Résumé de l’éditeur :
Sydney, 1946. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Margaret, Avice, Jean et Frances embarquent sur le HSM Victoria en compagnie de six cent cinquante épouses de guerre qui s’apprêtent à rejoindre leurs maris en Angleterre. En dépit des règles strictes qui régissent le quotidien à bord et du destin tout tracé des passagères, jeunes femmes et officiers ne tardent pas à se côtoyer, entremêlant leurs existences à jamais. Et pour Frances MacKenzie, infirmière mystérieuse hantée par son passé, le voyage marque le début d’une aventure qui changera sa vie au-delà de tout ce qu’elle aurait pu imaginer…
★ Merci aux Editions Milady pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
Voilà un pan de l’histoire que je ne connaissais pas, c’est aussi ce que j’aime en lisant des romances historiques, c’est de découvrir de nouvelles choses sur le passé. L’action se déroule en 1946, la guerre est terminée mais la vie n’a pas encore repris son cours normal. Certains pays sont encore en restriction et reconstruction, les soldats ne sont pas encore tous rentrés chez eux et le point que nous allons aborder dans ce roman, c’est le rapatriement des femmes qui ont épousé un anglais pendant la guerre, ici de l’Australie vers l’Angleterre.
C’est l’histoire de plusieurs personnages que nous allons suivre dans ce roman, toutes les héroïnes féminines sont embarquées à bord du Victoria, un porte avion pour rejoindre leurs maris en Angleterre. Quatre femmes qui ne se connaissent pas, ou peu et qui viennent de milieux différents vont devoir cohabiter pendant six semaines dans la même cabine. Près de six cent cinquante autres femmes vont ainsi partager cette traversée au côté d’un équipage de la marine exclusivement masculin, près de mille hommes.
Intéressons nous rapidement à ces quatre femmes. Elles nous sont présentées alors qu’elles viennent d’apprendre qu’elles feront le voyage pour retrouver leur mari. Chacune d’elle nous est présentée, pour que nous puissions connaitre un peu leur histoire, leur vécu et la façon dont elles vivent. Il y a Margaret, Avice, Jean et Frances. Avice et Jean se connaissent déjà un peu, s’étant rencontrées avant d’embarquer. Tandis que Jean est une jeune fille de seize ans, expansive et pleine de vie. Elle parle, parle tout le temps, dragueuse, joyeuse, c’est un vrai bout en train ! Avice est plus réservée, un peu distante et hautaine, il faut dire qu’elle a l’habitude de côtoyer les gens d’un standing un peu différent, et elle ne s’attendait pas à voyager sur un porte avions, mais plutôt sur un paquebot de luxe, comme le Queen Mary. Margaret est une jeune femme, qui quitte une famille de fermiers avec qui elle était très heureuse, la séparation fut difficile, mais la perspective de retrouver celui qu’elle aime l’a aidé à positiver. C’est une jeune femme très sociable, très agréable et de bonne compagnie. Elle est enceinte de sept mois quand elle entreprend ce voyage. Frances est la plus discrète, elle ne parle quasiment pas, et semble être constamment sur la défensive. Elle a été infirmière de guerre et s’en va elle aussi rejoindre son mari. On ne sait que peu de choses d’elle, mais plusieurs sous entendus nous permettent de voir qu’elle cache quelque chose, qu’elle a vécu quelque chose qui l’a rendu ainsi, si craintive.
Toutes par la force des choses, vont finir par passer du temps ensemble, par se confier, et parler d’elles. C’est ainsi que nous apprendrons de quelles façons elles ont rencontré leurs maris, pendant la guerre alors qu’ils étaient déployés dans leur pays et comment ils sont tombés amoureux, pour finir par se marier. Des histoires bien différentes, des perspectives tout autant qui diffèrent et surtout un parcours à bord du bateau qui prendra des chemins différents pour chacune d’elles. Elles s’apprécieront, d’autres moins, le confinement accentuera certains comportements et elles vont devoir prendre beaucoup sur elles pour ne pas craquer et tenter de trouver un équilibre avec ce qu’elles ont la possibilité d’y faire. Tandis que Frances, infirmière souhaiterait aider le docteur pour s’occuper, Avice rêve toujours de beaux salons et de confort. Margaret doit faire avec sa condition de femme enceinte, ce qu’i n’est pas évident en mer, dans des petits espaces. Jean, elle profite, joyeuse et heureuse de vivre cette aventure auprès de ces femmes et de l’équipage.
