Résumé :
Sexe, mensonges et Martini… Bienvenue dans la villa Los Roques !
Après s’être soigneusement évités pendant cinquante ans, deux octogénaires, Lulu Davenport et Gerald Rutledge, se croisent au marché de Cala Marsopa, une petite ville de Majorque. Une rencontre explosive et… fatale. Autrefois, ils étaient pourtant fous amoureux l’un de l’autre. C’était en 1948. L’année de leur mariage et de leur divorce. Que leur est-il arrivé depuis qui justifie une telle hostilité ?
À rebours de la chronologie, Peter Nichols déroule l’histoire de leur vie passée sous le soleil de la Méditerranée jusqu’à l’événement qui a bouleversé le cours de leur existence – un demi-siècle de désirs insatisfaits et de douloureux malentendus dans un décor caniculaire. On y rencontre la communauté joyeuse et dépravée de la villa Los Roques, petit hôtel tenu par l’envoûtante Lulu, autour de laquelle gravitent producteurs de cinéma, escrocs plus ou moins repentis et autres promoteurs immobiliers. Et on dénoue une autre histoire d’amour contrariée, celle des enfants de Lulu et Gerald. Parce qu’un simple quiproquo peut avoir des répercussions tragiques…
★ Merci à Nil Editions et à Babelio pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
J’ai eu l’occasion de lire ce roman de Peter Nichols, suite à une proposition de Babelio pour une masse critique privilégiée, je les remercie pour leur confiance.
La couverture et le résumé m’ont attiré, je me suis donc lancée dans ma lecture avec la curiosité de découvrir cette histoire. La particularité du roman, c’est que l’auteur nous propose un rebours dans le temps, on démarre en 2005 et on remonte dans le temps jusqu’à couvrir trois générations à partir des deux personnages principaux. L’idée est originale et elle est bien menée, mais toutefois assez frustrante car lorsque l’on découvre quelque chose d’important sur un personnage, on ne sait pas réellement ce qui s’est passé après.
Le livre fait dans les 450 pages, et j’ai malheureusement envie de dire qu’une bonne partie (dans les 200 pages) est très longue ! On sent bien qu’il y a quelque chose derrière, que l’énigme qui a scellé tant de destins dans cette famille existe mais la lecture de la première partie est franchement laborieuse. J’ai toutefois insisté, par engagement. Heureusement la partie qui suit est un peu plus intéressante, peut être car plus active dans les actions que l’on y découvre.
Nos deux personnages principaux Lulu et Gérard furent mariés en 1948, sur un temps très court, personne ne sait ce qui s’est passé entre eux, pour qu’ils aient divorcés si rapidement après leur union. Ils vivent tous deux à Majorque et vont continuer à se croiser jusqu’à la fin de leur vie mais sans jamais plus se cotoyer réellement. Leur histoire est celle que l’on découvrira à travers cette remontée dans le temps, commençant par leur fin pour remonter au final à leur rencontre.
Nous ferons ainsi la connaissance de tout leur entourage, beaucoup de personnages, j’avoue avoir été parfois complètement paumée tant il y en avait. A force on s’y fait mais au départ, ça grouillait d’informations, trop d’un coup ! Et on découvre leurs enfants et leurs petits enfants, ainsi que les connexions qui s’établissent entre eux. Ces deux familles sont vraiment destinées à se cotoyer sans vraiment réussir à vivre ensemble.
Lulu est une femme très extravagante, attirant l’attention des hommes et ce à tout âge de sa vie. Ce secret sur son union avortée semble l’avoir forgée, elle semble assez froide et peu encline aux compliments et à la gratitude. Un personnage étrange qui sera toutefois s’entourer de fidèles, qui viendront tout au long de sa vie séjourner à Majorque dans sa maison d’accueil.
Gérard est un homme plus renfermé, réservé qui après avoir été épris d’aventures, passionné de l’Iliade, de Grèce, de voyages en mer, a subitement cessé toutes activités de ce genre pour se terrer dans ses terres à Majorque.
Qu’a-t-il pu se passer tant d’années avant pour que deux être s’étant aimés, aient pu finir ainsi, si proche géographiquement, mais si éloignés ? C’est ce que l’on découvre ici à travers cette remontée dans le temps, de ces amours impossibles à travers leur histoire à tous deux, mais aussi à travers l’histoire de leurs enfants et petits enfants qui ne semblent pas avoir eu droit au bonheur de la même façon qu’eux. Comme si cette erreur du passé avait condamné les générations futures à ne pas pouvoir vivre l’amour pleinement.
Alors ça regorge de détails : les description des lieux sont magnifiques, j’ai passé tout mon temps à Majorque ou à bord d’un bateau, de ce point de vue là, c’est réussi : le voyage au Maroc est un pur plaisir de dépaysement. Mais souvent le trop plein de descriptions sur d’autres sujets ou moments ont laissé mes pensées s’évader, surtout au départ. Cette particularité de remonter le temps nous offre toutefois une connaissance accrue des personnages à travers le regard de différents personnages, on passe ainsi du point de vue de chacun d’eux.
Ce fut quand même une lecture fastidieuse sur toute une moitié, pour ensuite qu’elle soit plus fluide et agréable à découvrir. Comme si la lecture de certaines générations ou tranches d’âges était plus aisée qu’une autre.
Un avis donc bien mitigé sur l’ensemble, heureusement que l’on s’attache quelque peu aux personnages tout du long et que l’on souhaite savoir ce qui a bien pu se passer.
« La Villa » de Peter Nichols
Nil Editions le 11/02/2016 : 459 pagesNOTE : 3/5