Résumé :
Un couple de trentenaires partis faire le tour du monde.
Une île déserte, entre la Patagonie et le cap Horn.
Une nature rêvée, sauvage, qui vire au cauchemar.
Un homme et une femme amoureux, qui se retrouvent, soudain, seuls.
Leurs nouveaux compagnons : des manchots, des otaries, des éléphants de mer et des rats.
Comment lutter contre la faim et l’épuisement ? Et si on survit, comment revenir chez les hommes ?
Un roman où l’on voyage dans des conditions extrêmes, où l’on frissonne pour ces deux Robinson modernes. Une histoire bouleversante.

 ★ Merci aux Editions Livre de poche pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

Un récit court qui se lit d’une traite, il faut dire que quand nous commençons ce type de lecture, nous n’avons qu’une envie : la poursuivre pour savoir ce qu’il va arriver aux personnages.
C’est seuls sur une île déserte que Ludovic et Louise se retrouvent naufragés suite à une tempête qui a emporté leur bateau. Partis depuis quelque temps pour une année sabbatique pour explorer le monde à bord du Jason, ils avaient fait escale sur cette île pour l’explorer mais le temps a changé et ils s’y sont retrouvés coincés.

Nous sommes véritablement happés par le texte, cette aventure nous plonge dans les méandres des cheminements et des pensées de Ludovic et Louise, qui en couple passent par différentes phases : l’espoir, la détermination, la peur, la colère, l’attachement. Tous deux sont portés par cette envie de s’en sortir mais rien ne leur sera épargné : les disputes rythment leur isolement, c’était déjà comme ça entre eux avant et ils n’ont pas changé de ce côté-là sauf qu’ils sont seuls, isolés et que leurs sentiments de culpabilité, d’égoïsme prennent alors une toute autre proportion.

Nous sommes confrontés ici même à un récit poignant où l’auteure n’épargne en rien le lecteur des vérités de la situation. Il est nullement question de se prélasser sur une île, ou encore de bronzer, toutes les journées passent et se ressemblent, Ludovic et Louise tentent de maintenir une routine journalière afin de ne pas se laisser aller à abandonner et rester à ne rien faire mais plus le temps passe et plus le but de cette manoeuvre semble s’étioler. Le manque de nourriture devient problématique et les aléas rencontrés vont jouer sur leur moral qui flanche de plus en plus avec le temps qui passe.

Comme dans beaucoup de ces récits d’aventure, de naufrage sur une île, le ou les personnages gardent secret certains des aspects de cet isolement. Nous sommes alors détenteurs de cette vérité : sera-t-elle dévoilée ou alors est-il préférable de la cacher ? tant de questions se posent ainsi et il est parfois difficile de prendre une décision, décision dictée par les émotions éprouvés après un calvaire et les dures moments passés seuls. L’auteure a su parfaitement bien démontrer le changement de comportements chez ses personnages, proposant de nous dévoiler comment chacun d’eux a vu ses espoirs décliner.

Le mythe de Robinson n’a pas lieu d’être ici, nous sommes posés en face d’une critique des comportements : ils sont deux, sont en couple mais l’individualisme et l’instinct de survie les poussent à agir égoïstement par moment. Il est alors dur de lutter contre ce besoin de survivre et ce envers l’autre ou encore d’affirmer que son idée est la meilleure, les reproches ne peuvent s’empêcher de pleuvoir, exacerbées par l’isolement qui pousse les personnages dans leur retranchement. Tout y est traité avec une ouverture d’esprit qui ne cache rien de la nature humaine et cela donne une autre dimension au récit que nous offre l’auteure.

Un récit captivant où l’homme se révèle en toute transparence, sans tabous et avec simplicité, loin de la société active. Une lecture très intéressante.

« Soudain, seuls » de Isabelle Autissier
Editions Livre de poche le 09/11/2016 : 216 pages

NOTE : 3,5/5