moi j’aurai aimé que le rapport soit l’inverse, moins de romance et plus de fantasy, mais ce type de romans permet aux lectrices de romance de bien s’y retrouver, sans forcément tomber dans la fantasy pure. Malgré cela, je pense que je lirai la suite car je suis curieuse de voir si l’auteure va développer son worldbuilding et que les suites nous réservent parfois de bonnes surprises.

The Shadows Between Us #1 La Reine des ombres
De Tricia Levenseller
Editions Hugo Publishing
Collection Stardust
Broché
Sortie le 03/03/2022

Série The Shadows Between Us : 
Tome 1 : La Reine des ombres (03/03/2022)
Tome 2 : The Darkness within us (VO)