Résumé de l’éditeur :
Beyah a grandi dans la pauvreté, auprès d’une mère droguée qui l’a négligée durant toute son enfance. À dix-neuf ans, elle est enfin prête à voler de ses propres ailes. Seule, avec détermination, elle a su trouver une issue et s’apprête à entrer à l’université avec une bourse obtenue grâce à ses talents de sportive. Alors qu’elle est à deux mois de ce grand départ, la mort brutale de sa mère la plonge dans une situation très compliquée. Sans logement, elle n’a qu’un seul recours : chercher refuge auprès de son père, qui ne s’est jamais occupé d’elle, mais a conservé un lien ténu avec elle.
Beyah va débarquer dans sa maison sur une presqu’île touristique où elle va faire connaissance avec les membres de la famille qu’il a bâtie loin d’elle: sa demi-soeur et sa belle-mère.
À sa grande surprise, elle est accueillie chaleureusement dans ce milieu si différent du sien. Elle va aussi rencontrer Samson, un garçon de son âge, qui vit dans la somptueuse maison voisine. Ils n’ont rien en commun, pourtant elle sent en lui une âme soeur. Au coeur de cet été, elle va se rapprocher de lui et apprendre à connaître ce mystérieux jeune homme.
★ Merci à Hugo New Romance pour ce SP ★
C’est un roman assez court que nous propose Colleen Hoover mais où l’histoire reste bien structurée et équilibrée, mais du coup il se dévore encore plus vite. On y a le temps de faire connaissance avec ses personnages et leurs histoires qui mettent en lumière ce que les gens pauvres ont à subir pour s’en sortir. On y retrouve ces jolies émotions comme sait si bien les écrire Colleen Hoover, j’ai été, à plusieurs reprises, émue par ce que j’y lisais.
Beyah est l’unique narratrice de ce roman, c’est à travers son regard mais aussi son vécu que nous découvrirons cette histoire. D’emblée, Colleen Hoover nous plonge dans la réalité de ce qu’est sa vie, elle n’a rien de drôle et on peut dire que Beyah cumule tant de choses que sa vie semble n’être que semée d’embuches. Malgré cela, elle n’a jamais eu de cesse de se battre, pour que son univers plus qu’instable puisse toutefois ne pas couler jusqu’à ce moment où elle pourrait avoir sa liberté et voler de ses propres ailes. Mais il semble que le destin ne lui fasse encore une fois une mauvaise blague, quand sa mère vient à décéder, cela la libère d’une certaine manière, dit ainsi cela parait cruel, mais la vie qu’elle lui a offerte l’était tout autant. Beyah va devoir aller vivre chez son père, son seul recours maintenant et en attendant d’aller étudier à l’université où elle a obtenu une bourse.
Quand elle rejoint son père, qu’elle ne connait que très peu et de qui elle n’a plus eu de nouvelles depuis deux ans, elle va taire tout ce qu’elle vit et tout ce qu’elle a vécu. Elle souhaite s’en sortir seule et ne dépendre de personne. Le fait de se taire ainsi est révélateur de la solitude profonde dans laquelle elle vit, elle a toujours du se débrouiller seule, pour se nourrir, maintenir l’essentiel à flots et ne pas sombrer. Ses pensées, ses attitudes, son passé qu’elle nous dévoile petit à petit au détour d’une conversation, tout n’est que solitude et tristesse. Impossible de ne pas ressentir de la compassion vis à vis d’elle, mais aussi de la colère vis à vis de cette société, qui fait tant de différences entre les riches et les pauvres, en simplifiant les choses bien entendu. Le contraste sera d’autant plus marqué ici, car son père vit plus que bien et sa famille n’a pas de soucis d’argent, tandis qu’elle n’a jamais cessé d’en avoir.
Dans ce nouveau monde qui s’offre à elle le temps d’un été, elle fera la connaissance de la famille de son père : une belle-mère, une demi-soeur, elle ne s’y attendait pas, et elle se sentira d’autant plus insignifiante à côté d’elles. Cela mettra d’autant plus en lumière tout ce qu’elle a vécu, et tout ce qu’il lui a manqué durant toutes ces années. En rejoignant son père, elle intègre donc une famille, mais aussi un groupe d’amis qui aiment profiter des bonnes choses et qui ont l’habitude de se faire plaisir. Beyah se sent bien en décalage par rapport à eux, cette différence sera à plusieurs reprises mis en évidence, mais elle reste entourée de gens toutefois bienveillants et qui n’ont pas de mauvaises intentions. Elle fera notamment la connaissance de Samson, l’un de ses riches jeunes qui passe l’été dans l’une des maisons de son père. Un personnage assez énigmatique et qui sous des abords froids cache une personnalité assez intéressante.
Leurs débuts sont assez tendus, Samson ayant entrevu quelques moments où la jeune femme s’est sentie vulnérable ou encore de ces moments trop révélateurs sur ce qu’elle est et ce qu’elle cache. Ils vont toutefois passer du temps ensemble et c’est ainsi qu’ils découvriront de l’autre ce qu’ils ne disent pas tout haut, Beyah trouvant en lui une oreille attentive, et certains points communs, mise à part leur position sociale. Mais Samson ne lui dit pas tout et elle devra attendre pour tout savoir de lui, cela rend notre lecture encore plus énigmatique à l’image de ce personnage qui ne se dévoile pas totalement. On sait toutefois de lui, qu’il n’a pas de mauvaises intentions vis à vis d’elle, il reste très prévenant et très réceptif à ce qu’elle lui raconte, comprenant bien que sa vie fut pénible et qu’elle n’a jamais cessé de se battre. C’est la personnalité écorchée de Beyah qui lui permettra, lui de se sentir aussi bien auprès d’elle, tandis qu’elle trouve une oreille attentive et un certain reflet de moments qu’elle a pu vivre.
Tout du long du roman, nous sommes alors portés par ce que nous éprouvons en les découvrant, dans cet environnement qui se veut bien agréable et qui met en lumières les différences de la jeune femme avec les autres. Beyah est écorchée par la vie qu’elle a mené, elle fait difficilement confiance et se méfie de tous, que cela soit les inconnus, la famille, son père et les hommes en général. L’image qu’elle s’est forgée des autres est le reflet de ceux qui ont traversé sa vie, et qui ont pris ce qu’ils avaient envie de prendre. Beyah est ce personnage pour qui on s’attendrit, mais aussi celui où on ressent un ressentiment certain vis à vis de la société, car on ne devrait pas laisser des enfants vivre comme elle a vécu et grandir si mal accompagnés. Ces quelques temps qu’elle passera chez son père changeront ses rapports avec les autres, et ouvriront d’autres perspectives sur sa façon de voir les choses et de les envisager.
De beaux sentiments, de belles émotions, et des histoires poignantes à découvrir. Colleen Hoover nous offre un texte qui ne laisse rien envisager de la chute, j’ai été agréablement surprise. J’ai été aussi assez meurtrie par les portraits de ses personnages brisés par la vie qu’elle nous propose de découvrir car ils reflètent tant de réalités qu’il est bon de taire. Le tout est agréablement proposé dans un très joli cadre avec de belles maisons, la plage, les soirées au coin du feu et les jeunes amours, offrant à l’ensemble un contexte très sympathique et très estivale. Colleen Hoover a encore eu une fois su me combler de ses mots avec cette histoire.
Coeurs et âmes
De Colleen Hoover
Editions Hugo Publishing
Collection New Romance
Broché 279 pages
Sortie le 21/04/2022