A l’occasion de la sortie de Contrecoup, j’ai eu envie de discuter avec les deux auteures de ce roman. Maloria Cassis et Flora Armonie ont toutes deux décider d’écrire ce roman à deux, de quelles façons et pourquoi ? voilà ce que je suis allée chercher en leur posant mes questions.
INTERVIEW DE Maloria Cassis & Flora Armonie
J’ai été de suite attirée par l’idée de vous lire ensemble, vos écrits à chacune m’ont plu jusque là, alors l’idée de vous associer m’a tout de suite enthousiasmée. Merci de prendre le temps de répondre aux quelques questions que je me suis posée une fois ma lecture de votre roman finit.
Beli :
Cette idée d’écrire ensemble est née pendant le confinement, comment vous est-elle venue ?
Maloria :
Cette idée d’écrire ensemble est née bien avant le confinement. Flora est ma bêta sur chacune de mes histoires et elle a toujours une vue très intelligente du déroulé de mes romans. Elle sait où je vais trop vite, où je m’attarde, etc… À force de papoter ensemble, on se disait de temps à autre que le mélange de nos idées pourrait faire une bonne histoire. Le confinement n’a été que l’opportunité de pouvoir le faire.
Flora :
Écrire un 4 mains avec Maloria a été une évidence pour moi, ça fait plusieurs années que l’on travaille ensemble sur nos textes respectifs.
Beli :
Ecrire ensemble pendant cette période, où chacun était isolé des autres, vous a-t-elle permis de bien vous concentrer sur cette histoire ? Peut-être que le fait de s’associer à quelqu’un d’autre, vous a aussi permis de garder une sorte de contact sur l’extérieur ?Maloria :
Avec ou sans le confinement, nous sommes toujours en contact. Pas une seule journée ne passe sans que nous papotions, parce qu’après nous être connus grâce à l’écriture, nous sommes aujourd’hui avant tout des amis et nous partageons nos galères et petites joies familiales. Le confinement a juste permis de nous dégager du temps, du jour au lendemain, pour sauter le pas.
Flora :
Le confinement nous a aidés à prendre la décision de commencer à écrire cette histoire dont on parlait depuis un bout de temps.
Beli :
Comment est née cette histoire d’ailleurs ? Qui a eu quelle idée ? Et comment ? Qu’est-ce qui vous a inspiré ?
Maloria :
Flora avait une vision (ok je place le titre de son livre haha) d’ensemble sur l’univers : l’université, la boxe, recevoir des messages d’un inconnu, un meilleur ami adorable et jovial. Pour le héros, nous voulions toutes les deux qu’il soit énigmatique, qu’aux premiers abords, on ne l’aime pas, qu’on se pose mille questions à son sujet. Et de fil en aiguille (et d’appels téléphoniques interminables) nous avons avancé pas à pas dans notre histoire.
Flora :
Ce que j’ai adoré avec Maloria c’était la façon dont chacune rebondissait sur l’idée de l’autre. Nous allions toujours plus loin, et dans 99,9% du temps nous étions d’accord l’une envers l’autre. C’est une des raisons pour lesquelles qu’on a pu aller avancer aussi facilement.
Beli :
Quel fut votre processus d’écriture ? De quelles façons avez-vous procédé à l’écriture de ce texte ? Chacune un personnage ? Un chapitre chacune ? Ou encore d’une autre façon ?
Maloria :
Au départ, Flora a beaucoup écrit les premiers jets de chapitres. Je lisais et apportais ma petite touche. Une fois que nous avons eu toutes les deux les personnages bien en main, nous écrivions chacune un chapitre et ça nous a permis d’avancer plus vite.
Flora :
Nos deux plumes se sont parfaitement accordées, car nous avions les mêmes idées, et on savait exactement où on allait et ce qu’on souhaitait faire ressentir aux lecteurs. Parfois j’écrivais une scène où je n’étais pas sur d’aller, mais Malo arrivait toujours à faire ressortir ce que je tentais de faire. Lire après son passage c’était toujours super excitant.
Beli :
Vous abordez des thématiques fortes et percutantes à travers vos personnages, quel fut l’élément déclencheur qui vous a poussé à choisir de les placer dans ce type de contexte ? (sans forcément dévoiler les tenants et aboutissants du roman)
Maloria :
Il était évident pour nous que nous voulions une touche de sombre à notre histoire. On cherchait une idée vraiment originale, encore jamais vue. Flora avait eu cette idée de cauchemar qui réveille notre héroïne, il fallait trouver une raison à cela. Vu l’âge de nos personnages, j’ai pensé éducation sexuelle. En tant que parents, c’est important de savoir comment se comporter et quoi dire face à nos enfants qui découvrent leur sexualité. Ce qui revenait souvent dans les articles que j’ai lu, c’était surtout ce qu’il ne fallait pas faire, quelle connerie ne pas dire à son gosse, etc… Alors j’ai imaginé ce qui pourrait se passer de pire si les parents d’un enfant faisaient tout de travers. !! C’est très dur d’évoquer le sujet sans spoiler !!
