« Nos faces cachées » de Amy Harmon

nos-faces-cachees-version2

Résumé :
Ambrose Young est beau comme un dieu. Le genre de physique que l’on retrouve en couverture des romances. Et Fern Taylor en connait un rayon, elle en lit depuis ses treize ans. Mais peut-être parce qu’il est si beau, Ambrose demeure inaccessible pour une fille comme elle. Jusqu’à ce qu’il cesse de l’être…
Nos Faces Cachées est l’histoire de cinq amis qui partent à la guerre.
L’histoire d’amour d’une jeune fille pour un garçon brisé, d’un guerrier pour une fille ordinaire.
L’histoire d’une amitié profonde, d’un héroïsme du quotidien bouleversant.
Un conte moderne qui vous rappellera qu’il existe un peu de Belle et un peu de Bête en chacun de nous…

☆ AVIS DE BELI ☆

Ce roman, je l’ai lu en 2015, l’année de sa sortie et je ne l’ai jamais oublié, à l’époque je n’avais pas encore de blog. Ce fut un énorme coup de coeur et j’ai eu envie de le lire de nouveau. Chose assez risquée d’ailleurs car ça aurait été dommage, qu’après tant d’années, il ne me plaise plus autant et que le souvenir que j’en avais, soit ternis. Mais non, il a été et restera un énorme coup de coeur, un de mes romans préférés même et je ne regrette pas de l’avoir relu encore !

Replaçons déjà ce roman dans le contexte de l’époque, il fait écho à un événement qui a eu de nombreuses répercutions sur la vie de nombreuses personnes. Nous sommes en septembre 2001 et les Twin Towers sont sur le point de subir un attentat terroristes, en Pennsylvanie à Hannah Lake, des lycéens vivent en direct cet événement tragique. Ce moment changera leur vie. Le roman commence cette année-là, les adolescents que nous suivons sont en dernière année de lycée et l’insouciance de leur jeunesse vient de se perdre dans la réalité de la vie. Nous suivons un groupe de jeunes très sympathiques, qui vivent tranquillement dans une petite bourgade où tout le monde se connait, l’ambiance typique des villes aux Etats-Unis nous est bien dépeinte ici, on a l’impression d’y être.

Fern est notre héroïne dans ce roman, elle a dix-huit ans et nous conte sa vie auprès de sa famille et ses amis. Fern fait partie de ces personnes qui ne se qualifient pas de jolies, elle a toujours entendu dire autour d’elle, que ce n’était pas son point fort : des cheveux roux, des tâches de rousseurs, des dents de travers et elle est de petite taille. A côté d’elle, sa meilleure amie Rita, est grande, blonde, fine, belle ! Fern n’a donc pas une belle opinion d’elle, mais cela ne l’empêche pas non plus d’être une jeune fille qui profite de la vie. Elle a la fille du pasteur, un bébé surprise arrivé sur le tard dans la vie de couple de ses parents mais bien accueilli et elle mène une vie de famille heureuse. Sa tante a mis au monde à la même période un garçon, Bailey, son cousin qui deviendra la pierre angulaire de sa vie : Bailey souffre d’une maladie incurable qui le paralysie au fil des années qui passent. La relation que tous deux vont entretenir va au delà de celle de cousin-cousine, ou frère et soeur, ils auront toujours été présents l’un pour l’autre et leurs rapports sont uniques et beaux. Et puis, il y a Ambrose Young, ce jeune homme dont Bailey est secrètement amoureuse depuis qu’elle a dix ans.

Ambrose Young vit avec son père, le boulanger du village, son histoire de famille est aussi assez atypique et il n’était pas forcément destiné à rester vivre dans cette ville, mais c’est son choix. Il est ce jeune homme qui réussit tout ce qu’il entreprend : de très grande taille, à la carrure de sportif, il a toujours impressionné les autres par son physique imposant. Promis à une bel avenir, il excelle en tant que lutteur, il enchaine et remporte les victoires. Bailey et Fern font connaissance avec lui, autour d’une araignée qui passera à trépas, ils se côtoieront tout au long de ces années qui défilent par le biais de la lutte déjà, car c’est le père de Bailey qui est l’entraineur et malgré sa maladie, Bailey est toujours fourré aux entrainements, aux compétitions et toujours accompagné de Fern. Ambrose malgré sa popularité n’est pas le jeune homme imbuvable et trop sur de lui. Il a son cercle d’amis fidèles, quatre potes avec qui il partage tout et il aide son père à la boulangerie, n’hésitant pas à enfiler un tablier pour petrir la pâte à pain.

C’est dans l’insouciance de leur jeunesse, quand ils sont tous sur le points d’entamer des études que le 11 septembre 2001 changera la direction que leur vie aurait du prendre. Ambrose ressent ce besoin de s’engager et c’est ce qu’il va faire en convaincant ses quatre amis à le suivre. Une décision qui peut engendrer peur et peine pour ceux qui les entourent, mais qui reste toujours saluer et admirée des autres : l’engagement pour son pays surtout à ce moment-là de l’histoire des Etats-Unis étant tout à fait compréhensible. Jusque là nous vivions les moments de jeunesse avec de belles histoires, des soirées, des sentiments, des émotions, un bal de fin d’année, des baisers, le départ en guerre de ces jeunes hommes qui sont aimés par toute une ville et qui appartiennent à une communauté soudée explosera cette vie si paisible.

