Résumé de l’éditeur :
Sybille se trouve moche, fade, inintéressante. Elle rase les murs du lycée pour ne pas se faire remarquer. Chaque jour, elle tente de sourire à son reflet dans le miroir, mais lorsque sonne sa première heure de cours, elle remet son masque d’adolescente solitaire ignorée par ses camarades. En secret, elle observe Soren, le type du dernier rang qui passe ses journées à griffonner sur un carnet.
Lorsque leur professeur de Littérature les soumet à un exercice d’écriture en binôme, elle espère bien tomber sur celui qui l’envoûte depuis le collège.
Malheureusement, le sort en décide autrement. Et c’est la pétillante Sofia, sa meilleure amie aussi généreuse en formes que de caractère, qui tombe sur Soren. La banale Sybille se retrouve à devoir travailler avec Samuel, qui décroche de loin la palme du pire crétin de la classe. Arrogant, imbu de lui-même et redoublant pour la deuxième fois… L’exercice littéraire risque de ne pas être une partie de plaisir.
À moins que… Et si Samuel l’aidait à prendre confiance en elle et à faire craquer le mystérieux Soren ?
★ Merci aux Editions Hugo New Way pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
Si belle, Sybille, un roman Young adult qui d’un premier abord semble nous conter le quotidien de jeunes lycéens, mais qui à travers leurs habitudes, va aborder des thématiques liées aux adolescents. En évoquant les différences des uns et des autres, et l’acceptation à la fois de soi et des autres et de l’image que l’on renvoie, devant aller au delà des jugements et des préjugés, le roman évoque bien des moments particulièrement douloureux que peuvent vivre ces jeunes personnages.
Il est si facile de s’identifier à des personnages d’un YA, tout simplement car nous avons tous été adolescents et on a tous vécu ces années-là d’une manière ou d’une autre et on se retrouve toujours dans l’un ou l’autre des personnages de nos lectures. Ici c’est Sybille, notre héroïne, une jeune lycéenne que j’ai adoré dès le début de ma lecture. C’est celle qui va nous entrainer dans son monde, nous permette de découvrir les personnages qui l’environnent et qui font cette histoire mais cela ne sera pas que son histoire à elle que nous allons découvrir. Ce qui fait la force de ce texte en particulier, c’est l’emploi de la narration multiple, si au début, j’ai pensé que seule Sybille allait s’exprimer, j’ai eu tort. Valentine Lalande alterne les chapitres en faisant intervenir plusieurs de ses personnages et j’ai beaucoup aimé cette idée. Elle nous permet alors d’appréhender les différentes personnalités de tous les personnages importants de l’histoire, de les apprécier alors que leur image publique ne reflète pas forcément ce qu’ils sont en vrai et d’appréhender bien des sujets qui touchent les adolescents.
Cette alternance et cette prise de parole de différents protagonistes font toute la richesse de ce roman, car si j’ai apprécié Sybille dès le départ, les autres ne sont pas en reste. Chacun d’eux m’a convaincu et j’ai ainsi pu apprécier tous les personnages de cette histoire. Mon coeur a balancé de l’un à l’autre, vivant et m’appropriant chaque événement et émotion qu’ils pouvaient vivre, j’ai trouvé cela très plaisant. S’il fallait découper un peu le roman pour vous les présenter, on pourrait dire qu’ils sont quatre adolescents, deux filles, deux garçons à tenir la tête d’affiche de cette histoire et qu’à côté de cela on découvre aussi leurs familles et les situations familiales qui vont avec, qui par la variété de leurs différents vécus abordent des thèmes comme l’alcoolisme, le décès et bien d’autres encore. Il y a aussi certains autres élèves et quelques professeurs qui joueront un rôle important, apportant leur pierre à l’édifice de ce récit. Chacun d’eux nous seront contés, pour que l’on puisse bien les connaitre et donc mieux les comprendre, tous étant liés les uns aux autres et formant un tout.
Il aura suffit d’un devoir à faire sur un camarade de classe, que l’on n’a pas pu choisir, pour que plein de choses se passent dans la vie de tous. L’initiative d’un professeur est lancée pour faire en sorte que chacun puisse connaitre un de ses camarades, alors que jusque là, peu d’interactions ont lieu entre eux, si ce n’est des échanges peu charitables, classant les élèves par popularité. Cet exercice est une bonne idée pour que l’on puisse apprendre à connaitre les autres. C’est ainsi que Sybille va se retrouver à devoir faire le portrait de Samuel, qu’elle déteste et qui fait parti des populaires du lycée, tandis que sa meilleure amie, Sofia aura la chance d’être en binôme avec celui dont Sybille est amoureuse depuis des années, Soren, un jeune homme très discret. Des duos étonnants, des duos qui vont créer pas mal de remous dans les amitiés, dans les émotions et qui vont changer ainsi bien des choses dans leurs façons d’être. De cette expérience, beaucoup de choses négatives se produiront, attaquant ces adolescents sur leur physique, leur façon d’être, parfois avec méchanceté et cruauté. Ils seront confrontés à des épreuves du à ces attaques, mais cette expérience se veut positive, et nous pourrons constater quels seront les bien fondés de cet exercice.
Je suis tombée sous le charme de chacun des personnages, tous sans exception ont su me toucher d’une manière ou d’une autre : par leur bonté d’âmes, leurs agissements, leur peines, leurs colères aussi et tout ce qu’ils vivent. L’image que l’on a de soi, que l’on renvoie aux autres, notre façon de nous comporter et d’affronter les autres, ce sont toutes ces choses auxquelles sont confrontés les lycéens. L’auteure arrive à travers tous ses personnages à aborder bien des thèmes importants : le harcèlement, l’homosexualité, le suicide… et ce que j’apprécie, c’est qu’elle le fait en nous démontrant que toutes ces personnes qui agissent mal, ont pour beaucoup vécu quelque chose derrière qui explique leur comportement. On n’est pas foncièrement mauvais, on le devient et ce n’est pas sans raison : les jalousies, la popularité, la peur de disparaitre au profit des autres… etc. L’expérience qu’ils vont vivre, nous dévoilera la personnalité de chacun. Certains étaient populaires, mais souvent de la mauvaise façon en rabaissant les autres, ils vont être confrontés à leur propre comportement. De côtoyer ceux sur qui ils ont pu s’acharner leur ouvrira les yeux. Tandis que ceux, qui ont toujours été critiqués vont prendre confiance et oser aller au delà de ce qu’ils montraient d’eux avant cela. On découvre la colère, les peines, les espoirs, la tristesse et bien d’autres sentiments éprouvés par ce petit groupe d’adolescents.
Si belle, Sybille, est un très beau texte qui a su à travers une expérience à la démarche pédagogique révéler tant de choses sur tous ces adolescents. On se laisse prendre au jeu de la découverte de chacun d’eux, on s’identifie à leurs émotions, j’ai tant aimé passer de l’un à l’autre, avide de tout connaitre d’eux. Cela m’a plu de les accompagner, les voir changer, s’épanouir, se découvrir, s’ouvrir aux autres et réaliser qui ils sont tout simplement. Il se passe beaucoup de choses dans le récit, et j’ai été conquise par la structure de cette histoire et son évolution. Autant dire que j’ai adoré ma lecture, je regrette de l’avoir si vite refermé, d’avoir laissé ces personnages, je serai bien restée en leur compagnie encore un peu.
Si belle, Sybille
De Valentine Lalande
Editions Hugo & cie
Collection New Way
Broché 353 pages
Sortie le 10/09/2020