Résumé de l’éditeur :
Il suffit d’une seconde pour que votre vie bascule.
Parce que oui, il a suffi d’une seconde à mon beau-père pour tuer ma mère sous mes yeux, et me rendre orpheline à seize ans.
J’ai été confiée à la garde du mystérieux Darrow MacKenna, ce puissant et richissime génie de l’informatique, fondateur de Sparks, l’application de rencontres à la mode.
Darrow MacKenna, cet homme torturé qui n’a pas d’autre choix que de m’ouvrir les portes de sa demeure high tech pour me protéger des dangers qui me poursuivent.
Mais personne n’a songé que c’était peut-être lui, le danger.
Personne n’a songé que tous les codes ont leur faille, même celui de son cœur.
Personne n’a songé que son refuge abriterait nos baisers volés. Notre amour interdit.
Ni que moi, Hazel Burns, je deviendrais son erreur système.
★ Merci aux Editions Black Ink pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
Très intriguée par ce roman, et ce dès la découverte de ce résumé. Les éditions Black Ink aiment nous offrir des romans qui sortent un peu de l’ordinaire, ils sont pour beaucoup très originaux. Alors je dirai que ce sont à chaque fois des paris risqués, mais qui sont remportés par ce besoin de lire autre chose. Ce roman fait parti de ces propositions originales et qui offrent un petit plus qui intrigue et qui fascine, j’ai beaucoup apprécié ma lecture.
Ce roman, c’est l’histoire d’une jeune fille de seize ans qui vit au sein d’une communauté, jusqu’à ce que sa mère meurt des mains de son beau-père. Elle sera alors confiée à un homme, qu’elle ne connait pas, mais que sa mère a choisit pour s’occuper d’elle, au cas où elle ne le pourrait plus. Il lui permet aussi de quitter ce lieu où elle a toujours vécu et de fuir cet homme qui a fait tant de mal à sa famille. Hazel est une jeune femme perdue, et elle s’apprête à faire la connaissance de Darrow qui est loin de correspondre à ce que l’on attend d’un tuteur. Dès le départ, on se dit que clairement la différence d’âge, mais surtout le fait que l’héroïne n’a que seize ans, va être un frein à pouvoir accepter les choses qui pourraient se produire. Car bien entendu, on s’imagine bien qu’il va se passer des choses entre elle et son tuteur. J’aime ces situations un peu scabreuses, où l’on est à la fois mal à l’aise et intrigué, maintenant cela allait-il prendre ici, telle était la question en débutant cette lecture.
L’endroit d’où vient Hazel se dévoile au fil des pages, mais je crois que le début, on comprend bien que l’idée même de communauté a pris une ampleur incontrôlable, de celle qui inquiète les autorités et qui cache bien des choses. Si elle a été vite mise sous tutelle, alors qu’elle était bien installée au sein de cette communauté, c’est qu’elle courait un danger, et j’étais alors tellement curieuse de découvrir les secrets de ce groupe et de voir aussi quel impact cela aurait sur sa vie qui allait changer du tout au tout. Elle quittera donc un lieu qui l’a retenu tant d’années mais trouvera-t-elle la liberté espéré en aménageant auprès de Darrow ?
Car l’endroit où elle a atterri, ou plus précisément la personne à qui elle a été confié, est un homme bien mystérieux. Déjà il n’a que douze ans de plus qu’elle, douze ans c’est peu, même si Hazel n’a que seize ans et qui n’évoluent donc pas dans les mêmes tranches d’âges. Ensuite, c’est un homme très intelligent qui a créé une application de rencontres qui fonctionne bien et dirige aussi des bars en parallèle de cette entreprise. Il a monté tout cela avec son meilleur ami, Ephraim assez jeunes, et sa vie a donc pris une belle ascendance avec sa réussite, qui lui permet de très bien vivre. C’est donc un personnage masculin qui n’a pas encore trente ans, et qui a réussi à s’imposer dans le monde du travail et si tout le monde connait sa réussite, sa vie personnelle reste très floue et il apprécie se cacher des autres chez lui, dans sa maison à la pointe de la technologie.
Le roman est assez long, et ce n’est pas pour me déplaire. Le duo d’auteures a donc eu tout à loisir de prendre son temps pour faire évoluer leur histoire et ce sans précipitation, c’est important de le souligner car au vue de l’interdit qu’ils enfreignent, si cela avait été plus rapide, le récit n’aurait pas eu la même saveur. Là, on le sait très rapidement, tous deux se plaisent mais d’un, c’est interdit par la morale, par leur situation mais aussi par la loi ! De deux, Darrow est complexe et la façon dont il aborde les rapports avec les femmes sont très particuliers. Au début, on est alors étonné de constater ce qu’il vit et comment il se fait “plaisir“, on est donc observateur de cela mais sans réellement comprendre pourquoi. La découverte des raisons qui l’animent, m’ont touché, je ne m’attendais pas à une histoire pareil, et je comprends aisément pourquoi il se sent si mal à l’idée de faire du mal, ici à Hazel. Hazel, de son côté est jeune et si elle est attirée par lui, si elle le lui fait comprendre à plusieurs reprises, elle reste aussi sur la réserve car elle doute de pouvoir être assez bien pour un homme tel que lui. A cela s’ajoute ses doutes concernant la possible relation qu’il pourrait avoir avec une autre, et cela ébranle sa confiance, surtout qu’il lui tourne facilement le dos après avoir cédé à un rapprochement avec elle.