Le retour de Ambrose de cette guerre nous offrira alors l’image même de l’homme détruit. Tant physiquement, lui qui était si beau et si attirant, se verra doté de séquelles physiques qu’il est difficile d’accepter. Mais ce sont aussi les séquelles psychologiques qui vont être dures à vaincre, la culpabilité, ce sentiment que vous avez commis tant d’erreurs dans vos choix, avec des conséquences dramatiques et cette impression de ne plus rien valoir. Au départ, il a refusé tout contact extérieur mis à part ses parents, Ambrose s’est mis à travailler de nuit dans la boulangerie pour que personne ne puisse le voir. Mais Fern et Bailey sont des personnages qui ne se sont jamais arrêtés de croire en lui de bien des façons. Les sentiments de Fern et l’admiration de Bailey pour Ambrose, ce super héros n’ont jamais faibli. Les marques que Ambrose portera jusqu’à la fin de sa vie ne les effraient pas, et ils seront ceux qui lui permettront de refaire surface petit à petit.

Le vilain petit canard Fern, a bien changé et elle est devenue cette jeune femme épanouie, jolie et qui dégage toujours autant de quiétude et de gentillesse. La simplicité dans sa façon d’être fait d’elle un personnage si aimant et si présente pour les autres que l’on ne peut que l’apprécier. Ambrose n’a jamais cessé de penser à elle, même quand il était à l’autre bout du monde, sous l’assaut de l’ennemi. L’attention qu’elle lui porte, lui fait peur car il ne se sent plus à la hauteur de cette belle jeune femme, lui le monstre de foire. Les rôles sont inversés, et à la façon de la Belle et à la Bête, ils nous prouveront tous deux que le physique n’égale pas ce que le coeur et l’amour peuvent offrir. Leur belle histoire, qui a commencé bien des années plus tôt autour d’une araignée nous portera à vivre de belles émotions et ce à chaque instant de leur vie.

Tous les personnages de cette histoire, au delà de ce couple dont nous découvrons la relation, sont importants. Amy Harmon a su leur donner une place fondamentale au coeur même de ce récit, tellement qu’il nous est très difficile de faire face à ce qui leur arrive. Plusieurs d’entre eux auront un destin tragique et si l’acte en lui même vous peine, l’importance qu’ils ont ici vous provoque bien des émotions quand nous constatons ce qu’ils vont vivre. L’un d’eux restera un personnage marquant dans tous les romans que j’ai pu lire : Bailey, le cousin de Fern, celui sur qui elle a toujours pu compter. Un personnage si touchant mais aussi si porteur d’espoir, qui vous donne envie de croquer la vie à pleine dents. Ce jeune homme a toujours su qu’il aurait une vie plus courte que les autres et pourtant jamais il n’a baissé les bras et il a tout fait pour profiter des moments qui lui étaient offerts, bravant les années et les statistiques. De par sa situation, il a toujours eu un regard très critique mais toutefois très objectif sur ce qui se passe autour de lui, révélant des vérités que l’on n’a pas forcément envie d’entendre. Un personnage qui m’a énormément touché.

A travers ce roman, Amy Harmon véhicule bon nombre de messages sur le paraitre, sur l’importance de l’amour. Elle évoque des thèmes forts : comme cet événement marquant pour un pays mais aussi dans le monde entier. Sur l’engagement de ces jeunes gens pour leur pays, le retour au bercail ne se fait jamais sans heurt, quand celui-ci se fait. La culpabilité tient un rôle important dans le déroulement de la vie de ses personnages, et de voir à quel point la vie peut changer du tout au tout en quelques minutes, c’est très déstabilisant. L’importance du physique, la beauté aux yeux des autres, le jugement que peuvent faire les gens par rapport à cela joue un rôle primordiale pour évoquer bien des thèmes plus profonds : le mal être des gens, les différences, les handicaps et bien d’autres encore.

Nos faces cachées, c’est l’histoire de plusieurs personnages qui vont nous conter un morceau de leur vie, nous permettant de les accompagner dans les joies comme les peines. Je pourrai vous en parler des heures durant, analysant chaque personnage, chaque destin mais cela serait aussi vous spoiler. Au delà de cela, je pourrai continuer de parler de mon ressenti sur ce roman, mais non il faut bien s’arrêter à un moment donné mais sachez juste que ce roman restera gravé en moi encore une fois des années durant !

Ce roman, c’est un immense coup de coeur, si vous ne l’avez pas lu, je vous le recommande. Il est merveilleux, poignant mais il véhicule aussi tellement de beaux messages que malgré l’absurdité des hommes, il ne faut pas perdre espoir. J’ai voulu ressortir ce roman de ma bibliothèque alors que je l’avais déjà lu car j’avais besoin de lire quelque chose dont j’étais sure, mais j’avais oublié qu’après ce type de lecture, il me fallait toujours enchainé sur quelque chose de plus léger par la suite, car on ne sort jamais indemne de ce genre de romans.

« Nos faces cachées » de Amy Harmon
Editions Robert Laffont, collection R le 22/01/2015 : 437 pages

NOTE : 5/5

pcc


Paru précédemment avec une autre couverture

nos-faces-cachees-version1

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>