Résumé :
Déborah entame son année de terminale sans une paire de chaussures, rapport à Isidore le chien-clochard qui dévore toutes les siennes et seulement les siennes. Mais ce n’est pas le pire, non. Le pire, c’est sa mère qui se fane, et la découverte de son père, au café, en train d’embrasser une inconnue aux longs cheveux bouclés. Le bac est en ligne de mire, et il va falloir de l’aide, des amis, du courage et beaucoup d’humour à Déborah pour percer les nuages, comme un soleil.
★ Merci aux Editions Flammarion Jeunesse pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
Je n’ai lu Marie Pavlenko que dans un genre totalement différent de celui-ci, avec son livre La mort est une femme comme les autres. J’ai eu l’occasion de la rencontrer après la lecture de ce livre et quand on m’a proposé de lire son dernier roman, un Young Adult, j’ai été très curieuse de la découvrir dans ce genre. J’ai aimé retrouver dans sa plume ce petit grain de folie qui lui correspond assez bien.
Un roman YA avec lequel nous nous laissons porter à la découverte de cette dernière année de lycée auprès de Déborah. La terminale devrait être une année merveilleuse, partagée entre l’insouciance de cette dernière année d’école et l’entrée dans une orientation vers notre avenir. Mais pour Déborah elle démarre mal et le Théorème de la « scoumoune », phénomène bien connu de la poisse, semble lui coller à la peau. Dans sa débâcle des événements malheureux et des sentiments qui l’animent, nous l’accompagnons, le tout avec beaucoup de douceur et d’humour.
Déborah n’est pas populaire, elle n’a qu’une seule amie, Eloïse et nous découvrons ceux qui l’entourent à travers son regard d’adolescente. Elle juge et catalogue les autres comme tous le font et c’est avec beaucoup d’humour que nous découvrons la description de ceux qui l’environnent et de sa vie de lycéenne. Ainsi Eloïse ne jure plus que par le bel Erwann et Deborah n’en peut plus de n’entendre parler que de lui. C’est alors que son amie s’éloigne pour vivre son idylle avec Erwann, que Deborah va se rapprocher de Jamal qui va s’avérer être totalement différent de ce qu’elle imaginait. Au delà des clichés qu’un physique peut engendrer, nous découvrons un personnage sympathique, aux goûts communs avec Déborah et qui sera surtout être juste présent quand il le faut. Peu à peu, il commence à devenir un élément important de son entourage avec qui elle aime passer du temps. Avec lui elle fera la connaissance de Victor, un nouveau, autant dire que personne ne sait rien de lui et la nouveauté ça attire, même s’il se fait très discret. Victor, lui c’est le “Victor“ de Déborah, c’est celui qui va faire battre son coeur. Mais il est déjà en couple et avec une fille qui fait des études, belle comme tout, Deborah sait bien qu’à côté d’elle, elle ne paye pas de mine. Elle se contente donc de rêver en sa présence, de profiter du moindre petit moment passé avec lui alors même que ses sentiments pour lui ne font qu’accroitre.
Alors qu’autour d’elle, tout semble éclater quand elle découvre que son père voit une autre femme, sa mère commence à avoir un comportement étrange qu’elle ne sait pas s’expliquer. Déborah tente de comprendre, enquête mais n’obtient pas de réponse, cela perturbe son quotidien, ses habitudes et ses certitudes. La voilà seule avec Isodore, le chien étrange, ce personnage essentiel à l’histoire, qui sera le spectateur de sa débâcle familiale. Sa relation avec Jamal et Victor prend des habitudes qui vont l’encrer dans une relation plus stable qui lui apporte un soutien. C’est ici que la magie opère entre cette amitié à travers une routine de jeu de mots et la situation étrange de ses parents. Si nous avons l’impression d’évoluer dans un morceau de vie, cela va au delà et de nombreux messages sont délivrés à travers de nombreux thèmes de la société abordés : le divorce, l’homosexualité, l’adolescence et tout ce qu’elle comporte comme changements et ce à travers ces quelques personnages.
Les personnages de Marie Pavlenko sont hauts en couleurs et pourtant si réels. Les moments de complicité partagés qu’ils échangent, sont de ceux qui se font naturellement et l’incidence que cela a sur leur perception des choses en tant qu’adolescent prend toute son importance. Ils se dévoilent les uns aux autres, abordent alors des secrets mais la bonne humeur prime sur la déprime ou la tristesse qu’occasionnent des sentiments non partagés par exemple. Ils s’encrent ensemble, s’épaulent et partagent le plus de moments possible pour se soutenir face aux désillusions de la vie.
Un récit assez touchant car nous y retrouvons des faits qui peuvent nous avoir touchés à un moment ou à un autre, le tout avec la plume de Marie Pavlenko toujours si aérienne, drôle et qui arrive à nous rendre ses personnages tellement proches. Un Young Adult dans lequel nous suivons tout en douceur Déborah qui se débat avec tous ses sentiments qui l’assaillent. Un roman qui m’aura convaincu, j’ai pris beaucoup de plaisir à le lire.
« Je suis ton soleil » de Marie Pavlenko
Editions Flammarion Jeunesse le 08/03/2017 : 462 pagesNOTE : 4/5