Résumé de l’éditeur :
Lorsqu’il apprend la mort de son père, Jackson n’est pas triste. Pourquoi pleurerait-il celui qui l’a brutalement abandonné ? Dans l’héritage, il découvre une vieille bâtisse dans laquelle il ne voit d’abord qu’une belle opportunité immobilière. Mais il découvre que le bâtiment est occupé et que son père y avait fondé un centre d’accueil pour enfants maltraités.
C’est là qu’il rencontre Zach, une jeune femme qui a trouvé un véritable foyer dans cet institut après avoir été une enfant battue. Si elle a pu se reconstruire, c’est grâce au père de Jackson. Peu à peu, en dépit de leur méfiance, Jackson et Zach nouent une relation passionnée. Ces deux êtres malmenés par la vie vont découvrir que les blessures de l’enfance rendent leurs sentiments plus forts, à l’épreuve de tout… ou presque. Car l’amour suffit-il toujours à guérir les cœurs à vif ?
★ Merci à la collection Eden pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
Je découvre l’auteure avec ce roman, son précédent roman avait beaucoup plu autour de moi, je n’ai pas eu l’occasion de le lire, je la découvre donc avec celui-ci. J’étais donc assez curieuse de la lire. Cette histoire nous emmène en des lieux qui sont à eux seuls, une belle histoire et nous y feront la connaissance de personnages, tous dotés d’une envie de faire le bien autour d’eux. Des personnages bienveillants, bien qu’écorchés eux-même par une vie difficile.
Zach, c’est la jeune femme écorchée par un passé douloureux. Une personne qui ne croit pas en grand chose, mais qui se donne à fond pour la Maison, cet endroit où elle a eu la chance d’être accueillie un jour alors qu’elle était à la rue, seule et en danger. C’est un homme qui l’a recueilli, lui offrant ainsi un foyer, un travail et une vie ainsi qu’une famille, pour elle, rien d’autre ne compte et elle ne s’imagine pas du tout être ailleurs. L’arrivée de Jackson dans cette maison, avec cette incertitude sur ce qu’il a l’intention d’en faire et donc cette possibilité de jouer sa place, va la mettre dans tous ses états. Alors qu’elle devrait être diplomate, polie et respectueuse, histoire de garder sa place, Zach, c’est plutôt la jeune femme qui va foncer droit dans le mur, en disant ce qu’elle pense tout haut, sans filtre. Cet homme qui arrive dans ces lieux, qu’elle considère comme étant sa maison, avec cette attitude conquérant va vite attirer l’animosité de Zach.
Jackson, quand il arrive dans cette Maison est un être en colère, en colère contre un père qu’il n’a jamais connu et qui l’oblige à contrecarrer ses projets pour répondre à une stupide demande pour avoir accès à un testament. Il travaille dans l’immobilier et la seule chose qui le motive, c’est ce bien : la Maison, un ancien presbytère qui représente un très bon investissement. Mais pour y toucher, il va devoir passer deux mois sur place, au coeur de ce foyer pour enfants comme s’il en était le gérant et l’idée ne l’enchante pas du tout pour des tas de raisons. Déjà, il a l’impression de perdre son temps, il veut juste vendre ce lieu, ensuite, son père lui a laissé un bordel monstrueux à gérer par son manque d’organisation logistique. Puis il doit lutter contre ceux qui vont lui mettre des bâtons dans les roues, comme Zach, avec qui les relations sont à couteaux tirés ! Au delà de ces impondérables obstacles à l’avancée de ses projets pour son entreprise, c’est aussi une dimension émotionnelle qui va jouer sur son moral. Il se retrouve confronté à un passé, à un père qu’il n’a jamais connu, qui n’a jamais voulu de lui et qui pourtant a voué sa vie à s’occuper d’autres enfants, ce qui le met d’autant plus en colère.
