Résumé :
Dans un palace de Genève, la jeune Elsa travaille comme réceptionniste pour financer ses études. Adam Garamont, riche homme d’affaires zurichois, est l’un des fidèles clients de l’hôtel. Il est littéralement fasciné par la jeune femme, tellement différente de ses conquêtes habituelles. Elsa l’obsède au point qu’il lui fait une étrange proposition qu’elle ne peut pas refuser. Pour se libérer de son obsession pour la jeune femme, il l’engage pour cinq week-ends au cours desquels elle devra se soumettre à tous ses désirs. Sens après sens, Adam va tenter de se désintoxiquer de sa dépendance. Peu à peu, Elsa va se découvrir une attirance pour cet homme charismatique, si sûr de lui et séduisant. Un homme qui possède aussi sa part d’ombre et ses secrets…
En soumettant Elsa à ses désirs, Adam espère guérir son obsession. Peut-être…
★ Merci aux Editions City pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
Une histoire qui évoque un schéma narratif souvent utilisé : le milliardaire, la jeune fille dans le besoin, assez innocente qui se laisse embarquer dans une aventure sensuelle. Ce qui m’a plu dans cette lecture, c’est la plume de l’auteure : la façon dont elle a d’évoquer les sens m’a conquise. Elle a une façon de les décrire qui attire alors le lecteur, même la description d’un simple paysage est poussée, cela nous transporte exactement là où elle souhaite nous mener.
La domination des sens est un titre qui prend tout son sens ici : Adam Garamont est complètement obsédé par cette jeune femme qui est à l’accueil de l’hôtel où il descend plusieurs fois par mois. Son obsession prend une telle ampleur qu’il décide d’y mettre un terme en lui proposant de passer plusieurs week-ends en sa compagnie pour qu’il puisse se sevrer d’elle, ce contre rémunération. A ce moment-là de l’histoire, je me suis demandée pour quelle raison elle a accepté si facilement – certes l’attrait financier penche énormément dans la balance, elle a une hypothèque sur les bras, des études à payer… mais j’aurai presque souhaité que cela soit moins facile.
Passer ce moment, les week-ends rendez-vous vont alors explorer les sens. Ce que j’apprécie, c’est que Adam va devoir maitriser son envie d’elle et à travers cette exploration des sens, il va apprendre à la connaitre et cela permet de passer outre cette image de l’homme qui paye une femme pour assouvir ses besoins et on découvre ainsi sa personnalité car au départ, la situation pouvait s’avérer un peu dérangeante.
Elsa va devoir de son côté se plier à tous ses caprices, elle n’a pas le droit de dire non, Adam reste assez raisonnable et respectueux vis à vis d’elle, ce qui est fortement appréciable. Elle va de plus en plus savourer sa compagnie alors qu’au départ, elle le tenait en très peu d’estime mais elle apprend à le connaitre et si Adam au départ souhaitait se sevrer d’elle, disons qu’il n’a peut être pas forcément choisit la bonne solution pour. Tout ce qu’il lui propose de vivre en sa compagnie ne fait qu’accentuer leur attirance et créer un rapprochement affectif.
L’évocation des sens est remarquablement bien développée, de façon originale et unique, l’auteure nous les a présenté selon le bon vouloir d’Adam. Pensant ainsi qu’en assouvissant toutes ses pensées que ses sens ont développé : ses envies de la sentir, la voir, de l’entendre ou de la toucher, si chaque week-end est consacré à l’un d’eux pour finir en apothéose par le toucher, après pourra-t-il la sortir de sa tête ? Le tout est abordé avec beaucoup de sensualité et cela dénote d’un érotisme suggéré par une évocation, une sensation sans évoquer l’acte en lui même.
La situation d’Elsa est quelque peu inconfortable, certes elle accepte de son plein grès de jouer au jeu qu’Adam lui propose mais vis à vis de ceux qui savent, elle se sent dans une position qui ne correspond pas forcément à ce qu’elle est. Pour certains, elle n’est alors qu’une employée, disponible pour répondre à la demande d’un homme riche qui peut tout s’offrir. Comment combattre les sentiments qui l’animent alors qu’elle ne se sent pas en position d’être en droit de les ressentir ? mais aussi de pouvoir prétendre à avoir un retour dans ce sens de la part d’Adam ?
On a là deux personnages qui viennent de milieux différents, où les classes sociales n’offrent pas les mêmes vies. C’est à travers ces week-ends de découvertes que l’on découvre les personnalités de chacun d’eux. Adam n’est pas cet homme si imbu de lui et de son pouvoir, qu’il nous laisse entrevoir au départ. Même si cet instinct de diriger et dominer le caractéristique, il est plaisant de le découvrir plus ouvert et réceptif aux autres et ce au contact d’Elsa. Il est plein d’imagination et il est intéressant de le voir s’enliser alors qu’il voulait juste la rayer de ses pensées. Elsa, bien qu’elle accepte ce « contrat » et s’engage alors à être rémunérer pour ses services s’avère être une jeune femme indépendante et ambitieuse, peut être ce trait de caractère qui l’a poussé aussi à agir ainsi, pour se propulser plus en avant encore et réaliser ses rêves de vie. Accepter ce contrat, c’est aussi aller au delà de ses peurs et répondre aux besoins et envies que son propre corps n’arrivent pas à freiner tandis que sa raison la prévient du danger que cela occasionne.
Je trouve par contre dommage que la fin arrive si vite, j’aurai souhaité que ça se passe plus lentement, que cela soit moins facile. La conclusion aura pu être beaucoup plus développée, cela aurait mieux équilibré l’ensemble, cela crée une petite frustration sur la fin.
C’est un roman qui se lit vite et bien on ne s’y ennuie pas une minute et si certaines décisions trop hâtives selon mon point de vue dérangent au départ, la plume de l’auteure marque cette envie que j’ai eu de lire cette romance et elle arrive ainsi à rendre l’ensemble cohérent et attractif.
« La Domination des Sens » de Florence Cochet
Editions City, collection Eden le 03/10/2016 : 301 pagesNOTE : 3,5/5