« La loi du coeur » d’Amy Harmon

La loi du coeur - 2016

Résumé :
Il a été retrouvé dans un panier de linge sale au Lavomatic, emmailloté dans une serviette. Au journal de vingt heures, ce nourrisson âgé de quelques heures à peine et déjà à l’article de la mort, abandonné par une mère accro au crack, a été baptisé Bébé Moïse.
Les gens adorent les bébés, même les  » bébés crack « . Mais les bébés grandissent, ils deviennent des enfants, puis des adolescents. Et personne ne veut d’un ado amoché par la vie.
Moïse était amoché. Mais il était aussi étrange, et tellement beau. Il allait changer ma vie, plus que je n’aurais jamais pu l’imaginer. J’aurais peut-être dû écouter les conseils de ma mère et rester à l’écart. Moïse lui-même m’avait prévenue…

 ★ Merci aux Editions Robert Laffont, collection R pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

A la lecture du résumé, je me suis demandée ce qu’allait bien pouvoir nous réserver Amy Harmon, mais ayant eu un énorme coup de coeur pour Nos faces cachées, c’est en toute confiance que j’ai ouvert La loi du coeur. J’ai bien L’infini + 1 dans ma bibliothèque mais je ne me suis pas encore résignée à le lire car je savais que la plume d’Amy Harmon me touche beaucoup et je n’étais pas prête.

Amy Harmon commence avec un prologue poignant qui nous annonce encore un roman bouleversant. C’est un peu comme si elle nous prévenait de ce qui allait suivre mais sans rien dévoiler et tout du long, on est tenu en haleine en sachant qu’il va se passer quelque chose mais quoi ? Les idées foisonnent et on ne peut pas s’empêcher d’y penser. Etrangement cela pourrait perturber la lecture mais non, au contraire on se sent investi d’une mission : celle de découvrir ce qui anime ces personnages et leur histoire.

C’est un de ces romans dont il n’est pas facile de parler sans dévoiler des points que personnellement j’ai été heureuse de découvrir et je ne souhaite pas vous spoiler à ce propos.
La loi du coeur évoque l’amour mais aussi bien d’autre thèmes à travers cet amour, un amour qui né et qui durera toute une vie. On y parle aussi de tolérance, de différences qui rendent les êtres uniques mais aussi qui les projettent comme des animaux de foire, de ceux que l’on observe, de ceux dont on a peur car les gens n’acceptent pas ceux qui ne sont pas comme eux. La mort y tient une place primordiale et l’auteure l’aborde à travers un file conducteur qui nous permet de connaitre les personnages mais aussi d’autres à travers des disparitions.

Moïse et Georgie sont les deux personnages principaux de cette histoire et c’est leur histoire à tous deux que l’on va découvrir ici. Tout commence avec la naissance de Moïse, qui porte ce prénom car il a été abandonné dans une laverie automatique dans un panier de linge par sa mère, qui décède peu de temps après. Moïse est différent et il va être trimballé d’un lieu à l’autre, d’un membre de sa famille à un autre durant des années. Jusqu’au moment où à 18 ans, sa grand-mère l’accueille de nouveau dans cette petite bourgade où il a passé toutes ses vacances depuis des années, espérant qu’il s’y installe définitivement.
Georgie le connait depuis de nombreuses années, elle l’avait notamment avec lui en cours de catéchisme, elle était tout comme les autres effrayée par lui mais aussi fascinée, attirée sans bien comprendre pourquoi. Quand elle le revoit alors qu’il a 18 ans, elle en a 17 et cela fait deux ans qu’elle ne l’a pas revu.

Georgie, c’est une jeune fille rayonnante de vie, elle adore les chevaux, les rodéos et vit un peu à cent à l’heure. Petite dernière de la famille, elle vit avec ses parents qui travaillent avec des enfants en équithérapie. Magnant les chevaux avec brio alors qu’ils ne s’expriment pas, elle pense qu’elle peut réussir à sortir Moïse de ce mutisme dans lequel il semble se confiner, évitant ainsi tout contact avec d’autres. Moïse, tandis que Georgie parle aisément, a trouvé dans la peinture ce moyen de s’exprimer, il peint partout et sans autorisation. Son but étant de filer dès qu’il le pourrait mais c’était sans compter sans la persévérance de Georgie qui ne le lâche pas.

Le roman se compose de deux parties : on commence par « avant » quand on fait connaissance avec Moïse et Georgie ensemble, l’après constitue la deuxième partie du roman. Oui l’avant et l’après de quoi ? C’est un des points à découvrir dans ce roman.
Les deux parties sont proportionnées de façon équitable et très bien construites. Ils vont se connaitre et l’amour qu’éprouve Georgie va se développer au point de penser faire sa vie auprès de lui mais Moïse ne pense pas que sa vie et que l’image que les gens ont de lui puissent lui permettre d’être « normal ». Il est différent et cette différence n’est pas comprise, il la garde pour lui et même avec Georgie, il ne se dévoilera pas. Elle lui donne tout et lui fait tout pour la fuir mais ils partageront de nombreux moments ensemble. C’est leur découverte l’un de l’autre, sur un fond angoissant de disparitions et de faits restés non résolus que l’on peut ainsi lire.

La plume de l’auteur nous proposent encore des personnages attachants, qui souffriront de bien des manières mais la façon dont elle a d’écrire les sentiments, l’amour, la mort, la peur… est toujours aussi magnifique. Elle transcende les évènements, on accompagne et on aime ses personnages, touchants. C’est très déroutant de voir le personnage de Moïse refuser ce que lui offre Georgie et de voir la façon dont les gens le regardent ainsi que tous les soupçons se porter sur lui. On le voit à travers les yeux de Georgie et la double narration nous permet aussi de bien le connaitre et on a envie alors d’ouvrir les yeux des gens pour qu’ils comprennent qu’il est bon.
Georgie avait compris ça, même si elle ne sait pas tout de lui et qu’elle va beaucoup souffrir à cause de lui. Le Moïse d’avant a tout fait pour la tenir éloignée mais leur rapprochement marquera un changement radical dans leurs deux vies. L’après est bouleversante et à la fois magnifique car l’amour y est beau, pure et c’est lui qui portera les personnages tout du long de ce roman.

La plume d’Amy Harmon confirme ici une maitrise pour parler des sentiments, avec des personnages qui ne sont pas épargnés. L’auteure nous offre un scénario qui nous tient en haleine et qui transcende son récit en quelque chose de tellement prenant, on ne sait aucunement de quelle façon cela va se conclure. Au delà de cet amour, c’est sur un fond d’intrigue tout à fait captivante que nous plongeons ici.
Il y a des romans qui vous portent à éprouver des ressentis au delà d’une lecture et ce livre en fait partie, je pense qu’Amy Harmon fait partie de ces auteurs que j’aime tant pour cette raison. On ne peut pas rester insensible à la lecture de ses romans, ils sont très touchants. Un coup de coeur indéniable !

« La loi du coeur » d’Amy Harmon
Editions Robert Laffont, collection R le 02/06/2016  : 425 pages

NOTE : 5/5

pcc


Série La loi du coeur (diptyque)
Tome 1 : La loi du coeur
Tome 2 : The song of David – spin-off (pas encore de date de sortie en VF)

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