Résumé :
Yael ne vit que pour son travail. Interprète dans une agence internationale, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaire sans jamais se laisser le temps de respirer. Juchée sur ses escarpins, elle est crainte de ses collègues et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis de longue date qui s’inquiètent de son attitude. Peu tourmentée par les reproches qu’on lui adresse, elle a une volonté farouche de réussir. Jusqu’au jour où le passé ressurgit pour fragiliser ses certitudes.
★ Merci aux Editions Michel Lafon pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
Agnès Martin-Lugand fait partie de ses auteurs que j’ai toujours eu envie de lire mais je n’avais pas encore eu l’occasion de le faire. C’est chose faite avec son dernier roman sorti aux Editions Michel Lafon que je remercie pour cette opportunité qu’ils m’ont offert de découvrir cette auteure.
La plume de l’auteure est juste sublime, dès le début de ma lecture j’ai su que j’aimerai ce livre, pourquoi ? Il est parfois difficile de définir pourquoi un livre va automatiquement vous plaire, mais dès les premiers mots, on apprécie l’héroïne de l’histoire, Yaël une jeune femme de 25 ans, entourée d’une bande d’amis fidèles, de ceux que l’on aimerait tous s’entourer, avec qui on vit chaque instant important de notre vie. Parmi ses amies : sa soeur d’abord et son petit ami, un autre couple aussi et Marc. Ils forment ensemble un groupe unis et soudés et partagent tous leurs moments ensemble, le tout dans la bonne humeur.
On retrouve très rapidement Yaël, dix ans plus tard, devenue un vrai bourreau de travail, elle est alors une femme totalement différente de ce qu’elle était à 25 ans. On la trouvait sympathique et pleine de vie alors et on la retrouve soudainement distante et si peu encline à être heureuse dix ans plus tard que l’on s’attache encore plus à elle pour comprendre comment elle a pu devenir cette femme si « vide » de tous sentiments et si triste. Le retour d’une personne de son passé, sur laquelle elle tombera par hasard un jour de pluie, va raviver bien des choses et tout le groupe va alors s’avérer encore le même qu’il était il y a dix ans, seulement voilà si les autres sont prêts à revivre ces moments de partage et de joie comme dans la passé, Yaël a bel et bien tourné la page et trouvera la situation bien difficile et certaines choses selon elle, ne se pardonnent pas si facilement.
Yaël est touchante, à la fois si forte mais aussi si fragile. A 25 ans, elle était à un point de sa vie où elle rêvait d’évasion, de découverte, de voyage mais surtout pas à un job qui l’aurait alors encré dans une vie sans fantaisie. Que s’est-il passé pour que l’on découvre alors que dix ans plus tard, elle ne vit que pour son boulot, n’a pas pris de vacances depuis des années, bosse sans compter ses heures et soit devenue alors cette personne que tout le monde fuit au travail, si autoritaire et acharnée ? Le récit nous le fait découvrir, on vit son quotidien, on vit son mal être profond alors qu’elle devra stopper son travail et se retrouver avec ses amis, mais surtout avec elle-même : elle va se retrouver confronter avec ce qu’est devenue sa vie, avec ce que les autres lui reprochent.
C’est alors un récit assez poignant car elle est malheureuse même si elle affirme le contraire et plus personne ne reconnait la Yaël tant aimée par le passé, elle est devenue un robot. Peu à peu, elle reprendra vie au contact des autres, tout en maintenant une certaine distance, impossible d’oublier ces dix années de solitude alors que son seul compagnon était son job.
On la découvrira alors solitaire avec cette impression d’être comme une étrangère parmi ses amis qui lui sont chers, c’est alors pour elle un long cheminement vers la renaissance qui va s’amorcer mais cela ne va pas se passer sans heurts.
L’un des points importants dans le récit, c’est la fidélité des gens qui l’entourent : l’amitié qui régit ce groupe est très forte et de voir à quel point ils sont là pour s’entraider alors même qu’ils sont tous encrés dans une vie de famille, j’ai trouvé ça formidable. Et ce parfois dans la colère, les mots pouvant être blessants parfois ou encore dans la douceur et la subtilité, les amis ont toujours été présents.
Une lecture formidable que j’ai apprécié découvrir, je n’ai qu’une envie : lire tous les autres romans de l’auteure. L’écriture est très subtile et agréable, on vit à travers le personnage de Yaël ses propres sentiments, ses besoins mais on ressent aisément ce que les autres pensent et essaye de faire pour que tout rentre dans l’ordre, on s’attache aisément à tous les personnages. C’est un récit qui déborde de sentiments, d’attentions et de vie, de celle qu’il faut se donner la chance de vivre !
« Désolée, je suis attendue » de Agnès Martin-Lugand
Editions Michel Lafon – le 14/04/2016 : 376 pagesNOTE : 5/5