Interview de Danielle Guisiano

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Interview de Danielle Guisiano

Beli :
Danielle, c’est à l’occasion de la sortie de ton dernier roman : Les papillons se cachent pendant la pluie, que j’ai souhaité te poser quelques questions autour de celui-ci.

Danielle :
Bonjour Beli, tout d’abord je te remercie de me donner la parole sur ce nouveau roman très cher à mon coeur, j’en dirai plus au fil de l’interview.

Beli :
Les papillons se cachent pendant la pluie, c’est un très beau titre ? L’association des mots est harmonieuse, ils sont aussi évocateurs de tant de choses. D’où vient-il ?
Danielle :
Le titre, c’est un peu comme tous mes titres, je ne cherche pas vraiment, ils s’imposent. Celui-ci m’est passé par la tête un jour que je faisais ma vaisselle en regardant la pluie derrière la fenêtre. C’était début juin et la veille j’avais vu des papillons partout dans le jardin. D’un coup, la question est venue… Où s’en vont les papillons pour s’abriter de la pluie ? Puis, dans la nuit, mon esprit m’a soufflé la phrase : « Les papillons se cachent pendant la pluie », et j’ai trouvé que ça collait super bien au roman que j’étais en train d’écrire, qui parle de résilience, de cette force que l’on a en nous de survivre coûte que coûte.
Je sème un indice, ceux qui liront le roman connaîtront l’origine du titre… je dis ça, je ne dis rien !

Beli :
Danielle, peux-tu nous parler de la naissance de ton dernier roman ? Comment t’est venue l’idée ? 
Danielle :
En fait, à la base, j’ai vécu une période difficile. Disons-le sans tabou, j’ai fait un burn-out professionnel et j’étais en dépression avec un arrêt médical obligé. Pendant cette période, je n’étais pas capable de lire et encore moins d’écrire. Mais, j’ai appris à ouvrir les yeux sur autre chose que mes petits soucis quotidiens. Je pratiquais le yoga depuis de nombreuses années, j’ai abusé de la méditation (merci Christophe André), et j’ai lu beaucoup d’ouvrages sur l’épanouissement personnel. J’étais devenue positive ! Imbibée par l’idée que tout est relatif, que le plus important c’est l’amour qu’on nous porte et la vie. Quand j’ai repris l’écriture, j’ai eu envie de partager ce message d’espoir et de joie. Et puis, je me suis aimée ! Oui, j’ai accepté mes défauts et je me suis convaincue qu’ils faisaient mon charme, que miss parfaite n’existe pas, et que si elle existe, elle doit être chiante ! « Les papillons » ne se résument pas qu’à cela, il y a aussi tout un côté un peu « mystique », Elvira notamment, qui est la magicienne du roman… mais, je ne veux rien dévoiler. En tout cas, j’ai changé de vie et je suis en pleine reconversion, mais ça c’est un autre sujet.

Beli :
T’es-tu inspirée de personnages ou d’histoires que tu connais pour créer Blanche et Eddy ? Tout comme tous les personnages bienveillants dont nous faisons la connaissance tout au long du roman ?
Danielle :
Tout auteur te dira que rien n’est imaginé dans un roman, tout est mémoire. Je pense que nous sommes des éponges qui emmagasinent des informations et qu’au moment venu, notre cerveau nous les restitue. Eddy… j’en parle à la fin du livre, dans mes remerciements, a existé. Oui, c’était un garçon de seize ans extraordinaire avec des idées sans doute avant-gardistes, et qui avait une soif de liberté immense. Ce fût mon premier petit-ami, et comme je le disais plus haut, ce roman est la somme de beaucoup de parcelles de vécus. J’ai voulu imaginer comment il aurait pu évoluer dans la vie, et le personnage était né. Blanche, elle, c’est un peu le portrait d’une amie que j’ai eu, qui a souffert toute une partie de sa vie de ses rapports à la perfection et du regard de son père. J’ai fait quelques recherches sur cette blessure de l’âme. Quant aux personnages qui gravitent autour du couple Eddy-Blanche, ils sont haut en couleur, et j’ai pioché dans mon catalogue de connaissances typiquement provençal. Un zeste d’un tel, un soupçon d’un autre, les conversations autour d’un verre… je dirais pas de quoi… hihihiiii… de pastis ou de vin blanc. J’ai même croqué mon ami Joseph qui est placier sur le marché de Cadenet, d’ailleurs il veut sa dédicace.

