J’ai découvert Anna Zaires quand j’ai lu ma première Dark Romance. Avec sa série L’enlèvement (Twist me trilogy), je suis tombée dans cette spirale de lectures autour de ce genre, la Dark Romance. J’en ai beaucoup lu, beaucoup trop d’ailleurs et j’ai du faire une longue pause car j’en avais trop enchainé. Aujourd’hui, j’ai un peu de mal à lire des Dark Romance dont le schéma narratif ressemble trop à toutes celles que j’ai lu, j’ai besoin que l’on me propose autre chose.
Avec cette duologie, j’ai eu envie de relire de nouveau Anna Zaires qui reste pour moi l’une des pionnières du genre. C’est aussi car elle propose une histoire différente de la Dark Romance comme je n’ai plus trop envie de la lire que je me suis décidée à découvrir cette duologie.
Commençons par quelques mots clés :
Dark-romance, mafia russe, menace, danger, violence, secrets
⚠️
Avertissement !
Ce roman est une Dark Romance, la violence et les sujets abordés peuvent heurter
certains lecteurs. Âmes sensibles, s’abstenir !
Duologie Obsession Molotov
L’histoire que nous allons découvrir est donc proposée sur deux tomes, j’avoue, j’ai lu les deux à la suite pour ne pas avoir de rupture dans ma découverte de l’histoire. C’est donc le récit dans son ensemble dont je vais parler ici, sans toutefois vous spoiler d’un tome à l’autre ou sur les grandes révélations de leur histoire.
Le récit débute avec la fuite d’une jeune femme, qui semble complètement désespérée. On se rend très vite compte que cette fuite n’a pas été programmée et qu’elle n’a rien que ce qu’elle possédait au moment où elle est partie pour survivre, soit pas grand chose. Elle se retrouve dans une situation assez catastrophique, en effet sa mère vient d’être tuée et on la poursuit elle aussi. Elle n’a aucune idée de qui a fait ça et du pourquoi on s’acharne ainsi sur elle, mais elle sait que quoi qu’elle fasse, ils finissent toujours par la retrouver. Voilà un mois qu’elle fuit, et elle n’a eu de cesse de devoir courir encore et encore. Pour s’en sortir, elle n’a qu’un moyen, se rendre invisible et pour cela, elle trouve alors une annonce qui lui permettrait de se faire oublier et d’économiser une belle somme d’argent pour fuir sous une autre identité et dans un autre pays. En donnant des cours à un jeune enfant, dans une propriété très isolée et qui semble se fondre dans le paysage, et ce pour une somme rondelette par semaine !
C’est ainsi que Chloé va entrer dans l’antre de Nikolai Molotov, un russe impressionnant à la beauté glaciale, et au regard de tueur, qui va la mettre très mal à l’aise à chaque rencontre. Nikolai est un homme qui vit dans un domaine caché dans la forêt, personne ne sait rien de lui, si ce n’est qu’il est extrêmement riche et une aura de mystère plane autour de lui et de son arrivée dans ce soin reculé de l’Amérique. Il vit ici avec sa soeur et son jeune fils, ainsi que son personnel fidèle et sa garde rapprochée. En pénétrant dans ce domaine, Chloé va donc sceller son destin à cet homme et sa famille, et elle n’a pas encore idée de l’importance que cela va prendre sur la vie qu’elle menait jusque là.
Anna Zaires écrit son récit en utilisant la double narration, nous allons alors tout le loisir de bénéficier de l’avis de Chloé, mais aussi de Nikolai. Rien ne nous est épargné, et nous avons alors dès le début accès aux pensées salaces qui animent Nikolai quand il pense à Chloé, on le sait alors de suite, il a bien l’intention de la faire sienne. Chloé quand à elle, est très attirée par lui, malgré le danger qu’il dégage, et il profitera de cet attrait pour mieux la séduire, bien que sans cela, il aurait toutefois agit de la même manière. La domination de cet homme fait partie de sa personnalité, et la jeune femme inoffensive n’a que peu de chance de ne pas succomber face à lui. Nous aurons ainsi l’occasion de découvrir de quelles façons elle s’exerce, tant le domaine de l’intimité, où Anna Zaires nous propose des scènes de sexe intense et toujours aussi bien décrites et détaillées, que dans le domaine à la fois professionnel et personnel, où il prend des décisions à la façon des Molotov, à la russe, sans tenir cas des autres et des lois.
Ce que j’ai trouvé intéressant, c’est que s’il la force, elle reste toutefois consentante. On oscille entre une soumission, une domination masculine, une relation en effet un peu malsaine, mais elle reste basée sur des sentiments qui animent l’ensemble. Alors bien entendu, la condition féminine n’est que peu respectée, mais quand on se lance dans ce type de lecture, faut bien s’attendre à cela. Il y a toutefois un contraste intéressant dans la personnalité de Nikolai qui s’impose, mais qui reste à l’écoute des conditions de Chloé, et ce sans rentrer dans les détails, disons qu’il tiendra compte de certains de ses désidératas pour parvenir à ses fins, ce qui va à l’encontre de sa façon de faire. Mais il reste toutefois décisionnaire de certains faits de leur histoire, et là-dessus la jeune femme ne pourra rien y faire, mais cette brusquerie dans sa façon de faire et de s’imposer va de mise avec ce qu’il est, et c’est ainsi que nous allons le découvrir.
