Sorceleur #1 Le Dernier Vœu de Andrzej Sapkowski

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Intro :
Dans un monde où l’homme côtoie des créatures humanoïdes, des bêtes assoiffées de sang, et où la vie est peu affable pour les plus faibles. Vit une caste particulière d’individus, mi-hommes mi-monstres : les Sorceleurs. Parmi eux, se trouve Geralt de Riv, un mutant charismatique qui fascine autant qu’il peut être méprisé, un parfait tueur de monstres rendu possible grâce à la magie et à un entraînement intensif depuis son plus jeune âge. Un homme autant à la recherche d’un contrat à exécuter que sa place dans ce monde où l’entre deux n’est pas vraiment toléré.

 ★ Merci aux Editions Bragelonne pour ce SP ★

◼ AVIS DE VINZ 

Le Dernier Vœu est le premier tome d’une saga en comportant sept. Il existe également un roman indépendant intitulé La saison des orages. Écrite par Andrzej Sapkowski et publiée la première fois en 1993 en Pologne et 2003 dans notre Hexagone, cet ouvrage suit les aventures d’un homme dans un monde fantastique qui mélange habillement monstres mythiques et contes de fées. Le livre se présente sous la forme de courtes nouvelles reliées entre-elles par une histoire commune. Le récit ainsi rythmé, nous peint alors un tableau mature de notre protagoniste. Qui est-il ? Quels rapports entretient-il avec ce monde et ses occupants…

Geralt De Riv, est donc un Sorceleur. Humain à sa naissance, la magie, les potions et un entraînement de guerrier ont fait de lui un mutant rompu à une seule et même tâche : l’extermination des non-humains. Mais à l’instar du monde dans lequel il évolue, Geralt est bien loin d’un héros magnanime. Tout contrat doit être rétribué en conséquence : telle est la devise des gens comme lui.

Dès lors, Geralt De Riv est l’anti héros parfait, tantôt sarcastique, tantôt cynique, il reste fidèle à ses principes et à ses convictions. Cet état est renforcé par sa nature mutante qui font de lui, ni vraiment un humain et/ou un monstre. Il est alors plus ou moins détesté par les humains qui voient en lui un monstre et les monstres qu’ils voient en lui un humain.

Tout univers fantastique se doit d’être crédible, et force est de constater que celui dans lequel Geralt De Riv évolue se tient. Dans un monde médiéval parfaitement maitrisé, l’auteur a su y intégrer le bestiaire classique à ce type d’œuvre tout en y apportant une touche plus adulte et moins édulcorée. Dès lors Andrzej Sapkowski n’hésite pas à détourner certains contes de fées dans ses nouvelles. On y fera alors la rencontre d’une blanche neige autonome et revancharde, d’une belle et d’une bête sanguinaire, ou encore d’un génie dévastateur. La lecture est plaisante, et on s’amuse alors à retrouver sous un angle différent une histoire connue de tous.

Le tout est servi par un style d’écriture facile à lire et efficace, qui ne se perd pas dans les détails, tout en distillant ce qu’il faut d’éléments pour laisser notre imagination faire le reste. On avale alors les quelques trois-cents pages du livre avec délectation en suivant les aventures de ce Sorceleur. Et on finit par se dire que, malgré ses apparences génériques, le monde dans lequel il évolue est sans doute moins lisse qu’il n’y paraît, suffisamment émancipé des poncifs modernes du genre initiés par J.R.R Tolkien, bien loin des intrigues de châteaux et de quêtes de pouvoir de G.R.R Martin. Et avec cette touche adulte et sombre inhérente aux légendes Nordiques et Slaves qui lui donnent cette aura si particulière et accrocheuse. Mention spéciale au Chapitre Le Dernier Vœu synthèse parfaite entre l’histoire, ses protagonistes, et le monde qui les entoure.

A l’instar de l’univers, l’arc narratif général est assez convenue, mais ici, c’est plutôt un atout. Cela nous permet de se focaliser sur Geralt. D’apprendre qui il est vraiment, et quelles sont ses convictions. Mais, comme évoqué plus haut, le livre nous pousse également à voir les choses sous un autre angle : celui de Geralt. A ce titre, il en sort deux grandes réflexions au fil des chapitres. Premièrement que les apparences sont souvent trompeuses, la bête hideuse et difforme n’est pas forcément le méchant tout désigné.
Point de vue, qui amène aussi notre personnage principale à la notion de moindre mal. C’est une notion assez intéressante où – dans des conditions extrêmes – ce choix, bien que non exempt de conséquences, limite plus ou moins les dommages collatéraux. Que tout est une question de point vue et d’esprit critique en somme. Deux concepts qui en ce moment sont mis à mal et qu’il est bon de retrouver.

On notera que cette saga a déjà fait l’objet de plusieurs adaptations dans son pays d’origine en films et en Séries TV avec plus ou moins de réussite. Il existe également une adaptation en jeux vidéo prenant le parti pris de raconter la suite des livres et qui – à ce jour – reste l’adaptation la plus fidèle et la plus réussite du Sorceleur. Enfin, une nouvelle adaptation du Sorceleur est prévue pour le 20 décembre prochain, produite par Netflix, l’acteur Henri Cavill (Superman) y tiendra le rôle principale de Geralt. Pour l’heure, force est de constater que cette adaptation semble digne de la saga aux vues des quelques bandes annonces parues sur la toile à ce jour.

Sorceleur #1 Le Dernier Vœu
De Andrzej Sapkowski
Editions Bragelonne
Broché 308 pages
Sortie le 16/01/2019


Série Sorceleur :
#0,5 : La route dont on ne revient pas
#1 : Le dernier voeu (16/01/2019)
#2 : L’épée de la providence (16/01/2019)
#3 : Le sang des elfes (15/05/2019)
#4 : Le temps du mépris (03/07/2019)
#5 : La baptême du feu (14/08/2019)
#6 : La tour de l’hirondelle (16/10/2019)
#7 : La dame du lac (13/11/2019)
La saison des orages (13/03/2019)

 

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