Résumé :
Elle a vécu l’enfer, il voit en elle l’espoir.
La survie, Angelia connaît bien. Pendant 17 ans, elle a vécu l’enfer auprès d’un père violent, avant d’être placée en famille d’accueil.
Mais vivre le quotidien d’une lycéenne normale, elle s’en sent incapable. L’insouciance, les cours, les amis… tout cela lui est étranger.
Et malheureusement, son intégration au lycée repose sur le bon vouloir de Zac, le fils de sa famille d’accueil, chargé contre son gré de veiller sur elle. Sauf que ce garçon volcanique, à la réputation sulfureuse, l’ignore superbement. Du moins, c’est ce qu’elle croyait. Car au fil des jours, elle découvre que, sous son masque d’arrogance, Zac est capable de deviner exactement ce qu’elle ressent, et sait apaiser ses peurs. Comme s’il était lui-même hanté par ses propres démons…
★ Merci aux Editions Harper Collins pour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
Un texte qui pourrait bien se classer entre le Young-Adult et le New-Adult, il emprunte les codes des deux, même si pour moi, j’aurai tendance à dire que c’est un Young-Adult. Après l’un comme l’autre, j’ai trouvé que ce roman était plutôt bien. L’histoire de ce roman suit un schéma classique que nous retrouvons dans bien des histoires. Souvent c’est dans des Young Adult que ce type d’histoires est traité, c’est aussi pour cela que je trouve que cette romance tend plus vers ce genre. Ces propositions de scénarios plaisent et j’y résiste rarement car j’aime bien la configuration dans laquelle les personnages se trouvent : lorsqu’une jeune femme se retrouve dans une famille d’accueil et qui réside un jeune homme du même âge. Basique mais souvent efficace !
L’auteure nous propose de suivre ce roman avec une double narration, elle donne ainsi la parole à ses deux personnages principaux : Angelia et Zac. Tous deux sont en dernière année de lycée, dans l’année de leur dix-huit ans. Angelia arrive dans la famille de Zac, qui a l’habitude d’accueillir des jeunes qui ont besoin d’une famille, alors que leur vie connait un changement, la plupart du temps bouleversant. Zac a vu ainsi défiler quelques jeunes adolescents mais son comportement un peu violent, les a tous fait fuir. Je me suis alors demandée de quelles façons cette famille pouvait accueillir des jeunes, alors qu’eux même ont en un à charge qui pose problème ? Passons ce détail. L’arrivée d’Angelia marque les esprits de cette famille, car son attitude est très distante, d’ailleurs, elle ne réagit à rien et les quelques informations sur elle nous apprennent qu’elle a eu une vie bien difficile. Le mot d’ordre alors est de l’accueillir et de la soutenir du mieux qu’ils peuvent.
Le roman débute avec la naissance d’Angelia, un fait marquant qui va donner une tournure particulière à la vie de cette enfant bien peu réjouissante. La promesse que lui fait son père prendra des proportions inimaginables et Angelia va passer plus de dix-sept ans auprès d’un homme violent, en colère et vengeresse. La découverte de sa réalité est traumatisante, le retour à une vie « normale » va être très déstabilisante pour cette jeune femme qui a vécu en recluse tant d’années. Son arrivée dans cette famille va marquer pour elle une normalité qu’elle n’a jamais connu, alors elle n’est pas été effrayée ou même dérangée de voir que Zac ne l’accueille pas à bras ouverts et elle garde ses distances avec tous, ne supportant pas qu’on la touche notamment.
Nous découvrons bien entendu son passé, avec ce début très parlant mais aussi avec les souvenirs qui vont venir ponctuer le roman d’un rappel de ce qu’elle a vécu. Angelia reste une jeune personne très fragile mais qui a aussi appris à se « blinder » pour ne pas trop souffrir et c’est ainsi qu’elle peut entendre et subir bien des choses difficiles, sans que cela occasionne de réactions. Elle reste toutefois une jeune femme qui découvre tant de choses, qui lui ont été interdites durant toute sa vie. Auprès de cette famille, elle va appréhender la notion de famille, quelque chose dont elle a toujours rêvé d’avoir, mais que son père n’a jamais su lui apporter.
La notion de violence est abordée de différentes façons, et ce à travers différents personnages. Elle est omniprésente car plusieurs personnages l’utilisent pour s’exprimer et nous constatons ainsi quelles sont les conséquences de ces actes violents. Zac se confie sur son passé à Angelia, un passé qui l’a contraint de vivre au sein même d’un milieu où la violence était une façon de régler bien des problèmes. Aujourd’hui, loin de ce monde, il a encore de nombreux accès de violence, car c’est ainsi qu’il s’exprime après l’avoir cotoyer tant d’années. Angelia connait la violence, elle l’a subit depuis toujours mais Zac va savoir lui offrir une certaine « sécurité » et elle ne verra pas que cet aspect de sa personne, car elle sait qu’il ne lui fera jamais de mal. C’est aussi au coeur du lycée de Zac, que Angelia va rejoindre pour suivre une scolarité normale, que la violence va être de rigueur. De manière différente, bien que la violence physique prenne le pas des fois sur la raison, mais les jalousies, les envies et l’arrivée de cette nouvelle va bouleverser l’équilibre et certains n’apprécieront pas sa présence. Angelia va devoir faire face à toutes ces choses qu’elle n’a jamais connu et dont elle pense devoir se défendre, pour ne pas se retrouver de nouveau en position de faiblesse.
On comprendra alors que Zac, après un mauvais départ, va savoir approcher Angelia, qui finira par lui adresser la parole. Tous deux sont un peu comme des âmes détruites qui tentent de se reconstruire et ce, avec un passé qui n’est jamais bien loin. En fin de compte, ce jeune homme un peu rebelle et aux tendances violentes, va être salvateur à la jeune femme, et vis versa, puisqu’elle lui permettra aussi de se rendre utile. Ils vont tenter à deux d’affronter les obstacles qui se dresseront sur le chemin tout au long du roman, envers et contre tous, en tentant de convaincre qu’ils sont tous deux sur la bonne voie.
C’est un premier roman, et si je ne me trompe pas, l’auteure est jeune. Je dois dire que pour une première publication, Lorraine Joy s’en est plutôt bien sortie, de mon côté, elle a su me convaincre. Il y a quelques petites choses qui de temps en temps ne cadraient pas forcément bien avec la réalité, ou qui supposaient des comportements un peu inadéquats mais cela n’a en rien gêné la progression de l’histoire. Ces quelques maladresses n’enlèvent en rien à l’intérêt de l’histoire et semblent se régler d’elle même au fil des pages.
Petit bémol : la couverture. J’ai envie de donner mon avis sur la couverture de ce livre, qui est pour moi, complètement hors-sujet. L’effet néon, l’ambiance un peu club ne cadrent absolument pas avec l’histoire proposée ! Et j’ai vraiment envie de dire que ça me dérange, car j’ai beaucoup aimé lire cette histoire et je sais qu’elle pourrait plaire à certaines, qui n’iront pas forcément vers le livre car la couverture n’est pas du tout parlante. Tout comme, certaines le prendront, s’imaginant découvrir un type d’histoire plus sulfureuse peut être et elles seront déçues de ne pas avoir ce qu’elles souhaitaient. Non, vraiment parfois je ne comprends la démarche dans le choix de certaines couvertures.
« Take me away » de Lorraine Joy
Editions Harper Collins le 02/05/2019 : 427 pagesNOTE : 4/5