Nous évoluons dans un monde particulier, en effet le personnage masculin ne laisse aucune chance à l’héroïne d’avoir le choix : il lui impose leur relation, ainsi que la tournure que celle-ci va prendre et à aucun moment elle n’a la possibilité de refuser. Il s’impose aussi dans des relations sexuelles parfois violentes, mais là dessus, je dirai que Chloé en redemande, donc il serait difficile de pouvoir dire que ce n’est pas consenti ! Mais si elle l’aime, car malgré tout cela elle est bien amoureuse de lui, elle a du mal à concevoir qu’il puisse tuer de sang froid, et c’est cette partie de sa personnalité qui la frêne. Alors pourquoi ne pas partir, me direz-vous ? Elle l’a tenté une fois et aux vues de sa situation de fuite impossible et le danger qu’elle encoure, on comprend qu’elle ne re tente pas une nouvelle fois l’aventure. Cette situation arrangeant bien la position dominatrice de Nikolai.
Au delà de cette relation particulière et très intense, leurs histoires de familles tiennent une place importante dans le déroulement du récit mais aussi dans la perception de leurs personnalités. Nous la découvrirons au fur et à mesure que l’histoire se déroule. Le danger reste omniprésent, et le domaine ainsi barricadé et surveillé, explique la présence de ce russe sur le territoire américain. Chloé n’aura de cesse de tout vouloir savoir sur l’histoire des Molotov, alors que Nikolaï ne souhaite pas qu’elle découvre ce qu’il est et ce qu’il a fait dans le passé. Il ne regrette pas ses actes, c’est ainsi qu’il a été élevé, mais c’est difficile de le faire comprendre à une personne qui n’a pas connu la vie qu’a été la sienne et celle de sa famille. Mais sans cela, elle n’arrivera pas à lui faire entièrement confiance, c’est donc petit à petit, au fur et à mesure que leur relation s’établit qu’il acceptera de se livrer à elle.
On les découvre ainsi continuellement tiraillés par le danger, comme une sorte d’épée Damoclès qui pourrait leur tomber dessus à n’importe quel moment. Et ce danger sera de mise tout du long, d’autant plus qu’il y a à la fois l’histoire de la famille Molotov, mais aussi celle de Chloé, qui n’est pas sans conséquence. Si Chloé s’est retrouvée prise au piège dans l’antre du Diable, le Diable lui aura toutefois permis de comprendre ce qu’il s’est passé avec sa mère, et pourquoi elle est plus en sécurité avec Nikolaï que n’importe où ailleurs. Leur relation évoluera alors que leurs situations personnelles prendra de plus en plus d’ampleur dans le récit.
C’est donc une relation bien particulière, mais pas inintéressante que nous allons découvrir dans cette duologie. Elle bénéficiera de ce huit clos imposé par la situation, qui permettra à Nikolaï de gérer cette relation comme il l’entend, pour son plus grand plaisir. Chloé subit c’est certain, là-dessus elle n’a que peu de marge pour réagir, alors si parfois cela peut paraitre bien facile de ne pas lui octroyer la possibilité de le faire, je n’ai pas trouvé qu’elle restait vide de tous sens non plus. Elle a conscience de bien des faits, et la situation lui convient bien aussi. Ce huit clos nous permet aussi de faire la connaissance des personnes qui les entourent, et si on ne nous dévoile pas toutes leurs histoires en détails, on s’en fait une idée pour mieux les comprendre.
La fin de cette duologie permet à l’histoire de couple Chloé-Nikolaï de s’installer. Le danger semble être maitrisé. Anna Zaires laisse toutefois une ouverture vers autre chose avec une fin qui laissera l’un des personnages dans une situation dangereuse, peut-être a-t-elle l’intention de nous faire part de son histoire dans une autre série. J’avoue que cela me plairait bien et je ne l’envisage pas différemment.
Pour conclure, je dirai que cette duologie a le mérite de proposer autre chose que l’éternel enlèvement-séquestration-soumission. En cela, j’ai trouvé l’idée intéressante puisque la domination est proposée différemment. Tout n’y est pas parfait, on arrive encore à hausser les sourcils de temps en temps, mais c’est une Dark Romance, donc il ne faut pas s’attendre à de la guimauve non plus et on sait bien que les relations y sont souvent toxiques, dérangeantes et parfois malsaines mais cela finit toutefois toujours bien, quand les personnages arrivent à trouver un équilibre dans leur relation selon leurs personnalités. J’ai lu assez rapidement les deux tomes à la suite, et j’ai apprécié d’avoir ainsi la possibilité de découvrir l’histoire dans son intégralité.
Duologie Obsession Molotov
#1 : Dans l’antre du Diable (28/09/2021)
#2 : Dans la cage de l’ange (26/10/2021)
D’Anna Zaires
Auto-éditions – Mozaika Publications
Deux tomes de 350 pages chacun en numérique