Résumé :
Ils étaient faits l’un pour l’autre… jusqu’au jour où ils se sont rencontrés
Depuis plus de sept ans, Misha et Ryen échangent des lettres. Des lettres dans lesquelles ils se racontent, se livrent, se soutiennent. Une seule règle : ne jamais chercher à se rencontrer. Un interdit qui a convenu à Misha pendant toutes ces années. Il n’a pas besoin de connaître le visage de Ryen pour qu’elle soit sa muse, son inspiration, celle pour qui il écrit ses chansons et, quelque part, son âme sœur. Mais, un soir, il croise une jeune fille dont les goûts excentriques se rapprochent un peu trop de ceux que Ryen lui a décrits dans ses lettres pour que ce soit une coïncidence… Et alors, face à cette jeune fille d’une beauté solaire, renversante, Misha n’a aucun doute : il sait que c’est elle. Maintenant, impossible de résister, il doit s’approcher. Quitte à ne jamais révéler à Ryen qui il est vraiment. Et quitte à découvrir une Ryen bien différente de l’idéal qu’il s’était imaginé…
★ Merci aux Editions Harlequin pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
Hate to love est un roman New-Adult où les personnages sont en dernière année de lycée. Ils ont dix-sept ans et tous les rêves et envies qui vont avec. Penelope Douglas nous plonge dans le milieu des lycées américains avec tous ses semblants et ses lycéens qui ne vivent qu’avec l’idée de plaire aux autre et être populaires et aimés. Elle nous propose alors de découvrir certains travers de cette jeunesse qui se permet tout et n’importe quoi, souvent sans être inquiétée pour le mal qu’elle a causé.
Le résumé nous parle de deux personnages qui ne se sont jamais vus, mais qui correspondent par lettres depuis la sixième. Ils sont tous deux en terminale maintenant et leurs lettres sont toujours restées un élément essentiel de leur vie. Jusque là, il n’a jamais été question de se rencontrer, ni de sentiments amoureux mais il y a un lien fort qui les unit, une amitié profonde car ils se confient sur tout ce qu’ils vivent au quotidien. Cette correspondance a le mérite de maintenir leurs liens mais qu’adviendrait-il s’ils venaient à se rencontrer ? De peur justement de perdre tout ce qu’ils ont acquis avec ces années ensemble, ils ne veulent pas risquer que cela change en se rencontrant. Quand l’on correspond avec quelqu’un depuis tant de temps, on connait bien cette personne et on s’est aussi forgé une idée bien précise de ce qu’elle est. Et c’est par hasard que Misha va croiser Ryen lors d’une soirée, et il va être alors complètement dépité de découvrir sa véritable personnalité.
Après cette courte rencontre édifiante, il va se passer quelques temps, moments durant lesquels Ryen va se poser des questions car Misha ne lui écrit plus. Elle s’inquiète de bien des choses à ces moments-là : lui est-il arrivé quelque chose ? a-t-elle dit quelque chose qui ne fallait pas ? peut-être envoyait-elle trop de courrier par rapport à ce qu’il lui envoyait ? Tant de questions sans réponses mais qui mettent Ryen mal à l’aise et triste car son meilleur ami lui manque. Penelope Douglas nous propose une double narration, nous avons donc leurs deux points de vue, ce qui nous permet de voir quel est l’impact de cette rencontre sur Misha et de comprendre ce que représente cette amitié pour tous deux.
J’ai apprécié l’ambiance de suspicion qui maintient les personnages dans une sorte de mystère constant. Je m’explique : Misha va venir étudier dans la ville de Ryen, sous un autre nom et tout au long de la lecture, le lecteur n’aura de cesse que de vouloir savoir pourquoi ? Nous apprenons pourquoi il a cessé d’écrire à Ryen, mais nous nous demandons aussi à quel point cette rencontre a eu un impact sur leur relation ? Misha n’a pas aimé découvrir la Ryen dans la vraie vie, elle ne correspond pas du tout à l’idée qu’il avait d’elle et cela va se ressentir dans son comportement. Il a une attitude très mystérieuse, surtout qu’il n’est pas revenu pour elle mais il ne peut pas faire abstraction de sa présence, ce n’est pas possible, il passe donc sa colère, sa rancune et sa tristesse sur elle.
Nous découvrons le personnage de Ryen, assez ambigu. La Ryen que ses amis côtoient au quotidien n’est en rien celle que Misha pensait connaitre. Elle fait partie d’un de ces groupes de jeunes m’as-tu vu, qui font la loi dans leur lycée et qui s’imaginent être mieux que les autres. Populaires, sous couvert de leur succès, ils se permettent de mal agir face aux plus faibles. En découvrant le personnage de Ryen, nous apprenons pourquoi elle fait partie de ce groupe alors que dans ces échanges avec Misha, elle déteste ce type de personnage. Nous comprenons alors l’étonnement, la consternation de Misha lorsqu’il se rend compte qu’elle est antipathique, populaire, méchante et supérieure aux autres. Mais qu’en est-il réellement de la personnalité de ce personnage ? Rylen est-elle celle qu’il a connu à travers ses écrits ou cette jeune lycéenne insupportable ?
Superficialité, popularité au dépend des vrais personnalités, l’auteure développe ces thèmes autour de ses personnages qui ressentent ce besoin d’être aimés par les autres, après avoir vécu tant d’années seuls et rejetés. Inconsciemment et sans préméditation, Misha va passer de plus en de temps avec Ryen et découvrir qui est en fin de compte la vraie Ryen. Leur histoire est alors loin d’être simple car elle ne se doute pas un seul instant de qui il est. Nous découvrons alors comment deux amis vont apprendre à se connaitre différemment, Ryen va se sentir coupable de se sentir proche de lui, alors qu’elle attend d’un autre côté que son meilleur ami se manifeste, c’est lui qui est légitimement celui vers qui elle se tourne. Cette situation la déstabilise mais elle lui permet aussi d’affronter cette personnalité qui n’est pas la sienne et sur laquelle elle se repose depuis plusieurs années.
Ce fut un lecture assez intéressante, j’apprécie la façon dont l’auteure joue de la situation particulière de ses personnages, accentuant cette aura de mystère autour d’eux. Elle joue avec eux et le lecteur en les menant là où elle le souhaite. Leur situation particulière, le pourquoi de la présence de Misha lui permet alors d’aborder bien des thèmes relatifs à leur âge et à leur condition de lycéen, à l’aube de l’âge adulte. La plume de l’auteure est plaisante et rend la lecture assez addictive, car nous ne souhaitons qu’une chose, c’est savoir de quelle façon leur histoire va tourner, là où cela pourrait être simple, elle aime compliquer son récit, le rendant alors assez atypique et unique.
« Hate to love » de Penelope Douglas
Editions Harlequin, collection &H le 02/11/2017 : 468 pagesNOTE : 4/5
Titre originale : Punk 57