Résumé :
Lorsqu’elle voit partir en fumée l’atelier familial, Romane est dévastée. Charles, son petit ami, se trouvait à l’intérieur et semble être à l’origine de l’explosion, délibérément… Comment a-t-il pu en arriver là ? Certes, il était au plus mal depuis qu’Erik Barn, jeune photographe, s’était fait un nom en lui volant l’un de ses clichés. Romane est déterminée à se venger d’Erik. Elle ne s’attendait toutefois pas à découvrir un homme aussi troublant, passionné par son art…
★ Merci à la collection &moi pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
Ce livre était fait pour moi, car il allie un certain nombre de mes passions : la photographie, Paris, le street art, dans le 13ème arrondissement et ce sens inné de la perception des oeuvres où l’on ressent bien l’historienne d’art qu’est Emilie Collins. Cela me rappelle mes études d’histoire de l’art et je me suis sentie comme chez moi avec ce roman.
Au delà de cet intérêt certain pour les thèmes abordés, qui m’ont accompagné tout au long de ma lecture, il fallait que les personnages et l’histoire plaisent aussi, bien entendu. Je vous rassure, ce fut le cas. Au tout début, les personnages nous sont présentés dans un contexte particulier : les quatre personnages féminins, trois soeurs et leur mère viennent de perdre un être dont elles étaient proches : Charles. Charles était entré dans leur vie il y a peu et tenait une place importante pour Romane, l’une des soeurs. Ce personnage masculin est assez mystérieux et c’est au fil des pages que nous en apprendrons plus sur lui, car il reste le point central autour de qui cette histoire va tourner. Face à ce clan féminin, nous avons un homme, Erik Barn, un photographe, le Vampire comme l’appelle les filles, celui qui doit son succès grâce à un cliché volé à Charles, qui a finit par mettre fin à ses jours. Autant dire que Romane et son clan, face à Erik sont très en colère et elles sont prêtes à tout pour que la vérité éclate aux grands jours.
C’est ici, qu’Emilie Collins insuffle une bonne dose d’humour à cette histoire avec ces femmes qui vont se lancer dans une enquête, chacune ayant un rôle à jouer. Nous découvrons ainsi ces personnages féminins, toute si différentes les unes des autres. La situation se veut sérieuse mais elle occasionne certaines scènes et moments un peu burlesques où la personnalité des personnages agrémentent leur contenu. Romane se veut être très douce, agréable, un peu trop réservée mais elle a aussi cet oeil et cette facilité à comprendre l’art et la personnalité des autres. Ce n’est pas elle qui devait se frotter de près à Erick, mais sa soeur Méline qui en était l’investigatrice, plus entreprenante mais c’est justement le tempérament un peu trop emportée de cette dernière qui ne plaide pas en leur faveur. Donc Romane se verra endosser le rôle d’assistante d’Erick et d’être au plus proche de lui pour découvrir ce qu’il cache et des preuves de ses méfaits.
Erick, tout l’accuse, mais qu’en est-il de cet homme ? Face à ce clan de femmes bien décidées, il fallait qu’il s’impose aussi. Ici Emilie Collins nous offre le point de vue de Romane mais aussi celui d’Erick. Nous faisons sa connaissance, avec toutes ses pensées, celle du photographe, du fils, de l’ami mais aussi de l’homme. L’homme qui croque les femmes, les reluque, les observe, les convoite, les consomme… un homme tout simplement ! Et là, nous apprenons à aimer cet homme, aussi agaçant et froid qu’il puisse être. Car au delà de ses abords pas toujours sympathiques, il est sexy mais pas que, il est aussi très intéressant et se dévoile petit à petit à travers son art. Les artistes sont toujours des êtres particuliers, qu’il faut savoir manier avec finesse, car ils sont aussi irritables, parfois susceptibles et quand il demande l’avis des autres sur leurs oeuvres, la réponse peut être décisive quand au bon déroulement d’une relation. Ils sont donc à prendre avec des pincettes, mais les artistes sont des êtres passionnées, de ceux qui se laissent dicter par l’instinct, leur art est leur vie et ils n’ont besoin que de cela pour vivre. Les relations peuvent s’avérer difficiles, parfois même impossibles pour un artiste car son premier amour, c’est sa passion, son art. Voilà donc ici un spécimen masculin bien intéressant, attirant, mystérieux, énervant parfois, souvent même mais craquant et de le découvrir à travers son art, transcende alors le personnage.