Flora :
Nous étions partis sur quelque chose de plus « violent » un peu plus thriller au tout début, mais un truc nous gênait. On avait en tête qu’on voulait que ça soit malaisant. Qu’on perturbe nos lecteurs. Puis un soir Malo m’appelle avec cette idée, qu’elle n’osait pas trop me dire.
Beli :
Concernant la classification de Contrecoup, vous le présentez comme un romantic suspense ? J’ai presque envie de dire qu’il pourrait appartenir à plusieurs genres, notamment au YA. Et ce par rapport à l’âge des personnages d’abord et puis aussi à la proposition de cette histoire, même si on parle de YA qui pousse à être lu par des adultes plus que par des adolescents, surtout vis à vis de la présence importante du sexe comme il nous est présentée ici. Alors peut être un NA ? Le débat du genre est compliqué mais intéressant, qu’en pensez-vous ?
Maloria :
Cette classification nous a posé un problème et même un cas de conscience. Évidemment, vu l’âge de nos héros, je dirais que Contrecoup peut être lu par des jeunes de 16 ans, mais nos fameuses scènes pour lesquelles nous prévenons qu’elles peuvent heurter la sensibilité de certaines lectrices nous ont poussés à ne pas choisir de mettre notre roman dans cette catégorie d’YA. Je crois qu’il vaut mieux prévenir que guérir et je préfère ne pas toucher un lectorat que de le choquer. Concernant le NA, la frontière est mince avec le YA. Mais à choisir, oui, bien sûr, Contrecoup est beaucoup plus fait pour être placé en NA qu’en YA.
Flora :
Je pense qu’il peut être lu par tout le monde, (pas sous 16 ans je pense) en ayant conscience que certains passages peuvent être difficiles. Malgré le jeune âge de nos personnages, je pense qu’on a traité ce sujet d’une façon plus adulte que dans un livre YA.
Beli :
Avez-vous quelques anecdotes à nous confier sur les moments que vous avez partagé lors de cette écriture ? J’imagine qu’en écrivant ensemble, on en découvre beaucoup sur l’autre, est-ce votre cas ?
Maloria :
Je me rappelle la conversation téléphonique que nous avons eu à propos des détails de notre part sombre de Contrecoup. J’étais tellement mal à l’aise de lui transmettre mes idées sordides !! Il y a eu un moment de flottement et puis on devait bien s’avouer qu’on avait trouvé ce petit truc que nous n’avions lu nulle part ailleurs. C’est une énorme prise de risque que d’avoir écrit ces chapitres détaillés, et nous avons conscience que ça peut être rédhibitoire pour certaines, mais je pense que si nous avions atténué cette situation, Contrecoup aurait été bien moins original.
Flora :
Les fous rires, les super longues conversations, les fois où on se disait « euh faut qu’on se calme avec Jaimie, ça se voit qu’on l’aime trop » et le petit détail c’est qu’on s’appelle Baby avec Malo hihi.
Beli :
Pour conclure sur Contrecoup, que retenez-vous de cette expérience d’écriture à quatre mains ? Avez-vous envie de retenter l’expérience de nouveau ? Ensemble ? Ou avec d’autres ?
Maloria :
Cette expérience a été incroyable. Flora et moi savions que nous nous entendions bien, mais là, on a terminé connecter. Parfois, l’une avait une idée d’un détail à ajouter alors que l’autre y avait aussi déjà pensé. Nous nous sommes partagé le travail avec tellement de facilité, c’était extra. Évidemment, nous retenterons l’expérience et pourquoi pas avec un personnage secondaire de Contrecoup.
Flora :
Pour moi ça a été une révélation, j’ai beaucoup appris. Écrire à deux quand tu es aussi connecté j’ai trouvé ça dingue ! J’ai hâte de refaire un livre avec Malo.
Beli :
Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de vos futurs projets, ou envies d’écriture ? Y a-t-il un genre dans lequel vous aimeriez écrire mais que vous n’avez pas encore tenté ?Maloria :
J’ai un projet qui va très vite voir le jour prochainement. Et puis, il y a le Festival New Romance qui approche à grands pas. C’est toujours la folie et un plaisir de rencontrer les lectrices. Pour l’instant, je ne pense pas à changer de genre, je suis très bien dans ma romance et j’ai encore trop d’idées pour m’essayer à autre chose.
Flora :
J’ai une comédie romantique à finir, puis reprendre un de mes textes YA chouchou pour le sortir en auto, j’espère avant la fin de l’année.
Merci d’avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions, à quatre mains !
Contrecoup de Maloria Cassis & Flora Armonie
Sortie en auto-éditions le 21/07/2020
☆BELI☆
Où retrouver Maloria Cassis & Flora Armonie