Jojo Moyes nous permet aussi de suivre quelques hommes de l’histoire, le capitaine du navire par exemple. Un homme qui a une expérience dans la marine assez conséquente et à travers lequel, elle peut ainsi aborder d’autres thèmes récurrents à la guerre ou à cette période, ainsi que les conditions de vie des soldats. Nous suivrons aussi des mécaniciens et des fusiliers marins, tous n’ont pas la même vision des choses et nous apportent alors bien des témoignages et des attitudes qui différent et embellissent le récit. Tous ces personnages sortent d’une longue période de guerre, période qui aura des conséquences sur leur vie et durant cette traversée, cette après guerre, ils commencent à prendre conscience de ces changements, qui ne sont pas toujours pour les rendre heureux malheureusement. Ils vont devoir se reconstruire une vie après tant d’années de combats où tout a été mis en suspens.
Le récit est conté à la troisième personne, ce qui permet à Jojo Moyes de faire intervenir tous ses protagonistes, quand elle le souhaite. Nous pouvons ainsi constater que certains moments importants de leur traversée, vont nous être racontés par différents personnages. Chacun d’eux nous apportant ainsi des visions divergentes de ce qui se passe. Ces multiples points de vues sont enrichissants et rapportent tellement de faits marquants aux conditions de vie à bord du porte avions, tout comme lors de ces années de guerre pour des hommes et des femmes qui ont du changer bien des choses dans leur façon de vivre.
Nous embarquons donc à bord du Victoria en très bonne compagnie et nous allons vivre en totale immersion avec ses femmes, qui ont quitté leur pays et leur famille pour partir vivre loin, auprès d’un mari, qu’elles n’ont que peu connu en fin de compte. Une véritable aventure, un vrai challenge quand on pense qu’elles ne savent pas à quoi s’attendre au bout du voyage. Tant de choses vont s’y passer, tant de destins vont se jouer lors de cette traversée, nous nous rendons compte alors qu’elles n’ont jamais été vraiment maitresses de leur vie et de leur avenir. Ces femmes restent dépendantes de ces hommes qui les attendent ou pas de l’autre côté de ce long voyage. En lisant ce roman, on se prend ou pas d’affection pour tel ou tel personnage, et plus nous en découvrons sur elles mais sur eux aussi, plus nous nous rendons compte de la difficulté qu’a du occasionner ce voyage. Les conséquences, ce changement de vie brutale presque suite à un coup de tête, ayant engendré tant de mariages, peuvent être catastrophiques. Seront-elles heureuses loin de leur pays ? Leurs maris les attendront-ils ? Seront-ils bienveillants avec elles ? Tant de questions qui peuvent ainsi déterminer l’avenir de ces femmes et qui rythment ces longues six semaines de traversée.
L’immersion sur ce bateau est totale, Jojo Moyes nous en fait une description bien détaillée, les sensations, les odeurs, la petitesse des espaces, la proximité des personnes et cet espèce de cloisonnement, tout y est évoqué et nous le découvrons à travers tous ces personnages qui le vivent. Nous embarquons le temps d’une lecture à bord de ce porte avions, avec entrain et curiosité. Qu’une tempête fasse rage, engendrant des mal aises des passagers, au moment de fêtes clandestines non autorisées entre les hommes et les femmes, tout comme ces moments où ils vont tenter d’instaurer quelques activités pour occuper ses dames, chaque instant est vécu avec intensité et intérêt.
Un roman assez passionnant à découvrir, car il nous permet d’appréhender plusieurs portraits de femmes et d’hommes, après cette guerre qui a été cruelle et dévastatrice. Il nous offre aussi un pan de l’histoire, qui pour ma part je ne connaissais pas, l’histoire recélant tellement de choses à nous raconter. J’ai trouvé ce récit assez captivant à suivre, pour découvrir le destin de tous ces personnages, quand pour chacun d’eux, je n’avais qu’une envie c’est de les voir finir heureux. Beaucoup d’émotions à découvrir ces histoires et les conséquences de la guerre, Jojo Moyes signe ici, une véritable aventure, comme un renouveau après tant d’années de guerre.
Un moment de l’histoire que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir, moi qui suis toujours autant attiré par cette période de notre histoire, j’ai été comblée par ma lecture. La plume de Jojo Moyes a rendu cette histoire d’autant plus passionnante.
Les fiancées du Pacifique
De Jojo Moyes
Editions Milady
Broché 695 pages
Sortie le 03/07/2019