C’est donc tendu entre Zach et Jackson, l’une défendant corps et âme l’investissement du père de Jackson dans ces lieux, l’autre ne souhaitant pas en entendre parler et souhaitant être n’importe où ailleurs. Zach se laisse dicter par sa spontanéité, ce qui occasionne des réactions très abruptes, quand à Jackson, sa colère prend souvent le dessus, autant dire que c’est explosif. Cela l’est d’autant plus que tous deux se plaisent et sont attirés irrémédiablement l’un par l’autre. La situation va donc évoluer petit à petit, vers un rapprochement de ces deux personnages qui s’attirent et éprouveront bien des émois l’un aux côtés de l’autre, leur relation prendra de l’ampleur tandis que leur vécu individuel nous sera dévoilé. Ils ont tous deux des démons qui les hantent, et les empêchent d’avancer correctement et peut être qu’en fin de compte, ensemble ils pourraient envisager un avenir. Mais pour cela, encore faudrait-il vaincre ses peurs et ses angoisses, occasionnés par ce sentiment d’abandon que tous deux ont éprouvé à un moment de leur vie.
Les personnages qui gravitent autour de Jackson et Zach sont principalement ceux qui ont un lien avec la Maison. Il s’agit de ceux qui y travaillent ou y sont rattachés, car on ne s’éloigne pas d’un lieu tel que celui-ci. Tous sont des personnages que l’on apprécie d’emblée, car ils sont là pour aider les enfants, et n’ont pas dans l’idée de se faire du profit, de vivre de façon démesurée ou que sais-je encore !? Cuisinier, animateur, médecin ou autre encore, ils aiment leur métier car ils aiment les enfants et ne s’imaginent pas les laisser. Nous découvrirons aussi leur histoire, tout comme celles de ceux qui ne sont plus, et qui ont forgé ces lieux pour que chacun puisse y vivre quelque chose d’unique.
Ces lieux sont donc chargés d’histoire, ils ne sont pas qu’un bâtiment dont les murs sont utiles, non la Maison, qui porte si bien son nom, accueille tant de personnages qui ont tous un vécu lourd. Certains seront de passage, d’autres resteront, et certains partis reviendront car le passage dans ces lieux aura certainement changé leur vie. C’est ainsi que la Maison dont nous allons découvrir les débuts de l’histoire, devient un peu comme un personnage à part entière, on se doit de le préserver. Les intentions de Jackson sont donc inquiétantes et nous poussent à vouloir d’autant plus garder ces lieux tels qu’ils sont aujourd’hui.
Isabelle Louis aborde des thématiques fortes, toutes un peu liées à l’idée de l’abandon et des enfants. Ici, nous aurons l’occasion d’en rencontrer quelques uns et de découvrir leurs histoires : enfants battus, maltraités, mal aimés, rejetés… ils ont des histoires touchantes à partager et on se prend d’affections pour eux. Des exemples d’abandons, on en a aussi avec Zach et Jackson qui ont vécu cela aussi, de façons différentes, certes, mais ils se posent aussi tous deux des questions sur ce qu’ils ont vécu, essayant tant bien que mal de comprendre pourquoi ils ont vécu tout cela. Ce roman, c’est aussi une sorte d’introspection de ce qu’ils ont connu, mais aussi de ce qu’ils sont en droit d’avoir, même s’ils ne s’en rendent pas encore compte. Il y a beaucoup d’émotions dans la découverte de leur histoire, et surtout quand on constate les séquelles que cela a laissé dans leur façon d’être.
J’ai beaucoup aimé l’univers dans lequel l’histoire se déroule, au coeur d’un foyer qui accueille des enfants dont les parents ne peuvent pas s’occuper et ce pour divers raisons. Un lieu chargé de sens, un endroit débordant d’amour et où les personnes qui y travaillent sont bonnes et d’une gentillesse sans égale. La construction du récit est très bien menée, l’ensemble de l’histoire évolutive et elle se construit petit à petit selon ce que chacun apprend de l’autre. Isabelle Louis nous propose de découvrir des personnages à la forte personnalité, qui ont été forgés dans la douleur émotive et qui ont du faire face à ce qu’il leur est arrivé dans le passé. Un roman qui est plutôt agréable à lire, on y vit des émotions fortes, on se prend d’affection pour les personnages et tout ce vécu qu’est le leur. Dans l’ensemble, j’ai vraiment passé un bon moment, il m’aura toutefois manqué de cette petite étincelle pour l’aimer plus encore et lui permettre de me touche encore plus.
Nos coeurs à vif
De Isabelle Louis
City Editions
Collection Eden
Broché 333 pages
Sortie le 26/08/2020