Résumé :
Rosie Tipcott a tout pour être heureuse : un mari merveilleux, deux filles délicieusement espiègles, et une jolie maison en bord de mer. Il ne se passe pas un jour sans qu’elle remercie sa bonne étoile. Quand son mari la quitte du jour au lendemain pour une autre femme, et réclame la garde des enfants, son monde s’effondre. Le moment est venu de se poser une question : que reste-t-il de sa vie ? Dépossédée à la fois de son rôle d’épouse et de mère, saura-t-elle trouver la force de se reconstruire ?
★ Merci aux Editions Milady pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
L’histoire commence paisiblement, quand Rosie nous conte sa vie tranquille avec son mari, ses deux filles, sa famille et ses amis. Tout va bien, elle a une vie paisible dans une petite ville, dans une maison pas bien grande mais où elle se sent heureuse. Rosie a trente-six ans et elle a vécu toute sa vie avec son père, sa mère les ayant quitté à sa naissance. Elle n’a jamais réellement su pourquoi, son père n’a jamais voulu lui en parler : l’absence de présence maternelle a toujours créé un vide en elle. Elle s’est alors beaucoup rapproché de la famille de son meilleur ami, Kev, trouvant en ses parents des êtres aimants et prêts à tout pour elle. Puis elle a fait la connaissance de Phil, le grand frère de Kev et c’est ainsi qu’elle a réellement intégré cette famille aimante.
Nous comprenons bien l’importance pour elle de la famille. Elle n’a pas eu de mère mais est devenue une mère aimante, présente et dévouée à ses enfants pour ne pas qu’elles aient à vivre ce qu’elle a pu ressentir. Ses deux filles, sont particulièrement pleine de vie et pleine d’entrain, c’est un plaisir à voir. Phil bosse dans l’entreprise de son père, tandis que Rosie effectue quelques heures de ménage dans un camping. Ils ne roulent pas sur l’or mais Rosie est heureuse ainsi. Elle nous présente son petit univers, qu’elle a réussi à rendre beau et les personnes avec qui elle est comblée. Une vie bien calme et sereine mais qui correspond à ce qu’elle voulait tout simplement. Ses seules préoccupations du moment résident dans l’envie d’avoir un troisième enfant, envie qu’elle ne semble pas forcément partager avec son mari, qui a une attitude un peu étrange depuis quelques temps.
Il aura suffit d’une journée pour que son univers et cette vie qui lui convenait s’écroulent. Deux mauvaises nouvelles viennent tout anéantir. Phil lui apprend qu’il a fait la connaissance d’une autre femme et qu’il la quitte pour aller vivre avec elle. Rosie n’a rien vu venir, elle va devoir encaisser cette nouvelle, alors qu’elle aime encore son mari. Ce départ a sonné le glas de tout ce qui fonctionnait pour elle. A partir de ce moment-là, tout va s’écrouler et elle va perdre petit à petit tous ceux sur qui elle pouvait compter. Nous constatons avec elle, cette dégringolade de faits qui s’accumulent pour la priver de tout. Rosie, si forte et déterminée va constater que cette femme qui lui a ravit son mari, n’est pas ce qu’elle prétend être mais personne ne la soutiendra. La menace de perdre ses enfants se profile jusqu’au moment où elle n’est plus en état d’agir pour préserver son rôle de mère.
Cette dégringolade des situations dévastatrices lui permettront de découvrir bien des choses sur chacun de ceux qui l’entourent. Elle pensait pouvoir compter sur certains, et en fin de compte, ils finiront par ne pas l’épauler comme il se doit. Tandis que d’autres, moins présents par le passé, plus distants, trouveront un moyen de la soutenir à leur manière. Tant de choses changent et c’est une leçon sur la vie que Rosie n’est pas prête d’oublier : elle s’interroge sur ses choix, sur ses sentiments et sur l’importance qu’elle a pour d’autres. Ces moments de solitude qu’elle va traverser vont la faire douter d’elle, il va lui être difficile de remonter la pente quand tout se lie contre elle.
Ce roman aborde un sujet difficile où la situation plus que complexe de Rosie résonne en bien des femmes, qui se sont trouvées si démunies lorsqu’elles se sont trouvées seules. Tout ce qu’elle avait construit, était autour de sa vie de couple et tout lui a été repris. Rosie s’est retrouvée seule, dépourvue d’aide et sa situation précaire, d’un point de vue financier et plus encore n’a fait que l’enfoncer encore plus. Nous avons beau croire que cela peut s’arranger, aux vues des circonstances, on se demande si cela peut changer en sa faveur.
J’ai été profondément touchée par ce que vit et ressent cette femme. Son histoire a fait raisonné quelque chose en moi, car ce sont des faits qui peuvent arriver à n’importe qui et ce qu’elle a pu vivre a été si bien retranscrit par l’auteure que ça m’a ému et bouleversé. Je me suis mise à sa place et j’ai compris toutes ses réactions, j’ai ressenti la moindre de ses émotions. Amanda Prowse traite un sujet délicat avec beaucoup de coeur et de sensibilité. Elle respecte ainsi chacun de ses personnages, sans équivoque et va elle-même accompagner Rosie tout du long de ce périple. Sa plume se met au service de cette histoire tellement émouvante.
Ce roman est poignant, bouleversant et touchant. Quand je l’ai commencé, je ne m’attendais pas du tout à ressentir autant d’émotions à la lecture de ce que vit Rosie. L’auteure utilise une narration à la troisième personne, se concentrant sur son personnage féminin. Ce type de narration a tendance à créer parfois un vide entre le personnage et le lecteur, sauf si elle est parfaitement bien maitrisée. C’est le cas ici, et moi qui adhère moins à ce type de narration, je me suis sentie tellement proche de cette femme. J’ai commencé ce roman, et je ne l’ai refermé qu’une fois que je l’ai eu finit, impossible d’abandonner l’héroïne dans ces conditions, je me devais d’aller jusqu’au bout de ma lecture. Un roman avec lequel je ne pensais pas avoir un coup de coeur, mais il m’a tellement touché, j’ai été tellement impliquée par cette lecture qu’il en est devenu un. J’adore découvrir un roman et être surprise par ce qu’il m’apporte, ce fut le cas ici.
« L’autre femme de mon mari » de Amanda Prowse
Editions Milady le 16/05/2018 : 415 pagesNOTE : 5/5