Résumé :
Il va lui apprendre à pleurer.
Elle va lui apprendre à aimer.
Depuis le drame qui a bouleversé sa vie quelques semaines plus tôt, Angie est perdue. Elle en est convaincue, son cœur est détraqué : elle réagit au quart de tour pour des broutilles, mais est incapable de verser les larmes qui la rongent de l’intérieur.
Depuis qu’il a compris qu’aimer quelqu’un, c’est prendre le risque de souffrir, Valentin a décidé de verrouiller ses sentiments. Les potes, il les garde à distance ; les filles, il les consomme à la chaîne, sans jamais s’attacher. Parce que c’est bien plus simple de ne rien ressentir.
Lorsque Angie et Valentin se croisent ce soir-là, chacun reconnaît sa propre douleur dans le regard de l’autre. Et si, en dépit des apparences, ils étaient très exactement ce dont ils ont besoin ?
★ Merci aux Editions Harlequinpour ce SP ★
☆ AVIS DE BELI ☆
Ce roman est pour moi une découverte, je n’avais pas lu la précédente version Les bottes rouges. Mais Pando l’avait lu et m’avait prévenu que c’était un roman très émouvant, j’y étais préparée, enfin je pensais l’être… J’ai eu les larmes aux yeux tout au long de ma lecture, et elles ont coulé à plusieurs reprises. Fleur Hana a su trouver les mots pour nous partager les émotions que ressentent ses personnages et c’est bouleversant de vérités.
Nous avons tous perdu quelqu’un à un moment donné dans notre vie, ou nous y serons tous confrontés un jour, il n’y a pas de règles face au deuil. Certains pleurent, d’autres dépriment, certains sont en colère, il y a aussi les différentes phases de deuil… mais chacun vit ou tente de vivre cette épreuve au mieux pour lui. Notre héroïne, Angie ne va pas pleurer, parle-t-on alors de déni ? Non pas vraiment car elle sait qu’il n’est plus là. Mais elle vit avec ce vide en elle et elle n’y arrive pas, tout simplement, elle souffre et ne voit plus la vie comme avant, car on lui a enlevé une partie d’elle. La perte peut aussi parfois faire tant mal que plus jamais nous ne souhaitons vivre cela, et c’est ainsi que Valentin, notre personnage masculin, décide de ne jamais aimer car il a perdu un être cher et que plus jamais il ne veut s’attacher pour avoir à revivre cela.
Nous évoluons auprès de deux personnages principaux : Angie et Valentin, tous deux vivent dans une ville où tous se connaissent et où il est difficile d’avoir des secrets. Tout le monde est donc au courant de l’histoire, celle d’une jeune femme qui partie plusieurs années pour ses études, perd son frère lors d’un accident de la route. Angie décide de revenir s’installer dans sa ville natale, oubliant ainsi ses longues années d’étude et mettant sa vie en stand-by. Nous découvrons alors une héroïne détruite par la perte d’un être cher et malgré le fait qu’elle soit bien entourée, le temps n’a pas encore fait son oeuvre. Elle rencontre alors Valentin, qui ne lui était pas inconnu, un jeune homme qui côtoyait son frère et qu’elle avait déjà rencontré vite fait une fois qu’elle était de passage pour voir son frère.
Cette rencontre qui pourrait déboucher sur une belle relation tombe mal, c’est ce que beaucoup pensent au début. Certes Angie est fragilisée et elle n’est pas à même de vivre une relation forte, qui pourrait être dévastatrice pour elle. On se dit alors qu’elle ne doit rien vivre auprès de Valentin, qui lui ne sait pas aimer et n’est donc pas la bonne personne pour être auprès d’elle. Vu comme cela, cela se tient ! Mais le coeur écoute rarement la raison et quitte à souffrir, autant le faire en se faisant du bien. Angie a conscience qu’elle va souffrir mais Valentin reste celui qui la sort de sa zone de confort, non pas que les autres autour d’elle, ne l’aident pas, si au contraire mais lui, il ne colle pas avec l’image que l’on voudrait se faire d’une épaule sur laquelle se poser. Valentin, qui est ce jeune homme ? Une sorte de bad boy ? Un peu mais pas vraiment, disons qu’il en a l’allure mais on sait bien que l’apparence ne détermine pas la personnalité d’un personnage. Il est tatoué, percé et attirant, il tient la boutique disquaire de son oncle et roule sur une moto par passion. C’est un jeune homme qui enchaine les filles, elles sont prévenues, entre elles et lui, rien n’est possible. Et si l’on part du principe qu’Angie a besoin de stabilité, il n’est pas fait pour elle.
