Résumé de l’éditeur :
Elle a tout à apprendre. Il va lui faire découvrir la vie… pour le meilleur et pour le pire.
Leïla mène une vie difficile entre la violence de son père et les railleries de ses camarades de lycée. Cette jeune fille timide et secrète n’a qu’un seul rêve : faire de brillantes études pour échapper à son quotidien sordide. Edward, jeune homme beau et arrogant, passe sa vie à profiter des plaisirs sans limites auxquels son statut privilégié lui donne accès. Fêtes, sexe, alcool, tout, pourvu que ça puisse combler sa profonde solitude. Lorsqu’ils se rencontrent un soir par hasard, leur attraction est telle que leurs deux mondes contraires vont en être bouleversés. Entre rires, larmes, violence, initiation sexuelle et passion dévorante, Leïla et Edward réussiront-ils à surmonter toutes les épreuves qui se dressent sur leur chemin pour vivre pleinement leur amour interdit ?

 ★ Merci aux éditions Addictives pour ce SP ★

Un roman que j’ai lu très vite, le texte et le déroulement de l’histoire proposent un rythme assez fluide, qui nous permet de ne pas perdre de temps. Il s’agit d’une romance, où une jeune femme qui a vécu dans l’interdiction totale de faire quoique se soit, si ce n’est obéir va commencer à s’émanciper à travers sa relation avec un jeune homme.

Leïla est une toute jeune femme, elle est sur le point de fêter ses dix-huit ans, cet âge qui permet d’obtenir bien des libertés. Des libertés qu’elle n’a jamais eu, et que même cet âge n’est pas sur de lui octroyer aux vues de l’emprise qu’ont son père et son frère sur elle. Elle a vécu dans une famille où la femme doit tenir une place bien définie : celle de se taire et de gérer les corvées ménagères. Elle se doit aussi de ne pas batifoler et ne pas attirer l’attention sur elle. Sa mère a subit l’autorité de cet homme toute sa vie, et ses filles aussi et d’autant plus Leïla qui est l’ainée. C’est elle qui prendra le plus de remarques, mais aussi de coups, car la violence est de mise dans ce foyer. C’est ainsi qu’elle n’a jamais eu de choix, qu’elle s’habille avec des vêtements informes et trop grands, subissant les moqueries de ses camarades, et qu’elle fait profil bas chez elle. Elle attend avec impatience ce moment où elle pourra faire ses études, pour avoir un job qui lui permettrait de quitter ce foyer et ces deux hommes despotiques et cruels.

Face à elle, l’opposé, les extrêmes, elle pauvre, timide, innocente de bien des façons, va se retrouver face à Edward, riche, beau, heureux et bien entouré. Des extrêmes qui m’ont un peu gênée par moment, car cela occasionne quelques clichés dont on n’aurait bien pu se passer. C’est à l’occasion d’une sortie, non autorisée que Leïla va faire la connaissance d’Edward, après un bref intermède dans ses bras, ils vont se quitter sans promesse de se revoir, même si d’un côté Edward en meurt d’envie, la jeune femme l’ayant marqué plus que de raisons, et qu’elle se laisse aller à rêver qu’un garçon comme lui puisse la remarquer. Leïla n’a jamais pu s’épanouir, dans quoique se soit, sa façon de s’habiller montre bien qu’elle a pris l’habitude de se cacher aux yeux des autres, son manque cruelle d’expérience en tous genres, quelles soient d’ordre sentimentale, sociale, amicale… démontre bien que cette jeune femme n’a jamais pris le temps de vivre pour elle. Sa jeune soeur profite plus de la vie, car c’est Leïla qui attire le plus les foudres et donc l’attention de leur père, et c’est elle qui la poussera à s’émanciper, à se faire plaisir.