Leur relation prend donc son temps, le temps lui même défile tout au long de notre lecture. Les marqueurs temps sont très bien mis en évidence à chaque chapitre, et ils sont vraiment importants car ils nous permettent de voir que leur relation évolue sur une durée qui ne cesse de s’agrandir, et cela marque aussi le fait qu’Hazel n’est plus au sein de la communauté qui l’a vu grandir et qu’elle peut petit à petit prendre confiance en elle, et aussi en ses rapports avec celui qui l’a accueilli. Elle évolue alors vers une maturité de pensée et un état d’esprit plus à même d’envisager un avenir avec ce que l’on lui offre aujourd’hui, après la perte de sa mère. Pour Darrow, c’est important aussi ce temps qui passe, car Hazel s’approche petit à petit de ses dix-huit ans, et s’il préfère rester cacher vis à vis de ses sentiments pour elle, ou encore de ce rapprochement le moment venu, cela a toutefois de l’importance vis à vis de tout ce qu’ils vivent.
A côté de cela, on découvre leur univers à tous deux. Du côté d’Hazel, c’est ce qu’elle a vécu avec sa mère, auprès d’un homme despotique et violent que nous découvrirons au fil de ses pensées et de ses confidences. Elle a vécu des moments difficiles, et elle découvrira aussi bien des choses sur sa mère, pensant parfois qu’elle aurait pu agir autrement pour elles deux, tout comme comprenant aussi ce qu’elle voulait faire. Mais prendre conscience de cela, lui permet aussi d’avancer plus sereinement et plus surement loin de cette communauté. Le monde de Darrow est plus adulte, plus sulfureux et s’il ne manque pas d’ambitions professionnelles, on le constatera quand on découvrira son empire, il a quelques squelettes dans le placard qui font de lui cette personne qu’il est aujourd’hui à l’aube de ses trente ans. Le découvrir et le comprendre fut très intéressant. Leur mal être à tous deux nous fait oublier cette différence d’âge, puisque la présence de la jeune femme déclenchera quelque chose qu’il n’a plus connu depuis des années maintenant, et ils sauront tous deux s’épauler. Deux personnages différents, de générations différentes, d’univers différents et qui pourtant vont s’apporter énormément !
Ce qui joue aussi à ce rapprochement, c’est quand on constate qu’Hazel est seule, elle n’a plus personne. Elle a perdu sa mère, sa meilleure amie de la communauté ne lui adresse plus la parole et elle n’avait pas d’attaches particulièrement avec qui que se soit d’autres. Darrow l’accueille sans concession, avec tout ce qu’il peut lui donner, et lui est bien entouré. On découvre ses collègues, ceux qui ont mi leur créativité au service de son entreprise, une fine équipe avec des personnalités diverses et variées, qui apporte chacun son talent. Nous faisons aussi connaissance de ceux avec qui il a aussi des liens forts, je ne les citerai pas tous, car il est bon d’apprendre à les connaitre. Mais je voulais tout de même dire un petit mot sur l’un d’eux : Ephraïm car c’est un personnage que j’ai beaucoup aimé. Sa situation et son histoire sont très intéressantes à découvrir, je dirai qu’il a su me toucher, et quand je découvre un personnage tel que lui, qui n’a pas finit d’écrire son histoire, j’ai toujours à coeur de me dire que peut être on pourra la découvrir dans un autre tome.
Pour conclure, un roman rudement bien mené, où rien n’échappe au scénario bien ficelé. Le roman est conséquent et l’histoire est justement bien présentée. La différence d’âge s’oublie dans les émotions qu’ils vont vivre l’un auprès de l’autre, ils vont devenir l’essentiel de l’autre et c’est cela qui fera la différence. Le récit est rythmé par leur histoire et son évolution, mais aussi par les rebondissements occasionnés par cet homme qui veut récupérer Hazel, alors que Darrow a bien l’intention de ne pas le laisser faire. La situation reste tendue tout du long, par peur qu’elle ne parte, par peur de craquer pour l’autre et si cela se passe beaucoup en huit clos, au sein de la demeure de Darrow, cela ne fait qu’exacerber les émotions ressenties.
Sinner love
De Chlore Smys & Juliette Pierce
Editions Black Ink
Numérique 525 pages
Sortie papier le 10/10/2020 (exclu Niort) & numérique le 16/10/2020
Une réflexion sur “Sinner love de Chlore Smys & Juliette Pierce”