Mais tous deux s’attirent, ils savent que ce n’est pas bien mais ils auront du mal à résister. Ils vont se rapprocher, pour mieux s’éloigner, se faire du bien pour se faire tout autant souffrir… dit comme cela, cela parait malsain. Mais au delà des apparences, ils vont se faire du bien, il faut juste qu’ils finissent par se rendre compte de plusieurs choses. Angie doit accepter qu’elle n’est pas coupable de la mort de son frère, un fait qui sur le papier est évident mais qui l’est moins pour la personne qui vient de perdre un être cher. Sans cela, elle ne pourra pas avancer et comme c’est quelque chose qu’elle confie peu, il lui est difficile de passer au delà de ce sentiment qui la détruit. Valentin, de son côté, doit apprendre à laisser son coeur lui dicter ses actes. Il refuse d’aimer et fuit toute forme d’amour, même en amitié, il a toujours tenter de se préserver d’un quelconque attachement. Comment une jeune femme qui refuse de pleurer et un jeune homme qui refuse d’aimer pourront s’aider ? Tout simplement en cassant ses barrières qui les étouffent. Ce roman, c’est leur histoire, ce moment dans leur vie où ils vont devoir combattre leur propre peur face à la perte d’un être cher. Un roman émouvant, bouleversant où nous allons indéniablement nous attacher à eux et on a vraiment l’impression de les accompagner dans ce qu’ils entreprennent.
Un petite note pour les personnages qui environnent nos deux principaux, des personnages qui leur sont fidèles et loyales. J’ai pris plaisir à les découvrir, à voir la force qui les unit les uns aux autres, c’est très appréciable. L’un d’eux m’a touché, Josselin, sa présence auprès d’Angie est un point essentiel à sa vie, il a toujours été là à chaque moment important. Nous en apprenons peu sur lui, et j’adorerai en savoir plus encore justement mais rien que sa présence, ses mots, sa franchise, ses émotions, il a su se rendre indispensable. C’est quelque chose que j’ai déjà ressenti en lisant des romans de Fleur Hana, cette présence aux côtés d’un des héros, qui marque et qui m’attendrit. Et à chaque fois, c’est une présence masculine qui s’apparente à celle d’un frère, d’autant plus ici que son frère lui a été enlevé donc c’est encore plus accentué.
Ici, les personnages secondaires cimentent l’histoire, mais il y a de leur part aussi, une immense part de respect face au deuil. Ils interviennent, donnent leur avis mais ils respectent la façon dont chacun va avoir de réagir face à la perte, nous permettant ainsi de nous concentrer sur ces deux personnages qui tentent de poursuivre leur vie, leur rêve et se donner la chance d’être tout simplement et ce sans celui ou celle qui tenait une si grande place dans leur coeur. C’est très beau, très touchant, on ne peut que se sentir émue par ce qu’ils vivent, ce qu’ils ressentent et par leur façon de réagir.
Je pourrai continuer encore et encore à vous parler de ce roman, en abordant bien des points qui m’ont touché ou encore interpellé, m’amenant à penser tant de choses sur cette histoire. Mais il y a aussi un moment où l’on se doit de s’arrêter, car même l’envie nous brule d’en dévoiler plus, j’en ai déjà beaucoup dit. Dire que les mots de Fleur m’ont touché, c’est quelque chose qui vous aurez compris. Ce roman est un peu à part, il nous offre une belle histoire, poignante mais constructive qui rappelle que l’amour peut aussi faire tant de bien et que la mort d’un être cher ne doit pas stopper la vie de ceux qui restent, même si c’est dur d’avancer sans eux. Me voilà, repartie, non allez place à la conclusion !
Un roman qui ne m’aura pas laissé une minute de répit, j’entends par là qu’il m’a profondément touché, des fois quand je faisais une pause, je me disais qu’il me serait impossible de le reprendre tellement il a remué tant de sentiments en moi. J’ai eu les larmes aux yeux tout du long et j’ai pu imaginer ce vide ressenti après la perte d’un être cher, Fleur Hana a su retranscrire tellement de choses avec ses mots, c’est très déstabilisant car si proche de la vérité. Au delà de lire un roman, elle a su toucher quelque chose, nous rappelant ainsi qu’il faut profiter des gens que l’on aime car on ne sait jamais ce que le destin nous réserve. C’est un roman magnifique, mais je crois que je ne pourrai pas le relire car il m’a touché au delà de ce que vivent les personnages. Le deuil en est le fil conducteur, mais c’était aussi une très belle histoire d’amour de deux personnages qui vont se trouver et se soutenir pour vivre de nouveau.
La plume de Fleur Hana ne cesse pas de me surprendre, je m’y plais dans chacune de mes lectures. C’est un réel plaisir de lire ses textes et celui-ci est particulièrement fort. L’occasion pour celles qui n’ont pas lu Les bottes rouges de le découvrir, ou encore à celles qui l’ont lu de le redécouvrir avec un titre magnifiquement bien choisit : Et tu embrasseras mes larmes, évoquant ce geste qui touche et retranscrit tellement de choses dans leur histoire.
« Et tu embrasseras mes larmes » de Fleur Hana
Editions Harlequin, collection &H le 24/10/2018 : 337 pagesNOTE : 5/5