Quelques mois plus tard, à dix-huit ans, avec son bac en poche, elle s’imaginait faire de belles études mais son père ne l’entendait pas ainsi, et elle a du trouver un job sur Paris, pour économiser pour ses études mais aussi pour lui donner de l’argent. Plus les pages passent, plus nous nous rendons compte à quel point sa vie n’a été que soumission vis à vis de ce père et de toute figure masculine du foyer, son frère n’étant pas en reste pour la corriger quand il trouve cela nécessaire. Elle vit donc constamment dans la peur des autres, et n’ose pas partir de peur de laisser sa mère et sa soeur, alors que pour l’instant c’est elle qui subit le plus. Elle va être amenée par hasard à recroiser Edward, qui insistera pour qu’ils se revoient par la suite. Commence alors une relation pas très bien définie au départ et ce pour plusieurs raisons : la première étant qu’Edward semble fréquenter quelqu’un d’autre, ensuite que Leïla a peur et que sa situation familiale lui cause bien des tracas, et bien d’autres raisons encore.

Leïla la jeune femme innocente va donc se retrouver face au beau Edward, qui voudra à tous prix l’avoir. Un jeu de séduction et une approche progressive, mais torride et sensuelle, un jeu va s’installer entre eux. Elle, bravera les interdits et sera à l’écoute de son corps, tout en jonglant avec ces moments où elle devra le fuir pour lui cacher la réalité de sa vie, dont elle ne souhaite pas parler. Lui, aveuglé par cette envie qu’il a d’elle, ne verra pas les signaux qui pourraient lui faire comprendre l’enfer qu’elle vit. C’est un jeune homme, qui a un père qui tente de lui dicter sa vie, mais il a la possibilité de s’en détacher, sauf qu’il préfère pour l’instant subir le joug de son père plutôt que de perdre l’apport financier qu’il lui octroie. Cela complique un peu les choses avec la jeune femme, car la présence d’une autre pose des soucis à Leïla, qui ne souhaite pas être la troisième roue du carrosse. Ils profitent ainsi tous deux de leurs moments d’intimité tout en tentant de gérer leur vie familiale, un peu chaotique et dictatoriale, jusqu’au moment où ils sauront s’émanciper de leur passé.

Nous découvrons aussi à la lecture, les quelques personnages qui les environnent et qui jouent un rôle important, notamment pour Leïla, car ils dirigent une certaine partie de sa vie. Nous passerons alors de la compassion pour certains, à la haine pour d’autres mais ils ne pourront pas nous empêcher d’éprouver quelque chose de fort car ils tiennent une place importante dans le cheminement de cette histoire. J’ai été navrée toutefois de constater que certaines choses ne s’étaient pas réellement résolues, concernant les membres de sa famille justement. Chacun d’eux a eu une réaction différente face aux événements qui se sont produits et certaines m’ont étonnée, voir perturbée. J’aurai aimé de ce côté-là que l’auteure nous apporte alors quelques réponses supplémentaires pour argumenter ce point de vue des personnages.

Certaines attitudes un peu irresponsables et immatures des personnages font partis de ces éléments qui ne m’ont pas permis d’être à fond dans cette histoire. Quand on a cette envie de secouer les personnages et de leur dire d’agir comme il se doit, c’est un peu navrant. Non pas que les choses soient si évidentes que cela, mais des fois, il aurait suffit d’un petit truc pour que beaucoup de choses puissent changer et l’impact que cela aurait eu sur les personnages n’auraient pas été des moindres.

C’est donc un roman qui se lit vite, où l’on apprécie les personnages mais sans toutefois s’y attacher de trop. Quelques clichés m’ont un peu dérangée, ils auraient pu être éviter afin de rendre l’histoire plus intéressante encore. Disons que malgré tout le malheur possible, tout se goupille bien et le happy end n’est en rien une surprise. Je reste donc et ce malgré ma relecture toujours un peu mitigée sur cette lecture, qui a de bonnes choses comme de moins bonnes.

L’initiation 
De Sonia Birdy
Editions Addictives
Poche 341 pages
Sortie le 11/05/2023

Lien vers la publication Instagram