La voleuse de ballon – Aneesa Marufu

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Résumé de l’éditeur :
Dans un monde divisé entre les Ghadaeans, la caste dominante, et les Haris oppressés,
Khadija, 16 ans, arrive en âge de se marier. Mais la jeune fille est un esprit libre qui refuse qu’on lui impose comment vivre sa vie. Alors lorsque son père lui trouve un prétendant, elle s’enfuit dans un ballon volé.Le vent la dépose sur une terre inconnue, chez un jeune homme apprenti souffleur de verre, Jacob, qui appartient à la caste des opprimés…
Exploités depuis trop longtemps, les Haris brûlent d’une envie de vengeance, et le leader de leur groupe terroriste, les Hareefs, l’a bien compris. Bientôt, une véritable révolution menace de tout éclater : le monde de Khadija et Jacob, et par la même occasion leur amitié. A coup de magie illégale et d’invocations de puissants djinns, les rebelles gagnent du terrain. Nos deux héros vont devoir choisir quel monde ils souhaitent sauver. Et s’il s’agit du même…

 ★ Merci à Hugo Stardust pour ce SP ★

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La voleuse de ballon est ma première fantasy orientale et j’ai adoré ! Moi qui étais déjà intéressée par Une Braise sous la Cendre et We hunt the flame, je n’ai maintenant qu’une hâte : les lire. Je n’avais jamais entendu parlé de ce livre avant que l’équipe de la collection Stardust ne nous le présente, et pour cause, il vient juste de sortir en Angleterre. La voleuse de ballon c’est une agréable surprise et une lecture sympathique . L’autrice, Aneesa Marufu, nous plonge dans un univers riche et très intéressant mêlant les cultures sud-asiatique et musulmane. Des djinns, des sabres, des “Ammi” et des “Abba”, une culture que je ne connaissais absolument pas et que j’ai aimé découvrir au fil de ma lecture.

La voleuse de ballon, c’est l’histoire de Khadija et de Jacob, de jeunes gens ayant respectivement 16 et 15 ans. La première est une Ghadaeane, donc une native appartenant à la caste dominante et le deuxième est un Hari, un blanc, un opprimé. Dans ce monde inversé de notre Histoire passée, les hommes et femmes blancs sont les oppressés, les persécutés tandis que les hommes de couleurs ont le pouvoir. Les femmes de couleurs quant à elles, sont comme dans notre Histoire, réduites à des objets bons pour le mariage et la reproduction. Khadija n’est donc pas libre, loin de là. Cette jeune rêveuse qui porte une passion toute particulière pour les ballons (montgolfières) refuse catégoriquement le mariage que la société essaye de lui imposer, au grand damne de son père qui n’attend d’elle qu’une union avec une famille riche. Et un jour, ce dernier prend la décision de la fiancer à un fils de cordonnier, ce qui entraîne la fuite de sa fille. Cette dernière vole un ballon (cela rappelle le titre…) et part loin de son village et de la vie dont elle ne voulait pas. Elle fait alors la rencontre de Jacob, un jeune apprenti souffleur de verre qui se fait maltraiter par son patron ghadaean. Si les débuts entre eux sont très difficiles, une amitié va finir par se tisser et ce malgré leurs différences et leurs préjugés. Malheureusement, une guerre s’annonce dans leur monde, une guerre portée par un groupe de rebelles haris qui ne veulent plus vivre comme des opprimés. Khadija et Jacob vont devoir choisir quel monde ils décideront de sauver et si c’est le même.

Ce roman offre donc deux points de vue qui s’alternent de chapitre en chapitre : celui de Khadija et celui de Jacob, les deux étant tout aussi intéressant que l’autre. En effet, les deux protagonistes ne vont pas rester ensemble durant toute l’histoire, cela permettra au lecteur de découvrir les différents camps et de rencontrer plusieurs autres personnages. Cette alternance de points de vue permet au lecteur d’être complètement happé par l’histoire et de ne pas voir le temps passer. J’ai eu l’impression en lisant ce livre de regarder un film court mais très bien structuré. On ne s’ennuie pas une seule seconde et chaque chapitre apporte à l’histoire un élément intriguant et important.

S’il y a beaucoup de personnages, on se concentre bien évidemment plus sur les deux protagonistes qui ont la main sur la narration. J’ai apprécié Khadija dès son premier chapitre. Au tout début, on a affaire à une jeune fille qui rêve de grandeur et liberté, si elle sait que la société est injuste envers les femmes, elle reste une Ghadaeane élevée dans l’idéologie raciste envers les Hari. Mais, évidemment, elle change très vite d’avis quand elle se retrouve plongée au coeur même du conflit et décide de se battre pour une cause plus grande. Son personnage est assez simple mais reste très agréable à suivre et je dois avouer qu’elle est celle que j’ai préféré suivre des deux narrateurs. Jacob, lui, est un personnage beaucoup plus complexe. Il est plus jeune et cela se ressent énormément dans son comportement et ses actes mais il fait surtout partie de la population racisée et ce qui fait de lui un personnage vraiment très intéressant. Il est très en colère contre la société et cela va le mener à prendre de mauvaises décisions mais, en même temps, il reste bon et ses actions seront fortement influencées par tous ses changements d’avis. J’ai moins aimé son point de vue car il m’agaçait par moment mais, en même temps, je comprends tout à fait la façon dont il réagissait au vue de son histoire et de celle de son peuple, je pense que ce tiraillement à la fois chez le personnage et chez le lecteur était totalement voulu. Grâce au personnage de Jacob, on se rend réellement compte de ce que peuvent vivre les personnes racisées et comment leur expérience peut affecter leur jugement, que ce soit en bien ou en mal.

Attention, je tiens à le dire tout de suite, mais ce livre n’est pas une romance, loin de là. Il y en a, mais ce n’est l’histoire que de deux ou trois chapitres et ce n’est pas l’arc principal du personnage concerné. Personnellement, je dois avouer que j’adore la romance et que j’ai assez de mal avec une œuvre – que ce soit un livre ou un film – quand il n’y en a pas, alors j’ai trouvé que ce tout petit apport de romance peu importante mais quand même présente, était vraiment bien pour l’histoire qui n’a pas besoin de ça pour être addictive.

Pour finir cet avis, je dirais que j’ai vraiment plus apprécié ma lecture de La voleuse de ballons que celle de La Reine des Ombres car l’histoire, bien qu’assez simple au final, est vraiment addictive et que les personnages ouvrent vraiment à la réflexion chez le lecteur. J’ai également beaucoup aimé l’apport de diversité dans ce livre et notamment d’un personnage lgbtq+ dont l’orientation sexuelle manque pour moi cruellement de représentation dans les livres.
Avec ce livre, la collection Stardust nous montre qu’elle recherche vraiment à toucher tous les genres de fantasy et de fantastique et je trouve que c’est vraiment bien car cela permet de lire d’autres choses que ce qu’on a l’habitude de voir.

La voleuse de ballon
De Aneesa Marufu
Editions Hugo Publishing
Collection Stardust
Broché 455 pages
Sortie le 15/09/2022

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