Beli :
Tu abordes une thématique forte, avec des personnages qui ont besoin de se reconstruire mais qui vont passer par de multiples phases pour cela. Tu aimes évoquer des thèmes forts dans chacun de tes romans. De quelles façons te renseignes-tu sur les aspects psychologiques qui caractérisent tes personnages et leurs attitudes face à ce qu’ils vivent ?
Danielle :
En effet, mes romans abordent toujours des thèmes forts et parfois tabous. Comme j’en fait référence plus haut, la dépression, j’ai connu… et suite aux nombreux ouvrages étudiés, j’ai pu en parler. J’ai notamment découvert la Communication Non Violente qui est une mine de réjouissance. Si nous étions tous formés à ce schéma, la vie serait beaucoup plus douce.
Je parlais de reconversion plus haut, donc je dois dévoiler que je me dirige vers l’accompagnement à la personne, donc en effet, les aspects psychologiques sont assez décortiqués de par le fait de ma formation en « écoute profonde ».

Beli :
J’ai beaucoup aimé les lieux où se passe ton récit, le hameau de Sivergues, tu nous donnes vraiment envie de découvrir cet endroit. Parle nous un peu de la région dans laquelle l’action se déroule.
Danielle :
Ça fait un moment déjà que j’ai choisi de faire dérouler mes romans dans ma région. J’ai eu une overdose des romans qui se passent aux États-Unis. Pourquoi prendre l’avion pour avoir une belle intrigue ? Puis, un jour, en promenade moto avec mon cher et tendre, nous avons sillonné les petits coins nichés à flanc de Luberon. Et même si je suis tombée amoureuse de cette région depuis trente ans, j’ai eu un véritable coup de coeur pour le Sivergues et son panneau « Fin de la route ». Parce que cette phrase avait plusieurs connotations pour moi. C’était comme si l’avenir me faisait un clin d’oeil en me disant : la vieille route est terminée, tu vas pouvoir ouvrir tes ailes ! Et puis, Fontaine-de-Vaucluse est juste magique avec son gouffre, c’est ressourçant et féérique. Blanche avait bien besoin de ça pour que son coeur s’ouvre enfin !

Beli : 
C’est ton premier roman en auto-éditions, il me semble. Il est difficile d’avoir du recul sur l’impact de cette sortie, mais en tant que lectrice, je suis ravie de constater que la couverture, les couleurs qu’elle emploie, que le titre et le contenu du texte, tout fonctionne parfaitement bien ensemble. Tous ces éléments sont harmonieux et semblent avoir été créés pour être Les papillons se cachent pendant la pluie. 
Que penses-tu de ce début d’expérience de l’auto-éditions ?
Danielle :
L’auto-édition est un pas vers l’inconnu. Un de plus dans mon parcours personnel. Ce roman, je l’ai d’abord proposé à mon éditrice Hugo romans. Bien qu’elle ait été séduite, elle était ennuyée, parce qu’il n’est pas New Romance. Et comme le confirment les chroniqueuses, il fait un peu figure d’ovni dans la paysage littéraire actuel. Pas vraiment feel-good, pas vraiment romance, pas vraiment épanouissement personnel… Et je ne pouvais pas le garder dans un tiroir. Alors, je me suis lancée en m’entourant de bêtas lectrices, de professionnels et notamment une graphiste Maya Aasri ,pour ne pas la nommer qui a compris en quelques phrases l’image que je voulais. Et elle est tombée juste au premier essai. Les nuances, le mouvement, la douceur dans la photo m’ont complément séduite.
Ensuite, il a fallu passer la casquette d’auto-éditrice, avec tous les aspects pas toujours agréables qui vont avec. Mais, c’est très gratifiant d’avoir enfin son bébé entre les mains et de le trouver magnifique.
J’ai également la chance d’avoir des libraires qui me connaissent et me font confiance en m’invitant soit en salon, soit en dédicaces, ce qui compensent le fait de ne pas être vendue en grandes distributions.
Mais… mais… ma prochaine romance étant très New Romance, elle est dans les tuyaux de ma maison d’édition… encore du travail pour affiner le texte et j’espère vous la présenter en 2021 !

Merci, Beli, de cette interview, au début je me suis dit que je ne saurais pas quoi répondre, et du coup, j’ai été un peu bavarde. Je me suis dévoilée, mais je ne pouvais pas faire autrement, car « Les papillons » sont un tournant dans mon chemin d’écriture. Et je vais continuer à aborder des sujets forts, qui soulèvent des questionnements, en apportant une touche de délicatesse.

☆Beli☆

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