Résumé :
Gagner peut être la pire des malédictions…
Fille du plus célèbre général d’un empire conquérant, Kestrel n’a que deux choix devant elle : s’enrôler dans l’armée ou se marier. Mais à dix-sept ans à peine, elle n’est pas prête à se fermer ainsi tous les horizons. Un jour, au marché, elle cède à une impulsion et acquiert pour une petite fortune un esclave rebelle à qui elle espère éviter la mort. Bientôt, toute la ville ne parle plus que de son coup de folie. Kestrel vient de succomber à la  » malédiction du vainqueur  » : celui qui remporte une enchère achète forcément pour un prix trop élevé l’objet de sa convoitise.
Elle ignore encore qu’elle est loin, bien loin, d’avoir fini de payer son geste. Joueuse hors pair, stratège confirmée, elle a la réputation de toujours savoir quand on lui ment. Elle croit donc deviner une partie du passé tourmenté de l’esclave, Arin, et comprend qu’il n’est pas qui il paraît… Mais ce qu’elle soupçonne n’est qu’une infime partie de la vérité, une vérité qui pourrait bien lui coûter la vie, à elle et à tout son entourage.
Gagner sera-t-il pour elle la pire des malédictions ? Jeux de pouvoir, coups de bluff et pièges insidieux : dans un monde nouveau, né de l’imagination d’une auteure unanimement saluée pour son talent, deux jeunes gens que tout oppose se livrent à une partie de poker menteur qui pourrait bien décider de la destinée de tout un peuple.

 ★ Merci à Lumen Editions pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

C’est le livre que j’attendais le plus en ce début d’année chez Lumen. Le résumé, la couverture, la présentation par son éditrice : tout était réuni pour que j’ai très envie de le lire. J’avais même été jusqu’à lire les deux premiers chapitres pour assouvir ma curiosité, alors que je ne fais jamais ça. Et le voilà entre mes mains, il est magnifique !

Quand nous lisons le début du livre, nous n’avons qu’une envie, c’est poursuivre notre lecture pour savoir ce qu’il en est de cette histoire. Nous sommes dès le départ intrigués, d’abord par la situation en elle-même. The Curse évoque l’histoire de deux peuples : les Valoriens sont le peuple qui dirige tandis que les Herranis sont leurs esclaves. Voilà des années que les Valoriens ont pris le pouvoir et asservis en esclavage les Herranis, peuple qui n’a jamais cessé de convoiter de reprendre ce qu’il leur a été volé. L’histoire de ces deux peuples que nous découvrons au fur et à mesure de nos lectures est assez fascinante.

Krestel est une jeune femme de 17 ans, fille de général, elle se doit d’endosser son rôle au sein de l’armée ou alors elle devra épouser un homme avant ses 20 ans. Aucune de ses résolutions ne tentent Krestel qui préfère jouer du piano ou encore aux jeux de stratégie. Krestel vit avec une certaine insouciance, préférant s’adonner à ses passions, plutôt que de penser à l’avenir mais le temps passe et son père lui met de plus en plus la pression pour qu’elle prenne une décision. Il espère qu’elle le rejoigne pour mener à bien ses espérances de conquêtes. Krestel se sent un peu perdue, tiraillée avec l’envie pressante de son père et ce besoin de liberté qu’elle souhaite garder plus que tout.

Lorsqu’elle se rend au marché avec son amie Jess et ce sans garde, en toute désobéissance. La fièvre du jeu la pousse à « acheter » un esclave alors même qu’elle est contre l’esclavage. Ce jeune homme acquis pour une somme assez conséquente est énigmatique, de lui se dégage une force, une colère qu’il semble au mieux tout juste contrôler. Krestel elle-même ne comprend pas son geste et elle ne se rend pas compte que l’arrivée de ce jeune homme va alors changer bien des choses. Le récit nous est présenté selon Krestel et c’est à travers elle que nous découvrons ce monde. Cela nous permet d’appréhender la façon dont elle voit cette société dans laquelle elle évolue et où le danger rôde constamment dans la cité.

Nous découvrons alors petit à petit la personnalité de ce forgeron, un personnage tellement mystérieux. Il dégage une colère et une puissance telle que nous avons du mal à imaginer qu’il puisse les contenir. Cela provoque un attrait certain ainsi qu’une fascination pour lui qui parait si fort tant physiquement que mentalement. Son personnage a une prestance et occupe les pages de livre de façon tout à fait significative, son point de vue nous montre l’autre versant de ce monde. Le peuple asservi à l’esclavage doit faire face et contenir ce genre d’agissements pour ne pas souffrir d’avantage, leur état date de quelques années seulement. Avant ça, ils avaient une vie différente et nous apprenons ainsi quelle a été leur histoire. Si Krestel au départ a vite « oublié » cet esclave qu’elle a fait entrer chez elle, quand elle va commencer à s’intéresser à lui, va s’instaurer entre eux quelque chose de différent. Il la déteste, c’est indéniable, elle de son côté s’interroge sur lui mais elle est très préoccupée par les attentes de son père et ne rend pas compte de ce qui se prépare autour d’elle.

L’auteure nous insunie peu à peu dans son univers, nous présentant ainsi son monde, les personnages qui le régissent et ceux qui subissent cette suprématie. Mais l’atmosphère est tendue, les Valoriens dominent mais les Herranis ne semblent pas vouloir laisser cet état tel quel, ils veulent récupérer ce qui leur appartient. C’est à travers deux personnages que tout oppose, Krestel et le Forgeron que nous découvrons les attentes de chacun. Ils ne sont pas censés créer des liens mais une sorte de confiance s’instaure entre eux, leur complicité fait jaser mais Krestel a beau appartenir à ce monde, elle ne pense pas que tous les états de faits qui régissent ce monde soient les meilleurs. D’autant plus qu’il la fascine et elle souhaite découvrir pourquoi et ce malgré le regard des autres sur eux qui juge une relation qui ne devrait pas avoir lieu entre un maitre et son esclave.

La deuxième partie fait suite à un grand bouleversement et nous pouvons ainsi suivre une aventure de conquête et de guerre. Les personnages se dévoilent en dehors du contexte de la première partie, l’âme guerrière prend le pas, la survie devient le maitre mot de chacun d’eux. La stratégie prend alors toute son importance et c’est fascinant de voir comment tout se met en place pour conquérir et au delà de cela survivre ! Krestel devra utiliser ses capacités de stratège pour se sortir d’une situation périlleuse, sans renier ce qu’elle peut éprouver pour ce jeune homme si mystérieux.

Ce premier tome est captivant : nous découvrons un monde alliant les stratégies de guerre, où le peuple asservi est réduit à l’esclavage mais souhaite reprendre le pouvoir. L’ambiance fait écho à tellement de références, en lisant nous nous imaginons parfaitement bien les décors, nous retrouvons le suspense de la série The Book of Ivy avec les enjeux dus à la position des personnages. Les stratégies et les décors me rappellent un peu l’ambiance de Game Of Thrones.
Un couple que tout oppose, eux deux c’est impossible et pourtant l’alchimie est bien là. Des personnages passionnants, une aventure qui nous promet encore bien des rebondissements. J’ai hâte de lire la suite !

« The Curse » le tome 1 de Marie Rutkoski
Editions Lumen le 16/02/2017 : 460 pages

NOTE : 5/5

Série (trilogie) :
Tome 1 : The Curse (16/02/2017)
Tome 2 : The Crime (14/09/2017)
Tome 3 : à suivre