La relation qui va s’établir entre Erick et Romane va donc s’avérer compliquée. Les secrets, les mensonges et les suspicions vont créer des obstacles qui vont mettre à mal ce qu’ils vont vivre. Romane est très fragilisée par la mort de Charles, et aussi par la perte de cet atelier qu’elle tenait de ses parents. Un lieu qui avait une histoire, dans lequel elle s’est épanouie et où elle a su créer son art. Elle se sent vide de tout sens et de toute ambition. La vengeance va dicter ses pas mais elle va très vite trouver Erick, si captivant et il va alors se révéler être un tout autre personnage que ce qu’elle pensait. La culpabilité va aussi causer des dommages et ternir ce qu’elle vit avec lui. Erick, quant à lui, se dévoile, nous le découvrons alors complètement au contact de Romane.
N’oublions pas l’enquête, la mort de Charles, tout ceci n’était pas en vain, cela reste les éléments déclencheurs de toute cette histoire. Et tous ces éléments restent exploités tout du long de la romance que partage Erick et Romane. Nous évoluons alors au grès des découvertes et des révélations, tout en découvrant le monde artistique d’Erick et de ses amis. Emilie Collins nous propose de découvrir tous ses personnages, en plus de ce couple phare de cette histoire. Ils évoluent tous dans le milieu artistique, dans des domaines différents mais tous liés par cette même passion qu’est leur art. Du stylisme à la bijouterie en passant par l’art urbain, nous évoluons avec eux dans leur passion et ces moments où ils créent leur art.
Quand j’ai ouvert le roman, j’ai compris que des photos s’étaient glissées au fil des pages, imageant le texte. Si c’est quelque chose que je ne trouve pas du tout utile en temps normal, ici j’ai trouvé que cela s’y portait pourtant si bien. J’ai apprécié les découvrir au fil des pages, certains imageant les personnages, d’autres nous présentant les clichés du photographe. Ces dernières m’ont bien plu, me rappelant ainsi les analyses d’oeuvre que l’on peut faire quand on étudie l’histoire de l’art. Allier la photo au descriptif ou à la sensation éprouvée par un personnage à la découverte de cette photographie m’a beaucoup plu. Cela apporte un petit plus, une part d’originalité au roman et un peu comme mettre en lumière l’importance de la photographie.
Maintenant j’ai envie d’attraper mon canon et de courir dans les rues de Paris pour prendre des photos, vous pensez que le roman a fonctionné ? je crois que la passion d’Erick est contagieuse, peut être le croiserai-je au détour d’une rue du treizième devant un street art !? (j’ai beaucoup d’espoir)
Bon en conclusion, parce que si l’on ne m’arrête pas, je pourrai parler des heures de ce livre et de la passion que m’a animé à le lire, donc c’est un roman qui m’a énormément plu, nous l’aurons bien compris ! Les thèmes m’ont permis de me sentir comme chez moi, c’est déjà cela. Mais c’est aussi l’histoire qui m’a convaincu, le déroulement de celle-ci, qui m’a aussi surprise et beaucoup plu. J’ai eu un coup de coeur pour les personnages, pour leur fragilité, leur dépendance et leurs craintes, ensemble ils ont su évoluer et s’ouvrir aux autres. Nous sommes ici à la découverte de ces personnages que l’on ne connait qu’à travers leur art et le récit est ponctué par cette enquête menée par un clan de femmes décidées, accompagnées d’un inspecteur aux charmes certains.
La plume de l’auteure nous offre un très belle romance, ses connaissances en art transcendent un peu cet univers. Le tout artistiquement bien proposé, avec des photos qui agrémentent les écrits. Ce roman est un peu à part, Emilie Collins aime nous proposer des univers bien définis : passant des fleurs à la gourmandise, ici c’est l’art qui prend vie dans ses mots. Un coup de coeur indéniable pour moi, j’ai été conquise par Coeur à corps.
« Coeur à corps » d’Emilie Collins
Editions JC Lattès, collection &moi le 07/03/2018 : 300 pagesNOTE : 5/5