Résumé :
Dans chaque tragédie, quelle qu’elle soit, il y a un avant et un après.
En toute logique, on espère que l’après sera fait de consolation, d’apaisement, chassant le pire pour tendre vers le meilleur.
Mais les choses ne se passent pas toujours ainsi.
Pour Emma, l’après Banque pourrait bien se révéler être un voyage aux portes de l’enfer. Un précipice dans lequel on tombe sans espoir de retour.
Stan n’est pas mort. Du moins pas pour Emma. Plus présent que jamais il la pousse inexorablement vers sa fin. A moins que Constant de l’en empêche.
Mais peut-on réellement revenir au monde des vivants lorsque le démon lui-même vous entraîne vers les abysses ?

 ★ Merci à Bridget Page pour ce SP ★

☆ AVIS DE BELI ☆

Le titre de ce tome est parfaitement bien choisit, tout du long du récit Emma ainsi que nous, lecteurs sommes au bord du précipice. C’est un récit angoissant tellement la présence de Stan s’insinue de façon diabolique dans l’esprit d’Emma.

Le sentiment de solitude qu’éprouve Emma, cet espère de gouffre dans lequel elle est engloutie, de la voir si prêt du précipice et être tenue en haleine de peur de la voir passer à l’acte est très prenant. On s’insinue dans ses pensées, dans ce qu’elle ressent au plus profond d’elle, on comprend ce malaise dans lequel elle se trouve, où trouver la force de continuer à vivre ? La culpabilité qu’elle éprouve après ces trois jours passés en enfer avec Satan en personne, provoque des incertitudes sur ses capacités à s’en sortir.

Stan, Satan, le mal continue de la hanter, l’auteure a su avec subtilité le représenter au delà de la mort, il reprend ainsi les pleins pouvoirs sur elle, il s’insinue aux plus profonds de ses pensées, dans son intimité. Emma fait des cauchemars affreux qui la hantent chaque nuit, la propulsant dans une réalité qu’elle doit expiée chaque matin par un rituel quotidien. Tous les matins, elle se retrouve dans cet état d’anéantissement totale. Encore une fois, comment se remettre s’il continue de la hanter et lui fait subir les pires préjudices possibles et inimaginables chaque nuit, qu’il la poursuit de ses petites phrases, la convainquant qu’elle n’a plus rien, qu’elle ne devrait pas se raccrocher à une vie où personne ne veut d’elle.

Cette torture psychologique que vit Emma est tellement bien amenée que l’on sent le mal qui déborde des mots et qui déteint sur elle. Stan est vicieux et il arrive à s’insinuer dans son esprit, ses pensées. Elle devrait être internée mais la peur de l’enfermement la pousse à vouloir n’y passer que la journée et pourtant le danger rôde et Emma est au bord du précipice, il en faut peu pour qu’elle sombre, surtout que Stan ne supporte pas la présence de Constant qui prend une place considérable dans la vie que mène Emma. Lors de cette prise d’otage, Emma s’est rattachée à Constant, il est devenu celui qui lui a permis de lutter pour rester en vie, il était normal qu’il devienne son unique bouée de sauvetage en sortant. Seulement voilà, une relation basée sur ce principe ne repose pas sur des bases seines et solides, la situation est bancale. La dépendance n’est pas le chemin le mieux indiqué pour soigner ses maux.

Tandis que nous explorions un huit clos angoissant dans le premier tome, une captivité de trois jours intenses durant laquelle la vie d’Emma a été bouleversée, ici nous plongeons dans les profondeurs psychologiques qu’auront eu ces quelques jours sur elle. Stan lui a pris plus que son mari, il lui a pris cette envie qu’elle avait de vivre, il l’a complètement anéantie et elle se retrouve complètement désespérée. C’est un tome très angoissant et cela même alors qu’elle est libre et sauvée, mais cette présence omniprésente que Stan a pris dans sa vie semble ne pas vouloir la laisser. Constant se retrouve dans une position inadéquate car il y a un lien entre eux indéniable, il ne souhaite pas la laisser seule mais son boulot lui interdit de la revoir, car ils n’ont pas le droit d’avoir des rapports avec les victimes qu’ils ont aidé.

Qu’adviendra-t-il d’eux alors même que leur rencontre peu banale n’a, selon les proches de Constant aucun avenir tant Emma est psychologiquement blessée, la situation dans laquelle il se retrouve n’est pas évidente, quels choix faire ? Ces trois jours et cette complicité qu’il s’est créé peuvent-ils suffire à construire un avenir à deux ?
La culpabilité, les peurs et angoisses qu’éprouvent Emma nous la présenteront sous un autre jour, elle se doit de passer cette étape importante où elle dépend encore de Stan et de sa mauvaise influence, il a beau être mort, pour elle il est encore là.

On suit Emma mais on découvre aussi Constant, pour qui cette affaire a eu des conséquences sur sa vie de tous les jours. L’anonymat que lui procure son travail a été levé, suite à une photo publiée dans les journaux quand il est sorti de la banque avec Emma. Cela a une conséquence sur sa vie mais aussi sur le comportement d’Emma, qui va s’accrocher à lui de façon compulsive.
Constant reste toutefois cet homme qui a su la guider lors de la prise d’otage mais il se retrouve un peu déstabilisé par certaines attitudes excessives d’Emma.

C’est un tome psychologique qui explore les tréfonds de l’esprit d’Emma et au delà de ça de celui du mal en la présence de Stan qui ne la quitte pas. L’auteure a su encore nous tenir en haleine et ce dans un contexte totalement différent du premier, c’est juste épatant la façon qu’elle a eu de rendre l’ensemble si captivant. Elle va au bout des choses, ce qui s’y passe coule de source, elle a su appréhender les retombées de cette affaire de la banque de façon magistrale. Encore un tome qui est une petite réussite, on n’en attend que d’autant plus la suite car ses deux personnages, fragilisés par leur passé et pas cette affaire nous sont rendus attachants et nous souhaitons les voir heureux.

« Sur la ligne » le tome 2 : « Au bord du précipice » de Bridget Page
Le 21/06/2016  : 254 pages

NOTE : 5/5

 Série « Sur la ligne » (Trilogie) :
Tome 1 : Sur le fil du rasoir
Tome 2 : Au bord du précipice
Tome 3 : Sur l’autre rive (sortie le 01/09/2016)